Le carnet du bièrelingeur
Exténué par un week-end d’inactif, vous êtes en quête d’action en ce début de semaine. Comme nous le rabattent sans cesse les médias, il vous faudrait allier sport et alimentation saine. Si en théorie cette requête semble simple, en pratique, cela demande une bonne dose d’organisation.
Si vous êtes novice dans le monde de la gratuité, pensez à vous équiper, partir à l’aventure ne s’improvise pas.
Quel que soit le jour que vous choisirez, il vous faudra vous lever tôt. Une fois debout, rendez-vous chez le libraire le plus proche afin de vous munir de la Gazette régionale pour scruter les colonnes de l’économie locale.
C’est là que vous découvrirez les indices qui vous permettront de dégoter vos terrains de chasse.
Elle est LÀ, sous vos yeux, cette merveilleuse grève. Elle a commencé la veille, au sein d’une entreprise en difficulté – et c’est elle qui vous offrira pitance et breuvage, le tout dans une délicieuse ambiance prolétarienne très vintage.
Vérifiez que votre panoplie de gréviste est bien en ordre. Pour ce faire, n’hésitez pas à garder dans le coffre de votre voiture les armes indispensables et redoutables, à savoir un sac-poubelle rouge, vert ou bleu qui permettront de répondre à la couleur en action du jour. Equipez-vous aussi d’un sifflet et de casquettes assorties. Sachez que faire varier sa palette augmentera vos chances de vous mêler aux tribus quelles qu’elles soient.
Fin prêt, il ne vous reste qu’à vous rendre sur le terrain. Une fois les couleurs locales arborées, c’est sans conteste que l’autochtone gréviste vous accueillera autour du brasero avec une bonne bière pour faire passer le temps. Si les ouvriers sont organisés et que vous arrivez sur place à l’heure où les estomacs se font entendre, on vous offrira probablement un succulent pain saucisse pour accompagner la bibine.
Dernier conseil. Si par chance une grève débute chez un grand brasseur (et oui, ce mythe peut se révéler réalité), n’hésitez pas à partager l’information. Mieux ! Invitez un ou deux amis à se joindre à vous. De toute manière, si « lutte finale » il devait y avoir, vos nouveaux « camarades » chanteraient «tous ensemble, tous ensemble ». Ils aiment forcément le nombre et la foule!
Spectacle à l’œil.
Envie d’une sortie culturelle, mais pas un rond en poche ?
Ne vous résignez pas. : des bons plans existent aussi pour les amateurs de théâtre fauchés.
S’il est vrai qu’étaler sa culture en société fait chic, il faut tout de même avoir les moyens de se rendre dans un lieu de spectacle où le tarif standard tourne souvent aux alentours de 15 euros l’entrée. Une sacrée piqûre dans le portefeuille – il y a bien la formule abonnement… mais elle n’est pas faite pour les bourses vides. Sans oublier que si, comme nous, vous pensez qu’assister à un spectacle tout seul c’est tout de même beaucoup moins sympa qu’à plusieurs, la facture est immédiatement plus lourde. La demi-heure de spectacle devient « douloureuse » – même sans inclure les « à côtés » : le traditionnel verre partagé au café du coin après la séance, et le trajet. Alors, pour assister à des représentations le coeur léger, voici quelques astuces « théâtre gratuit».
Vous n’avez peur de rien, les expériences extravagantes vous intéressent et c’est tant mieux, car il y a un bon plan où la tragédie et la farce côtoient les créations farfelues et originales. Direction l’antre du conservatoire de théâtre ou les étudiants osent, créent et partagent leur art …gratuitement. Eh oui, trois fois par an, les étudiants ont l’obligation de présenter des examens et ils invitent le public à découvrir leurs projets. Seule contrainte : réserver – mais si vous êtes fauché, l’organisation, c’est gratuit – car les espaces parfois exigus acceptent un nombre restreint de spectateurs. Rassurez-vous, pour un spectacle, vous aurez le choix entre plusieurs dates.
Pratiquement, si vous n’avez pas de contact dans la place pour vous tenir informé, il vous faudra aller à la pêche
aux horaires d’examen. Les sessions ont lieu en novembre, février et juin.
Et si vous n’aimez pas trop les « surprises », une autre option pointe à l’horizon : « Les vitrines » du Théâtre de la Place à Liège et du Théâtre de l’Ancre à Charleroi offrent la possibilité de découvrir, toujours à l’œil, les meilleurs projets créés durant l’année scolaire par les étudiants.