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Les métiers des hôtesses, gogo dancers et autres escorte girls sont des professions à caractère clairement sexuel où les charmes corporels sont dévoilés et sont un moyen direct de séduction.

L’art charnel, plutôt appelé « body art » dans le milieu, n’est quant à lui accessible qu’à une élite. Des mensurations hors-norme et une endurance à la vie de nuit sont essentielles. Souvent, ce type d’activité est envisagé comme une source de revenus complémentaires et pour un laps de temps déterminé. De la coiffeuse au maçon en passant par le/la comédien-ne ou encore l’employé-e de bureau, vous l’aurez compris, il n’y a pas de profil-type mais bien un sens commun de l’esthétique exhibitionniste et/ou un besoin pécuniaire. Les adeptes y trouvent des bénéfices psychologiques positifs tels que la confiance en soi et le fait de s’accepter complètement physiquement. Mais assumer ça publiquement est autre chose. Il est rare en effet qu’une assistante administrative avoue que dans ses heures perdues, elle s’expose et s’adonne aux plaisirs de la séduction. Les raisons sont simples : le qu’en-dira-t-on, le risque de perdre son emploi officiel ou encore une réputation légère sont à craindre.

Fête et sex-appeal

Bien plus reconnus et assumés sont les métiers de sorteur ou de DJ. Les muscles pour le premier, le savoir-faire musical pour le second, sont des attributs considérés comme sexys dans notre société. Nous avons rencontré un DJ qui, pour continuer à jouir de sa situation de tombeur, préfère garder l’anonymat. Il est bien sûr féru de musique électro, mais l’admiration qu’il suscite auprès de la gent féminine lui confère l’agréable sentiment d’être adulé : « le métier de DJ est un vrai piège à nanas » nous confiera-t-il. Le DJ a un statut de star, petite ou grande. Il a une aura, liée à son style, à sa façon de mixer et de se « moover». C’est une personnalité reconnue. Le tout participe à un capital symbolique assimilé à du sex-appeal. « Des amies de mes coups d’un soir viennent me voir avec un carton sur lequel est noté leur numéro de téléphone… Je dois dire que je n’ai pas grand-chose à faire, elles tombent comme des mouches ».

Fantasmes collectifs

S’il paraît simple, pour le DJ, d’être sexy dans un environnement propice à la fête, qu’en est-il de la séduction dans la vie de tous les jours ? D’ autres « corps» de métiers davantage inscrits dans la quotidienneté, comme les secrétaires (tailleur, poitrine généreuse et large décolleté), les pompiers (gros camion, bel uniforme et grosse lance à eau), les policiers (menottes et gros gun au ceinturon), ou encore les infirmières (nues sous leur blouse, évidemment) alimentent dans l’imaginaire collectif toutes sortes de fantasmes. Un peu clichés, certes, mais bien réels.

Alors que certaines études très sérieuses indiquent que 54% des hommes pensent au sexe tous les jours (certaines disent toutes les 6 secondes), seulement 19% des femmes y pensent quotidiennement. Cette différence entre les sexes serait biologique et due à une programmation génétique différente, selon Helen Fischer, anthropologue à l’Université Rutgers (New Jersey). Une femme aurait besoin de se sentir séduisante et d’être elle-même séduite pour avoir une sexualité. En revanche, un homme n’aurait pas besoin de se sentir séduisant pour se percevoir comme viril et avoir une sexualité. Illustration de cette théorie par des psys américains qui ont fait se rencontrer 43 hommes et femmes dans un speed-dating. Ensuite, ils les ont soumis à un questionnaire détaillé sur leur ressenti. Résultat : les femmes trouvent sexuellement plus attirants les hommes qui ont surtout une conversation intéressante et se montrent sympathiques. A l’inverse, les hommes ont tendance à sexualiser systématiquement les attitudes. Ils interprètent tous les gestes amicaux ou ambigus des femmes comme des tentatives de séduction. Les hommes fantasmeraient souvent sur les femmes de leur entourage et, bien entendu, sur leurs collègues féminines.

Ascenseur
sexuel

Sachant cela, on comprend pourquoi le sexe peut être un moyen certain  à l’aboutissement de fins professionnelles dans des carrières dites  « sérieuses ». Ces autres « corps de métiers » regroupant en vrac le comptable, le PDG, l’administrateur délégué ou l’assistante de direction, instrumentalisent le charme pour arriver à des objectifs professionnels et progresser dans la hiérarchie. Tout est dans la tactique et la finesse du jeu. Ici, le séducteur n’attaquera jamais de manière frontale mais de manière indirecte, afin de capter le désir de l’être censé lui ouvrir grandes les portes de la gloire. La stratégie de séduction n’est pas revendiquée comme dans les milieux de la nuit, mais plutôt de l’ordre des signes : un regard insistant lors d’une réunion, une poignée de main virant à la caresse, un chemisier subtilement déboutonné laissant entrevoir des dessous chics… et de rituels : autour de la machine à café, lors de la pause cigarette…  Suggérer sans dire, promettre sans passer à l’acte, obtenir sans demander. La séduction au bureau est très souvent accompagnée de manipulation. Il s’agit tout d’abord de séduire,  puis d’influencer, pour enfin dominer d’une façon ou d’une autre, afin d’atteindre l’objectif fixé

Aujourd’hui, les « promotions canapé » n’atteignent plus seulement les femmes, mais aussi les messieurs. Selon une thèse de doctorat, si une belle femme aurait plus de chances d’être engagée par un recruteur du sexe masculin plutôt que par une femme, c’est aussi vice versa. Les recruteurs professionnels sont, toujours d’après cette étude, sujets à des pulsions sexuelles. Ils admettent même que dans plus de 8% des cas, les clichés relatifs à l’apparence physique ont eu un effet perturbateur sur leur décision. Il semblerait donc que quel que soit notre sexe, notre métier, notre niveau de professionnalisme, le désir de l’autre et les fantasmes que l’on projette sur lui/elle nous influencent. A bon entendeur…

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