Préambule

Lorsqu’on parle de « secteur associatif », les termes évoquent peut-être pour certains une entité homogène. Or, sous cette formule lissée s’agite en fait une myriade de formes, de structures, de champs, de réalités, d’individus, de statuts, de valeurs, de pratiques, d’enjeux…

L’associatif se révèle être un genre hybride, brouillant les frontières entre public et privé, travail et emploi, social et économique, bénévole et salarié…
Un brouillage symptomatique des grandes mutations qui affectent nos sociétés, et dont l’associatif est une sorte de condensé. Faut-il y voir une réaction spontanée aux crises qui se succèdent, ou, plus globalement et à plus long terme, un nouveau modèle de société ?

Aujourd’hui, sa croissance économique est quasiment deux fois plus élevée que celle de la construction ou de l’industrie. Des centres de recherche universitaire travaillent d’ailleurs depuis plusieurs années déjà sur des modèles adaptés per-mettant de mesurer son ampleur et son impact réel sur l’économie.
Pourquoi un tel développement? Et qu’est-ce que cela implique? Quelles fonctions les associations remplissent-elles dans la société? Quelles perspectives ce développement induit-il? Quels risques, aussi?

Des origines à aujourd’hui, du mouvement ouvrier aux « émergents » ([p.11->http://c4.agora.eu.org/spip.php?article1552]), nous avons parcouru l’histoire (p.9) et l’évolution de l’associatif, débusquant au passage certains paradoxes qui le caractérisent ([p.10->http://c4.agora.eu.org/spip.php?article1551]).

La croissance économique du secteur, croisée avec l’ambivalence public/privé – travail/emploi – social-économique, induit des questions essentielles, telle celle des rapports avec l’Etat ([p.12->http://c4.agora.eu.org/spip.php?article1553]), de la professionnalisation (p.13), ou de la nécessité d’un « programme d’ingénierie socio-économique, entre concept et pratique, adapté à la production d’utilité sociale » (pp.[14->http://c4.agora.eu.org/spip.php?article1555]-[15->http://c4.agora.eu.org/spip.php?article1556]).

Au milieu de cette zone aux frontières floues qui ne cesse de s’étendre, une figure émerge : celle du travailleur associatif. Producteur atypique mû par des motivations complexes — entre intérêt intellectuel, valeurs idéologiques et contingences financières —, « c’est lui qui constitue le point de suture avec l’économie réelle (…) et qui absorbe au quotidien le choc d’une profonde mutation – celle qui fait de l’utilité sociale un produit presque comme n’importe quel autre » ([p.17->http://c4.agora.eu.org/spip.php?article1559]).

Au fil des pages, des statistiques , parfois étonnantes, sont revisitées par la BD et proposent un éclairage supplémentaire. Elles sont extraites d’une publication récente des travaux du Centre de Recherches en Economie Sociale par la Fondation Roi Baudouin. (références [p.10->http://c4.agora.eu.org/spip.php?article1551])