Sept 2019

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Il fut un temps où l’exploration du futur était ambitieuse et s’opérait dans l’infiniment grand. Le Space Opera est un mouvement littéraire d’anticipation qui émerge dans les années 1940 (John Carter de Mars) pour connaître un engouement populaire dans les années 50-80’ lorsque le cinéma s’empara du genre (Doctor Who, Dune, Galactica, Star Wars, Star Trek). L’émergence du mouvement Cyberpunk (La trilogie de la Conurbe, Mozart en verres miroirs) dans les années 80’ nous ramène les pieds sur terre. Les préoccupations sont subitement moins intergalactiques et touchent plutôt à l’écologie, aux méfaits des multinationales ayant supplanté les gouvernements, aux interconnexions homme-machine. Les années 90’ voient apparaître le PostCyberpunk (Les mailles du réseau, Le Samouraï virtuel). Si le capitalisme n’a pas été réformé, du moins, il peut l’être; les individus sont moins aliénés et davantage aidés par une technologie omniprésente, tandis que l’optimisation des humains par l’implantation de prothèses-machines a été abandonnée au profit de la biotechnologie (voir « Nano, les petits robots », p.36). Dans les deux cas, il s’agit d’un monde dystopique dans un futur tellement proche qu’il a fini par rattraper le présent. Un froissement de l’espace-temps s’est irrémédiablement opéré avec le scénario des Wachowski (V pour Vendetta, 2006), qui est devenu une source directe, non pas dans la construction d’un futur, mais dans une élaboration esthétique et conceptuelle du présent (« Anonymous »).
Dans les années 90’, j’ai produit quelques nouvelles de science-fiction dans la mouvance postcyberpunk, dont certaines se déroulent à quelques années près maintenant. J’ai donc voulu éprouver la formule « dans le temps, même le futur était mieux » et surtout, par la même occasion, fact checker mon propos et voir dans quelle mesure je me suis planté ou non dans mes anticipations.
Septembre 2019 a été écrit en 1997. Une époque où la construction du web (1992) et de l’Union européenne (Traité de Maastricht, 1993) me chauffe l’esprit et m’inspire au quotidien.

06:12
La télé s’est allumée il y a sept minutes, me tirant d’un sommeil court et épais. J’ouvre un œil pâteux sur les actualités. Une voix off s’enfonce dans mes rêves pour une tentative d’explication synthétique sur le conflit ouvert entre le centre d’infotriage ouest-frontalier brésilien et son homologue bolivien, causant la mort de quatre télétravailleurs brésiliens.

Le pollutiomètre affiché en permanence en bas de l’écran est au « vert ». Je n’aurai pas besoin de masque ce matin, ce qui me donne suffisamment d’énergie pour m’asseoir et m’enfoncer profond les méninges dans l’analyse géopolitique…

Avec la ratification du traité de l'UNASUR en 2008, il est quand même peu probable que de grosses tensions politico-économiques éclatent entre les deux pays. J'aurais mieux fait de choisir le conflit israélo-palestinien, j'aurais pris moins de risques

Un coup d’œil à gauche, le percolateur ronronne depuis sept minutes, tout va bien. Un coup d’œil à droite, la place de Sarah est vide et froide. Cette semaine, elle fait « les nuits », participant à un vidéoséminaire à Wellington. Une semaine où l’on ne se voit pratiquement pas, et peut-être est-ce mieux ainsi. Lorsque Sarah est absorbée par son travail, elle devient le danger public N°1 pour mon équilibre physiologique. Capable de me défoncer le cortex pour une phrase lâchée à la légère, au mauvais moment, ou sur un mauvais paramètre. Ce qui ne m’empêche pas, bien au contraire, de regarder son oreiller avec une certaine mélancolie.

J’allume une cigarette, me sers une tasse de café et regarde les infos jusqu’à six heures quarante, moment où je me décide opérationnel pour la douche, installée à côté du percolateur.

Sous le miroir trône des produits d’entretien corporel dont les trois quarts optimisent des tissus dont je ne soupçonnais même pas l’
existence. Sous l’eau brûlante, une bouffée rétroactive d’anxiolytique m’affecte d’un grand moment de solitude et je passerais bien la journée à déchiffrer la composition des produits – mais à sept heures, la voix perçante de Sarah me sort de ma torpeur liquide. Merde, sept heures !

Le TotalSécheur se met en route instantanément lorsqu’on coupe l’arrivée d’eau (superbe extension acquise le mois dernier) et te sèche en plus ou moins trente secondes. Il me faudra quatre minutes pour m’habiller, ce qui nous amène à sept heures cinq, le moment où je pénètre dans la salle de séjour.

Il me reste grosso modo cinq ans pour déposer le brevet du TotalSécheur et commercialiser l'affaire. Je reste convaincu, vingt ans plus tard, qu'un marché reste à prendre.

La silhouette de Sarah, encastrée dans son fauteuil de bureau, règne sur la pièce ensoleillée. Devant elle, son N.C. bourdonnant et la baie vitrée, d’où on perçoit les voitures rouler au pas sur le boulevard. Mais le pollutiomètre est au vert aujourd’hui et une belle journée s’annonce. J’envoyai un « bonjour » le plus dynamique possible. Sarah me renvoie le bonjour d’un signe de main discret, faisant légèrement pivoter son fauteuil sur sa gauche. J’ai toujours du mal à m’habituer à son petit ventre bombé. Sarah est enceinte de quatre mois. Nous avons choisi un garçon. Il s’appellera Jérémy.

N.C, pour Network Computer. PC conçu par Oracle en 1996 qui allait « révolutionner le marché informatique ». En gros, c'est un ordi sans disque dur connecté à l’Intnet et fonctionnant grâce aux ressources logicielles hébergées.  Même si de nos jours, le cloud  est bien ancré dans les habitudes des utilisateurs informatiques, le NC ne s'est par contre jamais imposé. D'ailleurs, son développement a été stoppé en 2000.

Sarah enlève ses écouteurs et s’approche de mon bureau pour m’embrasser alors que je suis en train d’éplucher mon électro-courrier, et m’enveloppe de son regard rougi par le champ électromagnétique basse fréquence continu de la nuit.

Premières recherches concluantes en 1998 aux États-Unis (Genetics and IVF Institute de Fairfax, en Virginie). Depuis environ 2000, le choix du sexe de l'embryon est possible (entre 70 et 90% de chance de réussite). En 2012, à travers le monde, plus de 65 cliniques le pratiquent, dont une en Belgique (depuis 2002, à l’Hôpital Universitaire de Gand).

-« Joe, il est même pas huit heures et tu pues la cigarette. »

Ah là là, je n'ai pas pressenti la généralisation des écrans plasma ou LCD, qui  ont commencé à s' imposer aux alentours de l'an 2000. Gommette rouge.

-« Tout va bien, sweet honey ? »

-« M’en parle pas, ce séminaire qui n’en finit pas. Ça fait plus de douze heures que je suis en ligne, et nous sommes ma foi encore loin d’un accord… »
Ma boîte à électro-courrier ne contenait que des pubs, deux ou trois sharewares domestiques et une facture de la ligne deux.

-« Mais c’est intéressant ? »

Sarah s’en va à la cuisine en fronçant le sourcil devant l’énormité de la question.

Le terme « électro-courrier » inventé par mes soins peine encore à s'imposer dans le langage courant

-« Qu’est-ce que tu veux dire par intéressant ? Tu te demandes si le centre de recherche a un quelconque intérêt dans cette entreprise ? »

-« En d’autres termes… »

-« Tu penses probablement que je viens de passer une nuit blanche par pur plaisir spéculatif ? »

Sarah avait les traits tirés et une mine plutôt fatiguée. Je rêvais d’aller faire une sieste avec Sarah. Elle ne portait qu’un léger caleçon en soie de Chine, des baskets et un chemisier en coton beige boutonné jusqu’au cou genre « vidéo-séminaire » – car ce qui compte dans les vidéo-séminaires, c’est d’avoir « le dessus ». Je bazardai les publicités dans la corbeille, réglai la facture, et installai les sharewares avant de rejoindre la savante dans la cuisine. Elle rêvassait devant la bouilloire en regardant les voitures rouler au pas sur le
boulevard.

Même si les premiers services bancaires en ligne datent de 1983 (Nottingham Building Society , R-U),  il faut attendre l'an 2000 pour entrevoir une utilisation significative en Belgique. Ce n'est qu'en 2006 que les proportions s'inversent concernant les transactions de virement papier.

-« Tu vas être à la bourre » dit-elle en sentant ma présence.

-« C’est sur l’Homéostat Operating Maintenance que vous travaillez ? »

Je m’approchais d’elle à petits pas.

-« Ces Néo-Zélandais sont des frimeurs. On ne s’est même pas encore mis d’accord sur un seul des quatre sous-systèmes qu’ils essayent déjà d’amender une gamme publicitaire annonçant le produit pour l’année prochaine. »

Sarah prend une infusion. Je vais être à la bourre.

-« Ma foi, l’idée à vingt ans… »

Sarah dépose sa tasse sur le lave-vaisselle et file au salon. Les pauses ne durent guère plus d’un quart d’heure.

-« Le concept, sans aucun doute, petit Joe, mais de là à minimiser les codes analogiques des interactions humaines, il y a un pas. Surtout si l’on doit personnaliser le calcul pour qu’il puisse se configurer sur un couple. L’HOM que les Néo-Zélandais veulent sortir cible exclusivement les couples souffrant d’une pathologie de communication, ou les jeunes gens qui viennent de se rencontrer et veulent savoir s’ils sont faits l’un pour l’autre. Imagine le casse-tête. Tu vas être en retard. »

Excepté des blagues informatiques comme « Love Compatibility Calculator », « The Love Calculator » ou « MB Love Test », je n'ai rien trouvé de concluant concernant les logiciels aidant à l'équilibre des couples. Encore un marché juteux à prendre.

Sarah s’installa à son bureau. J’ai pas envie d’y aller.

-« Tu veux mon avis ?… »

-« Non, quoi que tu penses, c’était la seule concession pour avoir le contrat avec le centre de recherche… Ce qui complique considérablement la réalisation du programme. »

-« Comment comptent-ils s’y prendre ? »

-« J’en sans rien, j’suis neuropsychiatre, pas psychoprogrammeur. Je dois te laisser, à plus tard. »

J’empoignai ma veste traînant par terre, et voulus embrasser Sarah mais elle avait déjà les écouteurs sur la tête et sur l’écran se formait lentement une mosaïque de fenêtres avec des intervenants empilés les uns sur les autres. En ajustant son micro, Sarah me fit un petit signe de la main et j’ouvris la porte d’entrée.

Les premières expériences de visioconférence en VoIP datent effectivement de 1995. Mais il faut attendre quelques années pour que des applications grand public voient le jour. iChat AV d'Apple est sorti en 2003. Avec Skype, la visioconférence est possible depuis 2006.

-« Tu seras là ce soir, quand je rentrerai ? »

-« Où veux-tu que je sois, honey ? »

– « Ben, en ligne »

-« Tout à fait, nous sommes au moins d’accord sur un point, docteur Belsnor… »
Trop tard. Sarah était déjà en Nouvelle-Zélande. 07h37. Ça devient juste pour la rame de 49.

C’est une fois dans la rue que je me rends réellement compte de mon taux de paranoïa. Même s’il est un lieu commun de penser que ça augmente ou diminue, selon qu’on soit dans un environnement neutre ou pseudo-hostile, l’oscillation peut des fois être surprenante, comme en témoigne mon état matinal. Ce qui me fit, une fois de plus, haïr mon boulot.

J'avais  imaginé un RER pour 2019 à  Liège. Avec un peu de chance, on aura une ligne de tram.
Les experts du siècle dernier ont estimé que 80% du nombre total des salariés européens seraient télétravailleurs en 2030. Là où ils se sont plantés (ou ont voulu planter l'opinion publique), c'est qu'en réalité seule une petite minorité de privilégiés (moins de 10%) travaille chez elle en 2019. Ça n'a pas toujours été comme ça.
Une étude reprise (sans être citée) par le Vif/l'Express du 4 avril 1997 parle de 85% de travailleurs belges devenus télétravailleurs en 2015. À l'époque, il s'agissait d’un 
mythe de l'habitat-bureau. Les tendances se dessinaient néanmoins déjà; c'est-à-dire, une « diversification des lieux et des horaires de travail à l'aide d'un ordinateur connecté régulièrement au serveur de l'entreprise depuis son domicile ».  En 2003, seules 8% des entreprises belges ont des télétravailleurs dans leur personnel. La tendance actuelle parle plutôt de « travailleurs mobiles », à la maison, mais aussi dans des espaces de co-working ou chez le client. L'explosion du télétravail tant attendue dans les années nonante n'a pas eu lieu, même si le travail mobile, lui, a le vent en poupe. En Belgique, le télétravail est toutefois réglementé par une convention collective depuis 2006.

2012 : les premiers mouchards électroniques en service provoquèrent un tollé médiatique et un lever de boucliers des deux syndicats du gouvernement européen, alors que la première commission d’étude chargée d’enrayer la déréglementation absolue provoquée par cette révolution digitale loupait complètement son coup d’envoi. Expression quelque peu vieillie, « le mouchard » désigne un appareil de contrôle et de surveillance, utilisé à l’époque pour réglementer les trajets des transporteurs routiers. Suivant une analogie paralogique que seul un gouvernement obsolète pouvait concevoir, ce fut le même principe pour ces millions d’autoroutiers de l’information lâchés dans la nature par leur entreprise ou leur administration.

Les gars du commerce extérieur, ils savent y faire avec les mouchards. Ils bossaient comme des bêtes huit heures par jour avec trois bécanes multiprocesseurs connectées sur une seule ligne. La satisfaction condescendante du patronat était à son comble devant les efforts surhumains de leurs cadres. Il y voyait l’aboutissement de l’idéologie d’entreprise, et une vague espérance de voir la relance du marché intérieur. En réalité, l’explosion du télétravail n’aura pas comme prévu imposé l’idéologie d’abnégation souhaitée, mais la zone mafieuse la plus légale ayant jamais existé sur la planète. Ce sont les gars du commerce extérieur qui ont lancé le truc. Travailler à domicile, sans regard malveillant d’un supérieur, restait le meilleur moyen de sous-traiter son boulot de la semaine pour trois fois rien avec des correspondants pakistanais ou cubains. Les responsables des entreprises publiques concurrentes, qui n’avaient pas très bien capté la nature de l’arnaque, limitèrent les arrêts de travail aux strictes normes de sécurité. Un quart d’heure toutes les deux heures, tout en arrosant de primes les cadres faisant des heures supplémentaires… Bien entendu, dans le public, on s’y est mis aussi.

C'était une des grandes craintes du moment lorsqu'on parlait du télétravail. Comment les entreprises pouvaient-elles contrôler leurs travailleurs ? On parlait en effet beaucoup du spectre de télétravail « offshore ».  J'ai imaginé un scénario où ce serait les travailleurs eux-mêmes qui sous-traiteraient leur boulot à des tiers venant de pays en voie de développement.  Il n'en fut rien, ou si peu. La sous-traitance « offshore » est de nos jours une pratique généralisée dans les entreprises privées ou publiques.  Le helpdesk du Forem délocalisé au Maroc est un des nombreux exemples

Lorsque le parti de la Refondation corporatiste socialiste Européenne (PRCCE) eut la majorité des deux tiers au parlement européen, le pot-aux-roses fut, non pas découvert, mais dévoilé sans tabou.

Ouais d'accord, les noms à rallonge pour des partis politiques, on n’en trouve vraiment que dans la science-fiction. Mais ce que je voulais signifier là, c'est surtout ce glissement fascisant ou du moins autoritaire que les institutions européennes seraient tentées d'inciter. Je pense que l'actualité ne me contredit pas.

Une mutation cinglante s’opéra. Les fonctionnaires retournèrent dans des bureaux. La droite cria au scandale en affirmant que ce genre de dérive faisait basculer la société un siècle en arrière. Les entreprises refusèrent l’intimidation – sans pourtant digérer le fait
que leurs propres cadres se sucraient largement… Les pouvoirs publics étaient face à une contradiction quasi insoluble. Il était difficile de condamner la sous-traitance avec les pays fraîchement développés, car une nouvelle génération de nantis, autochtones cette fois, vivaient prospères dans ces pays et devenaient des interlocuteurs de poids qu’il ne fallait pas négliger.

Que fait un gouvernement incapable de planifier un système marchand ?
Il taxe.

L'idée de taxer les données vient probablement de cette histoire de « Taxe Tobin », très en vogue dans les mouvement sociaux des années nonante. Il n'empêche, dans la fiction, j'attribue cette taxe à un gouvernement dit obsolète, incapable de planifier un système marchand. Aujourd'hui, je pense au contraire que non seulement une nouvelle fiscalité est nécessaire et qu’ elle ne verra le jour que par une politique nouvelle et audacieuse, et elle passera plus que probablement par la taxation des données.

2019 : The transnational deal tax. Le symbole même du P.R.C.S.E. 400 000 emplois créés en C.E.E. pour percevoir la taxe.

Les dénominations des institutions, c'est un des casse-tête quand on fait de l'anticipation. Je n'ai pas su prévenir les changements de nom de la Communauté économique européenne (CEE) en Union Européenne. Dans une autre nouvelle écrite à l'époque, les gens payent en ECU, la monnaie européenne qui ne verra jamais le jour.

Emplois de contrôle et de surveillance qui remplaceront petit à petit les mouchards. D’immenses logistiques de filtrage de l’information-marketing furent mises en place aux quatre coins de la communauté.

C'est un peu mon fantasme « Steampunk » fordiste de l'époque. Probablement conscient que les algorithmes allaient avoir la part belle du boulot de contrôle (voir pp 41-43), je me plaisais néanmoins  à imaginer d'immenses salles de travail où, à l'image des centrales téléphoniques manuelles au milieu du siècle dernier, des travailleurs seraient parqués toute la journée à observer les données commerciales transitant d'un État à l'autre. Observation réalisée grâce à un casque de visualisation 3D, objet cher à tout cyberpunk, mais qui n'a malheureusement pas passé le cap du millénaire (les Google glass ne comptent pas !)

En quelques années, cette pratique d’État est devenue compétitive – rémunérant les fonctionnaires et générant un « profit » réinjecté dans la recherche télématique – pour un accès aux réseaux pour tous. La bonne affaire. Seule une poignée de cadres supérieurs et de chercheurs télé-travaillent à domicile. Sarah en faisait partie. Ce qui me fait doublement haïr mon boulot. Mon boulot ? Ben, agent au poste de contrôle fiscal de l’axe nord-ouest.

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