…« Le roi, je vous demande d’accepter l’offre des francophones. Je vous fais un message, les citoyens des francophones, ils sont ras-le-bol, ras-le bol, ras-le-bol… ». Jonathan a revêtu son « habit de politique », costard cravate. Il s’adresse à la foule présente ce soir-là dans la ruelle du Manège. Jonathan exprime ce « ras-le-bol » ressenti par tout un chacun. Il est préoccupé par ce qui se passe dans son pays. Il aimerait que tous les partis politiques belges s’entendent pour former un nouveau gouvernement mais en même temps, il ne veut pas que les partis flamands prennent le dessus sur les francophones. Dans son discours, il y a de la contradiction et c’est peut-être cette contradiction qui reflète parfaitement la situation en Belgique.
Plus loin dans son discours, Jonathan nous reparle de Johan Vande Lanotte qui doit travailler avec Charles Michel car Didier Reynders n’est plus le Président du MR. Selon ses dires, c’est Charles Michel et J. Vande Lanotte qui vont travailler ensemble pour construire un gouvernement de francophones 1. Jonathan évoque aussi les élections qui selon lui devraient se tenir bientôt, mais il ne sait pas trop comment cela va se passer. Il parle aussi du budget 2011 et il espère que l’Etat va augmenter les pensions, les allocations chômages… pour les francophones. Puis, il poursuit: …« Les comédiens des francophones, un théâtre des francophones. Elio Di Rupo, il est le metteur en scène pour ces comédiens et de l’autre côté, la comédie des flamands, ils sont vraiment de la comédie et la comédie, c’est des mensonges… »
Jonathan passe en revue tous les problèmes que connaît la Belgique actuellement. Il essaie de trouver des solutions pour son pays et en appelle aux hommes politiques pour sortir la Belgique de cette crise. Jonathan demande aussi au Roi Albert II d’intervenir et d’accepter la proposition des francophones. Puis, il termine sa performance artistique : « … Je ne suis pas d’accord avec Bart Owever. Bart Owever 2 faisait un message au palais royal. Le roi, j’espère qu’il va donner un mandat pour Bart Owever. La réponse est résolue, le dossier est clos. Merci Mesdames et Messieurs. » Jonathan quitte le tonneau de Diogène en emportant les papiers de son discours sous les applaudissements du public.
Jonathan a investi le tonneau de Diogène parce qu’il voulait exprimer son engagement politique et dénoncer la situation politique belge : « J’ai envie de dire que le gouvernement prenne une décision finale, prenne les discussions dans chaque personne et discute avec elle. On a des dossiers et des mesures pour que les francophones et les flamands trouvent un accord. » dit-il, avec ses mots. Quand on lui demande comment le public a réagi à son intervention ce soir-là, il répond : « J’ai ressenti que les gens sont d’accord avec mon discours, avec les propositions de mon discours. Je veux que les gens vont voter pour les francophones. Parce que je veux que les gens rouspètent contre les flamands. »
Pour Alain Winand, animateur-théâtre au CREAHM, il est important qu’une personne handicapée puisse s’exprimer : « C’est important car la personne handicapée fait partie intégrante de la société et a droit à la parole comme tout un chacun. Ce que je trouve intéressant dans la vision du monde d’une personne handicapée c’est qu’elle amène de l’oxygène à la nôtre. Il y a une certaine idée d’enfant avec une construction d’adulte, une sorte de spiritualité qu’on a en tout cas étouffée ou peut-être perdue. »
Au travers de sa performance artistique, Jonathan a investi le tonneau de Diogène. Il s’est servi de cette scène pour interpeller un public sur la situation politique en Belgique. Avec ses propres mots, Jonathan a fait passer un message. Il a permis à des personnes qui passaient par là avant d’aller au
théâtre de réfléchir.