Photographier la ville, commenter le territoire, redéfinir l’usage du mobilier, réécrire les conversations entendues dans bus ou à la charcuterie… Faire découvrir les petits détails qui se cachent dans les rues de notre cité, ensemble, voici ce que Comap Liège aimerait réaliser. Recueillir sur une carte, les informations qui composent le récit de vie d’une ville – et permettre à ses habitants de l’écrire eux-même. Qui connaît mieux le tissu urbain que ceux qui le maillent et le piétinent au quotidien?
Une narration partagée du territoire, donc, mais pas seulement: la participation à l’écriture de Comap Liège implique aussi l’usage de certains outils numériques. Si l’accès aux technologies reste un problème considérable, celui à l’expérimentation et à la production de contenus par les citoyens nous semble tout aussi important.
Nous sommes désormais dotés, potentiellement, d’un très large éventail de possibilités pour interagir, construire des récits et des discours innovants et collectifs. Et tout cela pourrait s’effectuer à même notre vie quotidienne. Quelle opportunité!
Voici comment cela pourrait se passer: on se promène dans les rues et on entend un « truc » qui nous fait rire, on voit un « machin » qui nous pousse à penser ou alors, simplement on admire un petit quelque chose dont la beauté nous a touché… Ces expériences de tous les jours, nous pourrions les partager – certains ont pris l’habitude de le faire avec leur entourage proche, via ce qu’on appelle « son réseau social ». Et la puissance des réseaux sociaux a beaucoup augmenté ces derniers temps…
Comap s’envisage comme un entonnoir numérique qui expérimente les possibilités de créations d’une communauté narrative: chacun ajoute sa pierre à l’édifice et le récit de la ville prend forme. Comme un patchwork. Le dispositif doit être simple et il l’est. Toute personne munie d’un outil numérique (téléphone, tablette, caméra, appareil photo, ordinateur) connecté à un moment donné à internet peut y participer. Elle prend une photo ou saisit une bribe d’histoire, quelque part, n’importe où, et elle le partage. Il peut s’agir d’une photo, d’un texte ou même d’un son. Ça peut être fait sur notre page Facebook (« Comap Liège ») ou en utilisant le hashtag #CoMapLg via Twitter ou Instagram. Et bien sûr, pour nous permettre de situer cet instantané, il ne faut pas oublier de géolocaliser sa capture (manuellement ou pas, peu importe).
À nous de récolter ce morceau de vie pour augmenter la carte de la ville – désormais balisée par les émotions, les aventures et les impressions de chacun. Un laboratoire narratif se développe alors, grâce à l’une de nos activités les plus quotidiennes: celle qui consiste à arpenter la cité. En voici le processus “fossilisé” pour les besoins du papier: