Il était une fois la révolution

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Quand on s’est rendu compte qu’on allait de nouveau être en Octobre 17, immédiatement, on s’est dit que, forcément, on allait faire un super numéro. On mettrait une énorme étoile rouge étincelante à la une. On raconterait notre
attrait, peut-être plus esthétique que politique, pour Youri Gagarine, les chapkas, les poèmes de Maïakovski, Dziga Vertov et les chants révolutionnaires. Ensuite, on expliquerait qu’en réalité, la dimension esthétique est politiquement primordiale.
Quand on a mis le sujet sur la table en conseil de rédaction, on a pu constater que la thématique faisait l’unanimité comme jamais : tout le monde avait quelque chose à raconter, un point de vue à développer, une expérience personnelle à faire valoir. Si nous achevons la composition de ce dossier avec une certitude, c’est qu’un siècle après que les Soviets aient pris tout le pouvoir, on n’a pas fini de parler de cet événement, de l’évoquer, de s’y confronter. Il continue de nous marquer, voire de nous hanter, comme un héritage encombrant mais riche avec lequel nous devons composer – la plupart du temps en ne trouvant ni mode d’emploi ni inventaire.
Octobre 17 est une date qui nous secoue toujours autant aujourd’hui parce qu’elle désigne un mythe puissant – un des plus puissants parmi ceux ayant façonné le XXème siècle. À C4, nous préférons commémorer les mythes en les explorant. Nous préférons les célébrer en les travaillant, d’autant plus quand ils nous travaillent. C’est notre manière à nous d’éviter que l’Histoire ne finisse.

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