Depuis la parution de nos premiers numéros, il y a déjà deux décennies, la figure du chômeur s’est radicalement transformée dans l’imaginaire social. Si notre titre,lui, n’a pas changé, c’est loin d’être le cas de la réalité qu’il désigne. D’abord considéré comme victime d’un problème, le chômeur est désormais devenu le bouc-émissaire d’une communauté. Looser velléitaire dans un monde d’hyperactifs, il est accusé de se la couler douce quand d’autres risquent le burn out, d’être un boulet dans la lutte pour l’amélioration de la compétitivité nationale. Alors, on l’active!
Drôle de “solution” qu’on nous apporte là, par les temps mêlés et accélérés qui sont les nôtres (comme l’écrivait récemment une de nos rédactrices : “on m’emmerde”).
Les chômeurs mutent – qu’ils le veuillent ou non –, les médias aussi. En effet, vouloir formuler une pensée et échanger des idées en éditant un trimestriel aujourd’hui ne signifie plus la même chose qu’en 1992 ! De nouvelles figures sont apparues, fruits de l’usage d’innovations technologiques. Nous explorons aussi ce monde-là, notre quotidien. Et nous le racontons dans C4. Sur du papier.