Où en est l’éducation permanente, par ces temps de crise et de morosité sociale ? Au départ, une belle idée qui fait son nid dans le champ de l’action sociale et des pouvoirs publics, au tournant des années cinquante. Il s’agissait de penser l’éducation comme un processus, qui traverse toute une vie et qui s’adresse à tous, à celles et à ceux que l’enseignement a laissé au bord de la route. Une pratique d’émancipation intellectuelle et politique, un outil de démocratie. C’est ainsi que l’éducation permanente s’est mise en œuvre et, peu à peu, s’est institutionnalisée, avec ses décrets, ses règles de fonctionnement et de subsidiation, et tout le jargon juridico-administratif qui les accompagne. Aujourd’hui, comme la culture et l’enseignement, elle fait partie de ces « secteurs » que la crise fait vaciller.
C’était l’occasion pour nous de faire le point. Et de rappeler quelques principes. L’éducation est comme la liberté : elle ne se donne pas, elle se prend. Elle s’arrache aux experts et à ceux qui prétendent monopoliser l’intelligence. Par ces temps de crise, on en a plus que jamais besoin…