Récit de voyages d’un parti à plus du tout

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Ce qui frappe avant tout chez elle, c’est la révolte contre le système politique qu’on sent poindre dès qu’une question sur ses relations avec ses anciens collègues à la ville est avancée. Révolte contre le système particratique où tous les ordres viennent d’en haut, où un projet, aussi intéressant soit-il est systématiquement dénigré s’il ne vient pas de ses propres rangs, où les rancœurs sont longues à guérir et où une trahison se paie longtemps. Elle s’est longuement expliquée avec Gérard Deprez (président du MCC) au sujet de ses récents choix qui, dit-elle, l’a entièrement soutenue. Ce qui n’est pas le cas des mandataires MR à la ville. À la province par contre, moins de problèmes.

À ses yeux, la politique namuroise est truffée de mandataires cumulards venus toucher leurs jetons de présence. De vieux briscards indéboulonnables qui ont toujours fait de la politique comme ils l’entendent et à qui on ne la fait pas. « Pour grandir en politique, il faut écraser », nous dit-elle, elle qui ne se remet pas encore des mots d’oiseaux régulièrement échangés lors des réunions. On lui avait pourtant dit, suite aux affaires de 2007, que ça allait changer, qu’une nouvelle éthique allait voir le jour et que les idées allaient triompher.

À la question de savoir si elle estime avoir choisi la meilleure méthode pour changer les choses, si son « voyage politique » est le meilleur moyen d’inventer une nouvelle manière de travailler, elle répond que c’est le seul qu’elle a trouvé, qu’il faudrait que la presse vienne un jour filmer ses collègues, mais que ce n’est pas à elle de l’avertir : « chacun son métier ». D’autant plus qu’étant grand-mère, elle craint d’être « brûlée sur la place publique ». « Engagez-vous » qu’elle dit ! Ses tentatives de faire rentrer dans le parti certains de ses proches qu’elle estime dignes de se présenter à l’électeur se sont pour la plupart soldées par des échecs : la faute aux copinages, selon elle.

De plus en plus de voix citoyennes se sont exprimées pour mettre fin à ce genre de pratiques, et espéraient que ces préoccupations allaient être entendue par nos élus. Anne Humblet semble en avoir fait son combat. Elle n’aura peut-être pas les épaules et le soutien pour le mener le à terme. Peut-être n’est-elle finalement qu’un exemple parmi d’autres de mandataires publics fatigués et écoeurés du système mis en place au sein des partis traditionnels.

Pourtant, on avait promis que ça changerait…

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