3. 4 partis sur 5 ont des problèmes d’élections

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Quels liens entre politique et sexualité ?

Dans le cas d’une analogie entre la sexualité et le monde politique, le risque de la description du système collectif comme « politique du ventre » 1 mêlant reproduction et manducation, est grand. On est alors en droit de se poser la question : pourquoi privilégier ces fonctions vitales en particulier et non, par exemple, l’hydratation ou le sommeil, voire l’excrétion, comme image de la vie en collectivité ? On peut illustrer l’arbitraire du choix d’une catégorie d’image plutôt que d’une autre mais on se contentera d’observer que la sexualité, comme la politique, offre la possibilité de considérer l’humain comme principal intrant du système, contrairement à la manducation ou à l’hydratation qui impliquent la transformation d’un intrant extérieur ou à l’excrétion qui privilégie la production fécale. Une fois ces considérations posées, il reste à considérer l’événement : rassemblement de représentants plus ou moins légitimes de huit partis plus ou moins démocratiques en débat pré-électoral dans un manège, permettant à un public hétérogène et tenaillé par un besoin de paroles et de scansion, tenus par un Pierre Kroll et un Louis Maraite terrorisant par leur pouvoir de Chronos et rythmant les interventions des candidats.
Pierre Verjans (citoyen de Cheratte)

Selon Philippe Kempeneers (sexologue – Ulg), de nombreux psychologues et sociologues envisagent la sexualité comme paradigme de tout « être ensemble » et donc comme fondement de nos règles sociales. Il estime que si voter ou réaliser une coalition n’est pas baiser ni se mettre en couple, la machinerie émotionnelle est assez semblable, d’où les similitudes entre parade amoureuse et campagne électorale. Il évoque le parallèle possible entre les cycles passionnels et les échéances électorales (4 et 7 ans). Le retour aux élections correspondrait au temps de désillusions, surtout dans le cas présent. Selon lui, si les politiques présents se sont prêtés au jeu sans aucune difficulté, c’est sans doute parce que ce postulat n’est pas si incongru. Mais le lien, dit-il, est resté à un niveau rhétorique, et chacun a pu présenter les axes de son programme.

Notes:


  1. Bayart, Jean-François, L’Etat en Afrique. La politique du ventre, Fayard, Paris, 2006.

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