Les consultants, leurs demandes d’aide et les différentes façons d’y répondre.
Le Club André Baillon accueille des personnes « dont la qualité de vie intérieure, relationnelle et sociale est complexe et difficile ». Les demandes qui lui sont adressées sont multiples et les situations vécues par ceux qui font appel au Club sont toutes singulières. Il s’agit donc pour le personnel de s’efforcer de répondre de façon adaptée aux besoins spécifiques des usagers. Voilà pourquoi le Club regroupe différentes structures qui ont toutes leurs particularités : un Centre de Santé Mentale, des Habitations Protégées, un Service d’Accompagnement dans le Milieu de vie, un Centre de Réadaptation Fonctionnelle et une équipe qui, en partenariat avec l’asbl Tabane, se préoccupe de la santé mentale des migrants.
Ces cinq structures offrent des formes d’encadrement très différentes. Le Centre de Santé Mentale est, par exemple, une structure qui peut sembler étonnamment souple. Elle tend en effet à être une forme d’appui, un lieu où il est possible de circuler, de vivre à son rythme, dans un environnement sécurisant. Le lien avec l’équipe pluridisciplinaire de soignants y est très important et tend à donner les moyens aux consultants « de développer leur capacité d’ajustement entre leur vécu subjectif et les contraintes extérieures ».
Autre structure, autre encadrement. Dans le cas du Centre de Réadaptation Fonctionnelle, il s’agit d’un accueil en journée, pendant une période déterminée (qui peut aller de six mois à deux ans) de personnes chez qui l’on a diagnostiqué des pathologies psychiatriques sévères et qui trouvent au Centre les ressources nécessaires à la (re)découverte de leurs potentialités, en vue d’une (ré)insertion sociale progressive et d’une plus grande autonomie. Chacun y est invité à participer à des activités créatives et émancipatrices, « travail de la parole, du corps et de la matière », respectueux de chaque individu tout en donnant à chacun l’opportunité d’être un élément constitutif d’un collectif solidaire, et en s’efforçant également d’y inclure les familles de chacun.
Le Service d’Accompagnement dans le Milieu de vie a pour particularité son approche individualisée, qui va à la rencontre de ceux qui ne pourraient se déplacer pour des raisons diverses, ou de ceux qui ont besoin d’une aide adaptée. Le sens de l’écoute de l’équipe de soignants reste primordial puisque c’est la parole de la personne accompagnée et ses demandes qui vont en grande partie déterminer l’accompagnement thérapeutique et ses modalités.
Quant aux Habitations protégées, ce sont des lieux de vie où les résidents partagent certaines pièces, sur un mode communautaire (le salon, la cuisine, la salle-de-bain, qui sont d’ailleurs meublées par l’institution), mais disposent d’une chambre individuelle, privée (dès lors louée et aménagée par celui qui l’occupe). Cet encadrement s’adresse à des personnes capables d’assumer un minimum de tâches du quotidien. Il tend à être un moment de transition permettant de (ré)intégrer le tissu social, de sortir de la solitude, d’acquérir davantage d’autonomie et de confiance en soi. Pour en bénéficier, les résidents s’engagent dans un projet spécifique défini par eux-mêmes et l’équipe soignante, une équipe pluridisciplinaire qui demeure disponible et à l’écoute du résident, tout au long de la réalisation de son projet. Un projet qui comporte entre autre l’obligation de prendre part à des activités extérieures régulières, de type bénévolat, formation ou loisir, afin de favoriser les liens créés en dehors de l’habitation, ainsi qu’un suivi médical obligatoire.
Enfin, le Club André Baillon se donne une Mission spécifique et collabore en cela avec l’asbl Tabane, afin de soutenir toute personne migrante ou issue de l’immigration, qui éprouverait une souffrance psychique, soit liée au déplacement, soit lui préexistant. Ethnopsychiatrie et clinique de l’exil sont les axes de travail de cet accompagnement spécifique qui
mobilise une approche thérapeutique plurielle tenant compte de la culture de la personne en souffrance. Outre des consultations individuelles, psychologiques et médicales, des consultations en groupe ont aussi lieu, qui réunissent la personne en souffrance, quelques proches, un interprète et des thérapeutes issus d’au minimum trois cultures différentes.
Un motif commun
Ces cinq structures rassemblées au sein du Club André Baillon ont donc chacune leurs spécificités, mais sont néanmoins animées par un motif commun, à savoir la volonté d’ancrer l’accompagnement thérapeutique dans la vie sociale et de contribuer à une psychiatrie démocratique. Ainsi, loin du cliché d’un enfermement protecteur, dans un lieu tenu en dehors des murs de la cité, l’objectif est au contraire d’offrir un espace dans la ville, un endroit où des professionnels du soin sont à l’écoute de la souffrance mentale, psychologique, psychique de ceux et celles qui font appel à eux. Les usagers prennent part à des activités qui leur donnent l’opportunité et les moyens « de se tenir debout dans la dignité, le respect et de traverser les difficultés de la vie ».
Les usagers ont la parole et la prennent
SUN est l’acronyme de Soutien des Usagers en Neuropsychiatrie et en psychiatrie, mais pour ceux qui en font partie, loin d’être un nom abstrait, il représente une lueur d’espoir. Composé d’usagers et d’anciens usagers, ce groupe formé en 2002 s’est inspiré d’une initiative semblable à Montréal. Il se veut être avant tout un lieu de partage et de solidarité entre usagers, mais il est devenu par ailleurs un interlocuteur pertinent qui, avec les professionnels du Centre de Réadaptation Fonctionnelle, participe à la réflexion portant sur les droits des usagers en psychiatrie et leur intégration dans la société.
Le Club André Baillon fête ses 40 ans
Créé en 1970, le Club André Baillon fête ses 40 ans. Son personnel souhaitait, à cette occasion, aller à la rencontre du grand public et saisir l’opportunité de susciter l’intérêt pour les enjeux de société liés au thème de la santé mentale. Volontairement, les activités anniversaire encore à venir auront lieu en dehors du Club, pour donner un aperçu de ce qui se passe à l’intérieur et pour faire connaître les méthodes et axes de travail d’une action menée chaque jour depuis maintenant 40 ans.
Les deux principaux événements se tiendront très bientôt. D’une part, le prestigieux Musée Curtius accueillera, lors d’une exposition collective, les œuvres réalisées par les usagers lors des ateliers d’art plastique du Club. Cette exposition se tiendra du 30 septembre au 24 octobre.
D’autre part, un colloque anniversaire sur le thème «Psychoses, parcours, rythmes : les cliniques plurielles et de proximité dans les milieux de vie », aura lieu les 1er et 2 octobre, dans la Salle Académique de l’Université de Liège (place du XX août).
A noter également, bien qu’elles soient organisées en dehors des activités anniversaire : les tables d’hôtes du Centre de Réadaptation Fonctionnelle, une initiative gourmande qui permet de soutenir les activités du Centre de façon originale (vous trouverez les menus et modalités de réservation sur le site du Club André Baillon, www.clubandrebaillon.be, dans la rubrique consacrée au Centre de Réadaptation Fonctionnelle).
Informations et contact
• Centre de Santé Mentale : 04.221.18.50
• Centre de Réadaptation Fonctionnelle et tables d’hôtes : 04.252.01.20
• Service d’Accompagnement dans le Milieu de vie : 04.342.97.11
Habitations Protégées : 04.233.70.09
• Mission Spécifique et asbl Tabane : 04.228 14 40