D’abord considéré comme un adulte miniature, puis comme un enfant passant directement à l’âge adulte (le code Napoléon estime que les mineurs sont des «incapables juridiques» puisque, sous l’autorité du père, ils n’ont pas le pouvoir de contracter), l’adolescent n’apparaît qu’au XIXe siècle.
L’adolescence désigne d’abord un groupe social, généralement perçu comme rebelle. Plus tard, on parlera de « crise d’adolescence » pour définir l’instabilité du passage de l’enfance à l’âge adulte. Cet âge ingrat serait source d’utopies et de passions dangereuses. Pour encadrer cette classe d’âge particulière, une série de mesures sont prises. Le travail des enfants est interdit à la fin du XIXe siècle. En 1912, la politique de «protection de la jeunesse» voit le jour. Elle impose un droit particulier pour les mineurs et crée les tribunaux de la jeunesse. En 1914, la scolarisation devient obligatoire jusque 14 ans. Enfin, des structures d’encadrement pour la jeunesse populaire (scouts, maisons de jeunes, etc.) sont mises en place.
La psychologie fera de l’adolescence une transition psychique basée sur les transformations physiologiques de la puberté. La crise est identitaire -participation à des bandes, rejet de l’école, de la société, des normes parentales- et produit certains troubles -anorexie, violence, suicide (1ère cause de décès chez les 15-24 ans)…
Aujourd’hui, les contours de l’adolescence deviennent plus flous car les balises de l’entrée dans l’âge adulte disparaissent -service militaire, transmission du métier de père en fils- ou se clairsèment -études longues, chômage massif, opposition chez les enfants d’immigrés avec les valeurs du pays d’origine, résidence tardive dans la maison parentale…-. On voit alors certains trentenaires vivre leur crise d’adolescence.