Selon le préhistorien italien Emmanuel Anati, qui tente depuis un bout de temps de déchiffrer ce que racontent les fresques, celles-ci nous enseignent un truc : « Par exemple, [il y a] un accord pour échanger des femmes, quand, comme c’est souvent le cas, des signes vulvaires sont associés à une image de bison. Il s’agit alors d’une sorte de contrat de mariage : on fournit cinq reproductrices au clan du Bison… » 1. On peut donc aisément imaginer qu’il s’agit ici de « mariage arrangé », et on ne peut pas parler ici de prostitution. D’autres fresques nous renseignent sur le fait que l’activité sexuelle s’étalait sans vergogne sur les murs paléolithiques, représentant « des personnages au sexe dressé, mais surtout des scènes saphiques », ce qui est plutôt troublant. Les NéandertalEs n’avaient pas l’air de s’ennuyer pendant l’absence de leurs collègues masculins partis à la chasse…
Et la chasse, parlons-en. Nos ancêtres étaient, parait-il, de très mauvais chasseurs! Comme ce serait le cas de la plupart des hominidés. Leur activité préférée? Le sexe… A partir de là s’affrontent plusieurs théories, que le chercheur soit marxiste, sexiste, catho ou féministe. Les femmes, handicapées par la gestion de leurs rejetons ne pouvaient compter que sur la chasse de leurs homologues masculins pour se nourrir et nourrir les enfants. « La viande en est venue à représenter un élément important du régime alimentaire. Cependant, comme c’est le cas dans la plupart des espèces de primates, les mâles n’étant guère soucieux des problèmes de nourriture que les femelles connaissaient avec les progénitures. A partir du moment où offrir plus de viande permettait de faire plus l’amour, les mâles acceptaient l’échange. Un point c’est tout. » 2 Certains appellent ça : « la grève du sexe », d’autres « la théorie de la prostitution ». Ici encore, un doute subsiste…
Le dernier point sur lequel tout le monde semble d’accord est l’idée « d’hospitalité sexuelle ». Il n’était pas rare, paraît-il, que les hommes offrent pour une nuit leur femme ou leur fille à l’hôte qui les accueillait. Il semblerait donc que le plus vieux métier du monde soit finalement celui de proxénète.