Bruno Le Boulangé est dessinateur -« Arquontanporin » en Neuvice, c’est lui. Il a découvert la vidéo sur le tard —après avoir acheter un ordinateur avec webcam intégré. Il se met à filmer ses flux de pensée et à les publier sur le net — pour s’amuser un peu de tout les styles. Et pour débusquer, derrière ses faux airs de clown, les travers de la société. Que ce soit les abus sexuels au sein de l’Eglise, la vision délavée que certains se font de la ville (de Liège) ou encore l’accélération sans fin de la société moderne. Une sorte de Diogène multimédia qui ne pouvait manquer d’intervenir, mais dans une télé —évidemment.
Bruno Le Boulangé se sert de la vidéo pour transmettre le plus fidèlement possible les pensées qui lui traverse l’esprit. Elles sont enregistrées sans répétitions, ni coupures, ni texte pré-écrit, et ne sont jamais recommencées. Tant pis pour les imperfections ou les oublis. Le but est de rester le plus proche possible du flux de la pensée. Une fois la création produite, elle est immédiatement diffusée via Facebook.
Sa démarche n’attend pas la reconnaissance du milieu artistique. Il s’agit juste de prouver que l’art peut s’exprimer en marge des institutions, de l’attente de subsides ou d’une critique élogieuse. Il suffit de le vouloir. De vouloir le dire. Il y a toujours quelqu’un qui écoute derrière son écran d’ordinateur.
« Ya rien à Liège, c’est nul. L’Opéra Royal de Wallonie, c’est nul. Les Grignoux ciné-club, c’est nuL La biennale de l’image, c’est nul. Tout est nul. Liège métropole culturelle, c’est nul. Le Standard de Liège, c’est nul. Y’a rien à Liège. La Philharmonique, c’est nul. Tout ça est nul, y’a rien à Liège, rien du tout. Tout est nul à Liège. Il ne se passe jamais rien… »