Le projet Dazibao
En janvier dernier, en collaboration avec le « Monde des Possibles » (Centre de formation au français langue étrangère et à l’informatique pour personnes primo-arrivantes) et « Peuple et culture » (mouvement démocratique d’action culturelle et éducative), « D’une certaine gaieté » a rejoint un dispositif intitulé «Dazibao » 1 et conçu pour et avec des demandeurs d’asile.
Les trajets d’exil des personnes réfugiées sont jalonnés de difficultés pouvant influencer négativement et positivement leurs apprentissages et leur insertion socioprofessionnelle. Afin de dégager une meilleure approche pour le soutien des demandeurs d’asile en attente dans les centres ouverts, une formation leur est proposée. Les seuls pré-requis de cette formation sont : parler français et… être motivé. Ce projet vise à redynamiser la période d’attente. Il entend valoriser les ressources personnelles et les potentialités des candidats réfugiés, dans une démarche d’éducation permanente. Il s’agit aussi de proposer des clés de compréhension de la société belge pour répondre aux besoins immédiats qui seront rencontrés au quotidien. Ce dispositif a été pensé pour offrir aux demandeurs d’asile des formations aux nouvelles technologies et utiliser ces nouvelles technologies en tant qu’outils d’interpellation politique, d’expressions, de partage d’informations, de construction de réseaux…
Nous avons intégré ce grand chantier avec l’un de nos outils : le roman-photo. Toutefois, pour s’adapter au mieux au dispositif mis en place par les partenaires et respecter la dynamique propre aux participants, nous avons réfléchi à la meilleure façon de créer une synergie entre roman-photo, d’une part, et plate-forme internet créée par et pour les participants, d’autre part. C’est la raison pour laquelle les séquences travaillées par les participants avec le scénariste et les équipes PEC/Monde des Possibles ont un canevas formel quelque peu différent, puisque destinées à un support différent qu’est le web. L’idée a été de travailler sur un fil rouge (la période d’attente) mais en concevant des séquences qui fonctionnent aussi de façon autonome. Cette façon de faire a également permis aux participants de pouvoir s’impliquer mieux, au vu du temps imparti, dans les différentes étapes de travail.
Le premier groupe vient de terminer les deux séquences prévues (« Candidats à la formation » et « Le vrai du faux »), qui seront bientôt disponibles on-line. Le même travail sera poursuivi avec deux autres groupes de demandeurs d’asile, jusqu’à la fin du mois de juin. A suivre…
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Maisons de Jeunes
Voici deux ans déjà, «D’une certaine gaieté» avait réalisé un roman-photo en collaboration avec la Maison des Jeunes «La Bicoque » et avec la Maison des Jeunes de Saint-Georges. Le projet avait été mené presque à son terme, shooting et mise en page inclus, puis, les Maisons de Jeunes avaient eu d’autres urgences à gérer et des financements à trouver pour l’édition. Tout vient à point à qui sait attendre puisque les deux responsables des Maisons de Jeunes ont enfin pu finaliser ce roman-photos qui devrait, si tout va bien, sortir au printemps.
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Regards Croisés
Retraite au « Carrefour des générations », le 3 avril 2011 au parc d’Avroy
Le dimanche 3 avril prochain se tenait la 3ème édition liégeoise de « Carrefour des Générations ». D’une certaine gaieté y participera pour la seconde fois – en installant dans son « Road art » un dispositif qui se propose d’affronter la question de la retraite au-delà du (faux) clivage générationnel.
Lors de la précédente édition du « Carrefour des générations », nous avions arrêté notre Road Art dans le parc d’Avroy pour y inaugurer une exposition de photos et de textes. Les œuvres montrées à
cette occasion étaient le fruit du travail mené dans le cadre du projet “D’une rive à l’autre” (soutenu par la fondation Roi Baudouin) avec des élèves de la classe d’art d’expression (5ème et 6ème années) de l’Athénée d’Esneux et des seniors de cette même commune. Pour l’édition 2011 – qui aura lieu le dimanche 3 avril, toujours au même endroit – nous proposons de réinstaller notre caravane mais cette fois, non pas pour exposer, mais pour réaliser.
Cette année, nous saisirons donc l’occasion du « Carrefour des générations » pour mettre en place le début d’un atelier d’écriture qui verra des « juniors » (des étudiants en âge de fréquenter le secondaire) interviewer des « seniors » (à partir de l’âge de la prépension). Ce processus aboutira à la publication d’un recueil de textes aux éditions « d’une certaine gaité » – dans la collection « Regards croisés ». Le but de cette démarche, c’est de permettre d’aborder un thème qui nous concerne tous : la « retraite ». Mais de le faire en court-circuitant d’emblée le clivage générationnel – que d’aucuns agitent trop souvent lorsqu’il s’agit d’aborder cette question, en prétendant que « si on ne fait rien, les ‘jeunes’ ne sauront plus payer pour les ‘vieux’ ».
Selon nous, les questions posées par ce qu’on appelle de manière générique « le problème de la retraite » ne concernent pas l’ensemble de la société juste parce qu’il en impliquerait une partie comme débitrice et une autre comme payeuse. La retraite nous concerne tous parce qu’elle amène une série de questions fondamentales. Sur le travail, sur le sens de la vie ou encore sur l’exclusion. Quel type d’activité a-t-on quand on sort définitivement du «marché de l’emploi »? Comment voit-on la vie quand on ne parle plus de sa profession qu’à l’imparfait? Si seuls ceux qui produisent de la valeur font pleinement partie de la société, alors qu’est-ce que cette valeur?
Il nous apparaît que rabattre le problème de l’afflux massif de baby-boomers vers l’âge légal de la pension sur un simplissime problème comptable, c’est un peu le pousser d’un coup de balai sous le tapis. Au contraire, nous croyons que, bien au-delà de son aspect démographique, l’enjeu des retraites, aujourd’hui, serait plutôt d’en profiter pour affronter ensemble, des plus jeunes au plus vieux, des questions un peu plus « philosophiques ». Et c’est pourquoi, dès le 3 avril, dans le parc d’Avroy, à l’occasion du « Carrefour des génération », nous sortirons notre « Placard à balais mobile » ou « Road Art ».
Plus d’infos et [téléchargement de la brochure->http://www.certaine-gaite.org/index.php?page=posts&mod=post&post_id=78]
Notes:
- Ce projet est à l’initiative d’un partenariat entre Peuple et Culture W/B a.s.b.l., Le Monde des Possibles a.s.b.l., le CRIPEL et les centres ouverts de la Croix Rouge de Belgique. ↩