Offre traduction français-anglais contre débouchage de W-C…

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Les SEL sont des groupes de personnes qui pratiquent l’échange multilatéral de biens, de services, et de savoirs. Vous pouvez ainsi vous faire couper les cheveux en échange d’un baby-sitting, faire réparer votre chasse d’eau contre une leçon d’espagnol, ou apprendre à utiliser Linux grâce à vos prouesses en jardinage. Pour permettre aux échanges de se concrétiser, certains SEL adoptent le principe du téléphone arabe, tandis que d’autres, la plupart en fait, éditent un catalogue où sont reprises les offres et demandes des membres.

Un peu d’histoire…

Même s’ils sont apparus récemment, les SEL sont en quelque sorte l’avatar d’une longue histoire : celle des monnaies locales. L’avenir se cache souvent sous le passé : à l’heure de l’Euro et des monnaies virtuelles, qui peut dire quelle sera la place que prendront nos “grains”, “truffes”, “sourires”, “piafs” et autres “châtaignes” ?
Dans les années 80, Michael LINTON, écossais vivant dans une région touchée par la crise (l’île de Vancouver, à l’extrême ouest du Canada), fut frappé de voir autant de gens doués de savoir-faire réduits à l’inactivité du fait d’un manque d’argent. Il se mit alors en tête de rationaliser un autre moyen d’échange utilisé localement : le troc. Il inventa le L.E.T.S. : LOCAL EXCHANGE TRADING SYSTEM. 
Au Canada, en Australie, puis en Grande Bretagne et jusqu’aux aux Pays Bas… l’idée s’est propagée; ces réseaux regroupent en Grande Bretagne plus de 20 000 personnes au sein de quelques 300 groupes. Les premiers L.E.T.S. ont pris naissance dans des quartiers pauvres de villes parsemées de friches industrielles, mais les L.E.T.S. gagnent désormais les campagnes.
Le premier SYSTEME D’ECHANGE LOCAL français a vu le jour en Ariège en Octobre 1994, et comptait en 1996 380 adhérents. D’autres SEL sont nés depuis dans presque tous les départements de France. On en compte aujourd’hui près de 350.

Comment compte-t-on en SEL ?

Les échanges sont le plus souvent comptés en fonction du temps passé. Par exemple, 1 minute = 1 fleur ou 1 grain de sel ou… une truffe… Mais là encore, l’imagination s’exerce avec brio !
La tendance générale est de s’affranchir de la parité avec le franc. Certains utilisent des feuilles «d’échange » (ou « de richesse ») sur lesquelles les participants notent avec qui ils ont échangé et combien d’unités doivent être créditées ou débitées.
D’autres utilisent pour cela des coupons à trois volets (un pour chacun des participants, et un pour le « compteur » du SEL). Coupons ou feuilles sont retournés périodiquement au « compteur » afin que les comptes de chacun soient tenus à jour ; généralement, ces comptes sont portés à la connaissance de tous.
Dans d’autres groupes, des expérimentations d’absence partielle ou totale de comptage sont tentées.

Intellos Vs Manuels ?

Vu comme ça, les SEL ont tout pour plaire. Un petit doute toutefois… Ne verra-t-on pas toujours les mêmes déboucher les chiottes et les autres dispenser des leçons d’anglais ? Ce type de système ne tend-il pas à enfermer les gens dans des rôles ? Avec toujours les mêmes les mains dans le cambouis ? Ou dans l’eau de vaisselle ? A suivre ?

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