Pour mettre un terme à la crise, c’est simple, « il suffit de ramener les banquiers malfrats dans le droit chemin et de relancer l’économie réelle. » Seulement voilà, cela va prendre du temps, beaucoup de temps… Ne serait-il pas mieux de prendre conscience et d’accepter que la crise que nous vivons n’est pas une « simple crise financière », mais bien la fin d’un monde ? Pire, il s’agit peut-être d’une crise de civilisation, et non d’une crise financière comme on a pu le penser jusque là. Pour que cela soit plus facile à digérer, Philippe Dessertine choisit la forme pamphlétaire pour faire mieux comprendre que « cette crise au panthéon des grands cataclysmes de l’histoire » appelle des remises en cause sans précédents et annonce l’émergence d’un monde nouveau, plus juste. A l’origine se trouvent les déséquilibres structurels que la mondialisation tente de corriger. Si Dessertine défend les Banques, qui sont pour lui « le système sanguin de l’économie », il souligne notre responsabilité en tant que citoyens. Pour lui, il faut changer en profondeur notre manière de vivre. Il est temps d’ouvrir les yeux sur ce qui nous arrive et que nous n’avons pas vu venir. Ou que l’on nous a caché, car nous avons, peut-être, vécu au-dessus de nos moyens. Aujourd’hui, il nous faut peut-être admettre que la récession est une transition vers un autre modèle à inventer. Après avoir descendu en flèche notre système économique, Dessertine nous propose de réinventer l’échange. Comment ? En exigeant des contreparties pour tous les bénéficiaires d’aides publiques, les entreprises, les administrations et tout un chacun. En mettant les politiques face à leurs responsabilités pour construire une vraie nouvelle collectivité, en France et dans le Monde. « Seront-ils capables de prendre le risque de perdre un mandat pour gagner une place dans l’Histoire ? Le FMI pourrait-il devenir le supra régulateur de l’ordre mondial ?» La récession qui s’annonce sera douloureuse et si l’auteur ne promet pas de la sueur et des larmes, il aime à rappeler « qu’un grand peuple se reconnaît dans sa façon de surmonter les désastres qui l’affligent».