Crise de boisson : «Entre ivresse et profondeur»

Ce n’est pas un scoop : une consommation abusive d’alcool peut entraîner des complications physiques, psychologiques ou sociales, et aboutir à une dépendance et une perte de contrôle de la consommation. Dans les années 1950, Pierre Fouquet décrit l’alcoolisme comme étant l’incapacité de s’abstenir de consommer de l’alcool.

Les chiffres de la population touchée par cette dépendance tournent autour de 300 000 personnes pour la Belgique, soit 4 hommes pour 1 femme. ¹ Et c’est généralement la tranche d’âge 21-34 ans qui est la plus touchée. Cependant, de nouvelles habitudes de consommation font leur apparition chez les jeunes et risquent d’influencer fortement les statistiques. Le binge drinking (littéralement l’orgie d’alcool) qui consiste à absorber une grande quantité d’alcool en un temps record pour accéder à l’ivresse ou au black out, envoie souvent à la « case » risques mortels du coma éthylique sans passer par la « case » dépendance. Phénomène originaire d’Angleterre et d’Irlande, il est considéré comme un véritable problème de santé publique.

L’arrivée sur le marché des alcopops, limonades alcoolisées visant un public jeune et leur accès facile en rayon, contribue à accentuer l’accoutumance des jeunes. Ajoutez-y un nouveau facteur : l’alcool à l’écran qui inciterait également à boire. Révélé par des chercheurs néerlandais et canadiens dans la revue Alcohol and Alcoholism, cette étude risque fort bien de séduire et de servir le secteur du marketing au détriment des jeunes consommateurs.

Reste que le temps de Magnus Huss, médecin suédois, qui a situé l’alcoolisme dans le champ des maladies en 1849, n’est pas vraiment révolu. Les ivresses Dionysos seront sans doute encore longuement célébrées.