Les terroristes ont toujours eu à cœur de frapper l’opinion publique là où ça lui fait le plus mal, « grâce » à des actions spectaculaires.
Les avions, de par le nombre de passagers qu’ils transportent, leur taille, leur vitesse et aussi de par la symbolique qu’ils embarquent avec eux, ont régulièrement été une cible de choix pour les groupuscules de tous bords. Depuis le premier détournement d’avion, en 1931, qui était le fait de rebelles péruviens voulant contraindre deux pilotes américains à lancer des tracts sur Lima, jusqu’aux attentats du 11 septembre, l’histoire regorge d’histoires plus ou moins violentes.
Cependant, les détournements d’avion n’ont pas toujours été aussi mal jugés par l’opinion. Il suffit généralement de ne pas faire de victimes innocentes (ou alors pas de femmes ou d’enfants; les hommes, ça passe parfois mieux, pourvu qu’ils soient fascistes) et de le faire pour des idées qui plaisent, la plupart du temps : fuir l’oppression de l’occupant ou du dictateur. Par exemple le vol d’un biplan puis la traversée de la Normandie occupée vers l’Angleterre par deux pilotes français, Jean Hébert et Denis Boudard, le 29 Avril 1941. Le plus dur dans leur aventure fût parait-il de faire gober aux chasseurs anglais venus les intercepter puis à l’intelligence officier anglais qu’ils étaient de gentils Français en pleine évasion et qu’il fallait mieux les accueillir. Ce qui fut fait dès qu’ils eurent pu prouver leur histoire.
La guerre froide abonde de récits de ce genre, d’évasions du communisme vers le monde libre, et vice-versa. On recense 49 détournements d’avion ou tentatives de détournement entre les USA et Cuba, dans les deux sens, rien que pour les années 1968-1969. La plupart sont le fait de « quidams », accompagnés de membres de leur famille ou d’amis, voulant rejoindre l’un ou l’autre pays. Il est d’ailleurs assez surprenant de se rendre compte que la tendance des Cubains à vouloir quitter leur pays tend à s’inverser. À partir de 1972, la plupart des détournements sont réalisés vers Cuba. Comme quoi, il est parfois intéressant de se replonger dans nos bons vieux souvenirs de la guerre froide.
Du point de vue du passager, la gestion du stress dépend pour beaucoup de la destination choisie, du modus operandi et des revendications des preneurs d’otages. En règle générale, si vous êtes dans un avion à destination des Etats-Unis et que le preneur d’otage commence par trancher la gorge du pilote, dites-vous que ça sent le roussi. A contrario, si vous êtes un dangereux criminel de guerre en transit vers La Haye et que le preneur d’otage se revendique du même bord que vous, vous serez évidemment soulagé…