Clubs de «?riches?»

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Si de prime abord ces noms peuvent évoquer de riches représentants de la haute société se retrouvant pour des soirées de gala, la réalité est un peu plus nuancée. Les Clubs sont des organisations de soutien local et international. Le but n’est pas de se rendre indispensable aux associations qu’ils soutiennent, mais de donner un coup de pouce à leurs projets. Ce qui est facilité par les moyens financiers et l’important réseau de relations dont disposent ces Clubs.

Certes, les membres sont des gens aisés, mais avoir de l’argent n’est pas obligatoire pour faire partie d’un tel cercle. Pour Jean-Pierre Debroux, Président du Rotary Club de Bruxelles, une profession utile à la collectivité et un désir de s’investir dans le monde associatif sont plus importants que les revenus professionnels. Il est évident que la plupart des membres vit bien, mais ce ne sont pas forcément des gens fortunés. Il n’empêche que le Club possède un certain standing, et qu’évoluer dans ce type de milieu ne va pas autant de soi pour un boulanger ou un maçon que pour un avocat ou un directeur d’entreprise. Même si, pour Jean-Pierre Debroux, le Rotary n’est pas un club fermé et snob, il paraît néanmoins invraisemblable de pouvoir y entrer sans être introduit au préalable, de façon formelle ou non. C’est d’ailleurs le cas dans quasiment tous les milieux, quelles qu’en soient les spécificités socio-économiques ou culturelles : on s’y retrouve en raison de fortes affinités naturelles, par tradition familiale ou encore par amitiés interposées, rarement par hasard. Et ce principe vaut aussi pour le Rotary, même si, comme l’affirme son président, « les membres prônent des valeurs comme l’entraide, la solidarité, l’ouverture d’esprit et sur le monde ».

Pour M. Debroux, le fait d’apporter aide et soutien crée un sentiment de satisfaction personnelle. « Participer à la mise sur pied d’un projet, le voir évoluer et constater les améliorations qu’il amène dans la vie des personnes concernées est extrêmement gratifiant. Ça va plus loin que le simple fait de s’acheter une conscience. »

On peut cependant se demander ce qui pousse ces gens à rejoindre de tels clubs. Quel est leur intérêt? Est-ce uniquement la volonté de partager leurs ressources en s’impliquant dans le secteur associatif? Le président lui-même ne détient pas toutes les réponses, et suggère avec humour de réaliser une étude sociologique pour savoir qui sont réellement les membres du Rotary et quelles sont leurs motivations.

Une explication possible tient peut-être dans le réseau professionnel que les membres tissent entre eux. Ces contacts peuvent leur permettre de faciliter leur travail au quotidien et d’avancer dans leurs carrières. Les clubs servent aussi à se socialiser. C’est un moyen aisé de se retrouver entre personnes d’un même milieu, partageant des valeurs et des intérêts communs, en particulier dans notre société où les individus sont souvent isolés ou repliés dans leur cocon (métro-boulot-dodo, vie de famille…). Et pourquoi pas aussi la chasse au bon parti, ou tout du moins au compagnon de vie? Songeons également aux femmes au foyer dont les enfants ont quitté le nid familial et qui, grâce au club, étendent leur cercle d’amis et s’investissent dans différents projets. Plus largement, on peut imaginer que pour certains, ce soit aussi une question d’image : le Rotary et autres clubs demeurent des structures prestigieuses constituées par une certaine élite.

Et les projets, justement, quels sont-ils? La liste est longue car ces clubs sont actifs dans de nombreux domaines, très diversifiés. Au-delà de l’aide humanitaire internationale, il y a tout un tas d’associations locales qui font appel aux Clubs service. Le Rotary de Bruxelles a par exemple mis sur pied une école de devoirs et a participé à l’action de l’asbl Relais enfants-parents qui permet le maintien des relations entre les enfants et leurs parents détenus en prison. La Fondation octroie également des bourses d’études à des étudiants et permet
des échanges linguistiques entre jeunes d’ici et d’ailleurs.

Les membres des clubs ne se contentent pas de donner de l’argent aux associations. D’après M. Debroux, ils vont sur le terrain, donnent de leur personne, rencontrent les gens à qui l’aide est destinée. Un architecte peut par exemple se rendre dans les locaux d’une maison de jeunes et donner des conseils pour la rénovation du bâtiment. Ensuite, grâce aux contacts établis dans différents milieux le club pourra trouver la main d’œuvre nécessaire à ces travaux.

Bref, les domaines soutenus par les clubs service sont nombreux et divers, et au-delà des intérêts réels recherchés par les personnes fréquentant de telles structures— achat d’une bonne conscience, désir sincère d’action sociale et culturelle, ou motivations d’ordre purement socioprofessionnel —, leur impact est bien concret, et pour les personnes concernées, ce n’est pas négligeable.

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