Deux reportages, réalisés par les jeunes réalisateurs Slim Essaker et Laurent Haedgorens, ont ouvert la soirée. “Le Camp des alternatives, en route pour Copenhague” pose, à travers une immersion dans la préparation et le déroulement du Camp des Alternatives à Liège en 2009, les questions de la réappropriation de l’espace public et des alternatives concrètes à la société néolibérale de consommation. Dans la foulée cette première expérience, les réalisateurs ont décidé d’approfondir le sujet et de suivre la mobilisation internationale lors du sommet de Copenhague de 2009. “Copenhague, le sommet des Nations Unies sur le climat” est une plongée au coeur des manifestations qui témoigne de la diversité des manifestants et de leurs actions.
Après à ces projections, le débat a réuni Slim Essaker et Laurent Haegdorens (réalisateurs), Marie-Claire Piedboeuf (Restos du coeur Liège), Nicolas Fabry (Patate du Coeur – Confrérie des disciples dà Charlemagne), Uliana Ortega (Liège Solidarité Chili), Eric De Ruest (Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde) autour de Jean-Paul Brilmaker (modérateur).
La discussion s’est ouverte sur l’impact des événements caritatifs dans la démarche solidaire. Ces événements sont en soi un acte de solidarité car les équipes et les artistes qui y participent s’investissent sans compter. Ils sont importants car l’argent reste le nerf de la guerre, et ils ont l’avantage d’attirer l’attention du public et des médias sur une problématique donnée.
Pour l’ensemble des personnes présentes, le constat est là : les solidarités se manifestent de plus en plus et les jeunes continuent à s’impliquer dans les démarches solidaires, notamment dans l’altermondialisme. Lors des événements récents (Haïti, explosion rue Léopold…), les Liégeois ont manifesté une forte mobilisation. Cette aide doit être canalisée afin de suivre l’évolution des besoins. Il ne faut pas perdre de vue que les problèmes de pauvretés sont présents tout l’année et qu’un travail de fond reste nécessaire après la tension médiatique.
Certains ont noté qu’il ne faut pas négliger la solidarité de proximité dans un contexte où les allocataires sociaux sont de plus en plus précarisés.
De l’avis général, si les initiatives solidaires sont nombreuses et variées, elles devraient s’inscrire dans une réflexion plus globale sur les causes des problématiques mondiales. Un effort serait à faire au niveau de l’éducation des jeunes pour rétablir la vérité sur les rapports Nord-Sud.
Après toutes ces réflexions, les intervenants ont voulu conclure sur une autocritique des solidarités occidentales. L’Occident, qui a construit son développement sur la colonisation et le pillage des richesses des pays du tiers-monde, devrait avoir l’humilité de reconnaitre que cette solidarité n’est qu’un juste retour des choses et qu’elle n’effacera pas l’immense dette envers ces pays.