« Que personne ne sous-estime l’habileté du pouvoir à gaver ses esclaves de mots jusqu’à en faire les esclaves de ses mots. » criait Raoul Vaneighem. Le signifiant-maître « Homme » est un de ceux-là. Véritable machine anthropique d’affadissement, d’appauvrissement, d’assèchement du plurivers, il est grand temps de le faire imploser. Quelque part, sous ses propres contradictions, vers une belle et puissante explosion, dé-ployant les esclavemaîtres, rendant justice aux non-humains. Nos désirs font désordre. (…) écrit Nicolas (Zur)strassen, dit Zur, auteur du recueil «Néganthropiques » paru en Compact aux Editions Maelström. Sur la lecture d’un des ces « dits-fractions de bipèdes », il a mis des images, qu’on a pu voir dans la télé de Diogène.
Le dit est double. Le dit qui divise. Ces néganthropiques sont celles d’un pyrosophe qui trouve dans la déconstruction de l’homme le « non »-clavicule d’un contre-ciel où se donnera l’ultime bataille, soufflée, la bouche pleine de mots, pour sauver le feu et informer la nuit de sa fin, juste avec le silence. Signées d’un nom dont l’initiale rappelle la fin, elles retournent la faim dans cette bouche habitée…
« L’homme doit éviter de représenter l’homme. Il n’est pas fait pour ça. Homme est aujourd’hui un mot mécanique et vide, une idole, une coquille morte dans l’esprit. Anthropométrie partout, et vénéré partout l’homme fait de main d’homme. Nous voulons retrouver l’homme identique au modèle que nous venons de forger de nos mains. Que nous venons de forger de nos mains. L’infra le supra le pre le sub. Tout mais pas l’hominidé dans l’omniscience et son omniminé. Ses artifices en feu, naturalisés, vident la mer de ses gouttes chaotiques en piscine de SES sous l’hôtel trois étoiles qui ne danseront jamais. Comme une histoire sans H du progrès graisseux agressant les puis en tranches étanches. A vif. La séparation qui panse les plaies de son entrée, les plis de sa portée, déjectés, indéfrichables accords trouvés. En déplacements de l’avoir en rut sondent les méandres du soin vendu au proxénétisme divin. Ce plaisir extrême de tomber ne faisant que reproduire que refroidir que reproduire le champ habituel des hommes. Inversement. Turbidité. Renversement. Déversement de semence séminale.
(…) Hommission. Première opération. Dire c’est naturel. Ensuite dis-poser. Nous rangeons le sacré non pas comme tel comme un autre une production on fabrique une part bénite immortelle érigée en principe d’intégrité. Protégée moulée de l’infection en mutations protéiformes. Subreptions dans les coulées. L’altération se suture. Au point de devenir invincible, invisible. Fluidité omnipotente. Le néo-léviathan dit dans le dire nous sommes tous humains et communs. Dire nous c’est vous en vulgate métamorphique. Enracinés. Comme une roche rassure sine comme une pioche de langage qui peinera à s’effriter. A-néantis à chaque instant, reproduits
(…) Celui qui imite, extrait, dissout, absorbe, intègre, adopte, évide, happe, adapte, capture. Archipel fragmentaire à rebrousse-poil temps capillaire action du futur à contretemps conjuration anticipation traverse le secret du territoire (…)
Affirmative aiguisée déguisée et conquérante la maladie qui creuse le corps qui le retourne, l’ensemence, la démence de son socle laboureur. Cruauté. Destrucréation. Flammes de l’infâme jeteur de sort séjournant hors opulence polynocle exducateur. Surabondance et épreuve. Ivresse et douleur. Souffrance et co-naissance. Ensemble, dansez tendances ! (…) Nouvelles perspectives à travers la peau trouée. Le combattant a avalé le champ de bataille, et l’ennemi s’est intégré au tissu. (… ) »