On parle sans cesse des « sans-… ».
Cela veut-il dire qu’il y a des « avec » ?
Il y a aussi ceux qui sont avec les sans.
Les sans-papiers. Les sans-revenus. Les sans-logis. Les sans-domicile-fixe. Les sans emploi. Les sans loisirs. Les sans-pension. Les sans-intérêt. Les sans dessous. Les sans-étiquettes. Les sans-foi. Les sans loi. Les sans-voix. Les sans-lendemain. Les sans repères. Les sans primes. Les sans vacances. Les sans amis. Les sans-droits. Les sans sous. Les sans sécu. Les sans allocs. Les sans loge. Les sans père. Les sans mère. Les sans soin. Les sans psy. Les sans libido. Les sans voix. Les sans froid. Les sans interdits. Les sans-façons. Les sanscrits. Les sans-blancs. Les san(s)ctifications. Les sentinelles. Les sentis. Les sensations. Les sentiers. Les centimes…
C’est quoi, dès lors, les « avec » ?
C’est ceux qui ont ce que les sans n’ont pas ?
C’est les sans-problèmes ? Ou les sans-identités ?
Etres sans (taine) voire des milliers.
Avec, serait une idéologie de l’existence, un temps adéquat, la régle…
On pourrait dire qu’être sans donne un sens ?
Les sans ciel.
* Carte d’Elnoyau déjà envoyée aux abonnés.