Dans le secteur culturel et artistique, il semblerait que la tendance aux initiatives et aux dispositifs collectifs soit dans l’air du temps. En témoignent les parcours des quatre projets culturels, entre collectif d’artistes, collectif d’associations et asbl, présentés ici. Les difficultés rencontrées par les acteurs du secteur les inciteraient-elles à se rallier au vieux dicton « l’union fait la force » ? Qu’est-ce qui motive des artistes et acteurs culturels à mettre en commun leurs énergies et leur créativité ? Quelles sont les spécificités de ce mode de fonctionnement ? Pour illustrer ces questionnements, non seulement dans C4, mais également aux Ecuries du Manège, dans le cadre des Nuits du Paradoxe, la première semaine de mai 2009, du mercredi au dimanche, quatre collectifs et/ou asbl travaillant dans divers domaines artistiques : Jaune Orange, Place des Musiques, Fragments et Kramik.
Place des Musiques
« Place des Musiques » est un collectif d’associations qui existe depuis 5 ans, à l’initiative du SAM, l’asbl de Service d’Actions Musicales. Il vise à promouvoir les musiciens qui sont au début de leur parcours musical. Leur intérêt va aux musiques actuelles non-classiques, du rock au rap en passant par le métal, et ils privilégient les contacts avec les groupes qui sont dans un processus de création. Une centaine de groupes ont enregistré chez eux. Pour sélectionner les groupes qui vont faire partie du collectif, « Place des Musiques » travaille à la fois sur l’ouverture et sur les affinités artistiques et structurelles, la cohérence des objectifs. « Cet éclectisme nous définit aussi dans notre manière de travailler ensemble, de trouver des arrangements satisfaisants pour toutes les parties » explique Bernard Docquier. « Place des Musiques » compte trois opérateurs : le SAM (Service d’Actions Musicales), le Festival de Liège, qui amène un lieu, une logistique, des gens, une façon professionnelle de travailler, et la Fédération des Maisons de Jeunes.
Soutien aux groupes musicaux, kesako ?
Le collectif travaille sur un concept de production, « Première prise », qui est soutenu par la Communauté française. Il consiste en l’enregistrement de trois morceaux, le pressage, la réalisation d’affiches et la promotion, le tout pour 500 €. Les groupes bénéficient en fait de services qui leur coûteraient normalement au moins 2.500€ s’ils passaient par des filières plus classiques. « Nous ne cherchons pas à faire du bénéfice sur les groupes. Pour une co-production par exemple, on achète le disque moitié-moitié, donc si le prix de vente est de 5€, nous prenons 2,5€ par disque et une fois que le groupe a remboursé la somme, s’il désire presser de nouveaux disques ou s’il en vend plus, tous les bénéfices supplémentaires lui reviennent ». Disposant d’un carnet d’adresses bien rempli, « Place des Musiques » introduit aussi les groupes dans le réseau musical, où d’autres professionnels peuvent alors éventuellement prendre le relais. Un tremplin, en quelque sorte, et, comme ils le disent eux-même, en aucun cas une agence de booking.
Une manifestation biennale
« Place des Musiques », c’est aussi une manifestation biennale. Tout à démarré en 2004 quand le SAM et la Fédération des Maisons de Jeunes ont organisé une journée de concerts à la salle des fêtes de Droixhe. Cela a eu son petit succès et les acteurs ont eu envie d’élargir leur public-cible et d’amener une dimension « Communauté française ». De là l’idée de réaliser un gros événement tous les deux ans, avec des subventions plus importantes. Une journée de rencontres et de concerts, avec des stands associatifs, des écoutes de démos entre professionnels et amateurs, des ateliers,… Cela permet avant tout à un maximum de groupes de rencontrer une série d’intervenants professionnels et de pouvoir démystifier un peu cet univers-là. Le rôle de « Place des Musiques » est de faciliter aux musiciens l’accès au monde des professionnels de la musique. En avril, au
Manège, pour son édition 2009, « Place des Musiques » présentera 18 groupes, une dizaine de DJ et une trentaine d’associations. Bernard Docquier ajoute : « Il y aura 3 ateliers, d’écriture notamment. Ça ne nous intéresse pas de ne faire que de la diffusion, nous voulons aussi permettre la rencontre et le débat entre jeunes musiciens amateurs et professionnels. Les associations comme SMART, par exemple, ne sont pas toujours connues des musiciens, et cette journée est une bonne occasion. »
Les obstacles
Comme pour beaucoup d’opérateurs culturels, les difficultés essentielles rencontrées par « Place des Musiques » résident dans le montage financier. Celui-ci se fait avec la Ville de Liège, la Province, la Communauté française. « Tout le monde peut avoir de bonnes idées, mais il faut avoir un certain réalisme et ne pas s’imaginer que tout est possible. Une bonne idée en soi ne va pas forcément mobiliser des gens ! La difficulté est de se faire entendre et de faire du lobbying à notre petit niveau ». Il y aussi des des positions de principe : « nous avons une optique claire en termes de sponsoring, nous ne nous adressons qu’aux services, comme les banques, assurances… mais jamais à des marques de boissons ou autres ».
D’autre part, l’initiative représente une grosse organisation et un planning chargé pour lesquels il a fallu mettre au point une méthode de travail commune. « Par exemple, on essaie de passer par l’écrit en cas d’accords, sans nécessairement tout contractualiser, mais ça permet d’avoir une trace écrite des décisions etc. Au sein du collectif aussi, on copie nos mails sur la boîte commune de manière à ce que tout le monde puisse voir où en est chacun. Ce n’est vraiment pas une forme de contrôle, mais plutôt de soutien mutuel: on se relance les choses à faire… »
Jaune Orange
« Jaune Orange » est un collectif basé à Liège qui, depuis 8 ans, est le partenaire des jeunes groupes de rock indépendant belges. Il sert en quelque sorte de tremplin ou de relais pour eux, leur offrant les moyens d’enregistrer leurs démos et s’occupant de leur programmer des dates de concerts.
Les débuts.
JF raconte : « On était une bande d’amis musiciens qui s’entendaient bien et qui proposaient une musique alternative sur Liège. En 2001, comme c’était le début d’Internet, on a eu l’idée de se regrouper sur une page web. Le nom « Jaune Orange » est un nom de groupe qui n’a pas été utilisé et comme nous l’aimions tous…Il y avait une dizaine de projets sur la page, des bios, des mp3. C’était une association spontanée. Ensuite, il y a eu un premier festival à l’Escalier, où tous les groupes ont joué. Pour sortir un peu du web, on a sorti un fanzine et une compilation. »
Sélection
Clairement, « Jaune Orange » est dans le rock indépendant au sens large. Mais cela n’empêche pas la présence de projets plus électroniques, instrumentaux, folks, pop ou intimistes. Mais c’est vrai qu’il n’y a pas de hip hop, rap ou métal. « Ce ne sont pas dans nos affinités de base, tout simplement » déclare JF. Il poursuit : « Pour choisir les groupes, il faut arriver à faire la distinction entre les motivés et ceux qui veulent « juste » devenir riches et célèbres ». Et d’affiner : « Mais il faut arrêter aussi de taxer de commercial des groupes qui fonctionnent comme Hollywood Porn Star ! Tant que tu ne fais pas de compromis dans la musique et que tu conserves une ligne indépendante, c’est l’essentiel… » . Sur la compilation, il y a 21 projets. A chaque compil sont intégrés quelques nouveaux projets. « Notre objectif est de promouvoir nous-mêmes certaines scènes indépendantes liégeoises. Il n’y a pas de règle en ce qui concerne le choix d’un nouveau groupe même si, à chaque compil, on réfléchit évidemment aux noms qui vont être repris. Parfois on est un peu mal à l’aise par rapport à des groupes qui nous envoient des mails, qui ont l’air motivés mais qui ne connaissent pas vraiment notre fonctionnement. » Caro précise : « Cela dépend de la
manière dont on les ressent, on arrive assez vite à cerner si les personnes sont dans le même monde. Ils ne doivent pas s’imaginer “Jaune Orange” comme une super structure qui va travailler à leur place. C’est un collectif qui est venu de la base, ce sont vraiment les musiciens eux-mêmes qui ont été à l’initiative de ce projet. »
Dispositifs structurels
“Jaune Orange” est passé d’un fonctionnement totalement collectif, avec beaucoup d’émulation au statut d’asbl il y a 4 ans. JF explique : « C’était nécessaire car sinon on restait dans une sorte d’utopie, et le travail ne suivait pas forcément. Tous les groupes ne sont pas forcément des locomotives de travail, certains le sont plus que d’autres. Ce n’est pas possible pour nous de nous occuper de tous les groupes, c’est à eux aussi d’être dynamiques et proactifs. Même si on démarre d’un niveau collectif, il y a toujours un moment où le groupe a sa carrière propre. Il y a toujours un va-et-vient entre l’aspect collectif et l’aspect purement individuel des projets, ce qui procure une certaine harmonie. Caro et moi, on travaille avec trois autres bénévoles sur divers aspects du travail : l’organisation de concerts, l’encadrement (booking), le label… »
Les activités leur permettent de s’autofinancer, sur fonds propres. Ils ont aussi quelques subventionnements ponctuels sur remise de projets. Pour les enregistrements, ce sont les groupes qui prennent en charge les coûts. Caro précise : « On s’occupe quant à nous des licences, de la fabrication du disque, de sa mise en magasin, de la promotion…J’ai appris à faire tout cela sur le tas, mais je travaille chez Smart ([cf.p.9->http://c4.agora.eu.org/spip.php?article1448]), ce qui m’aide aussi pour informer les groupes. »
Actualités
« Jaune Orange » vient de sortir sa 4ème compilation ainsi que d’autres disques, et a toujours pas mal de concerts. « On a présenté deux artistes émergents, Airport City Express, avec un 5 titres, et Elvy, avec un 7 titres. Le mieux est d’aller voir sur notre site pour se tenir au courant, on sera présent à Namur, Charleroi et Stavelot. Le 4 avril, au Manège, nous proposerons un concert de The Experimental Tropic Blues Band. » Le collectif doit maintenant défendre ses nouveaux projets. De plus, le projet d’une ouverture au niveau européen est dans ses cartons : développer des échanges de concerts avec d’autres pays, voire déjà avec la Flandre, tout simplement !
www.collectifjauneorange.net
Fragments asbl
« Fragments » est une asbl qui a pour but de favoriser la création artistique contemporaine et les rencontres autour de cette création, en cherchant à établir des liens internationaux et interdisciplinaires. Des ateliers cinéma, écriture, montage y voient le jour et ce, aussi bien en Belgique qu’en France, voire en Angleterre ou encore au Liban ! Le Liban est au centre de leur dernière création «Tripo 08 » / « Bruxelles 09 » qui sera présentée lors des prochaines « Nuits du Paradoxe » la première semaine d’avril 2009… Le collectif «Fragments » s’avère original et diversifié… Il a réalisé des « dramatiques radios », des courts et longs métrages, et le voilà, à nouveau avec un projet sous forme d’ateliers de cinq semaines entre Bruxelles et Tripoli. Il y a quatre ateliers différents : un atelier cinéma, un atelier théâtre, un atelier écriture et photos ainsi qu’un atelier d’installation sonore. Première expérience pour eux de travailler sur autant de disciplines à la fois… Pour l’occasion, le projet a été subventionné par une commission « pluridisciplinaire ».
Les richesses d’une forme collective…
Comme nous le dit Rahim El Asri, l’asbl travaille surtout sur la recherche et l’expérimentation. Elle a eu l’occasion à plusieurs reprises de collaborer avec le Moyen-Orient et le Maghreb. Le fait qu’elle ne recherche pas vraiment une « spécificité » rend son travail d’autant plus riche… Ainsi, chaque « camarade « , comme il les appelle, a une spécialité qui permet d’aboutir au final à des choses très
variées. Il insiste : « c’est pour moi une très belle manière de travailler »… Une citation permet de mieux comprendre l’idéologie d’une initiative collective comme «Fragments » : « Chacun amène son butin et les gens se le partagent… l’objet appartient à tout le monde et à personne en même temps! Le collectif ne représente pas un phénomène de mode et ne semble ni plus ni moins convaincant qu’il ne l’était auparavant » affirme Rahim. « Depuis les années 70, on a, quelque part, commencé à « bannir» l’auteur du cinéma, le metteur en scène du théâtre… Partir d’un collectif, d’un groupe, représente une certaine forme de liberté parce qu’on travaille sans « chef» défini. Cependant, nous ne parlerons pas de « nécessité » car bon nombre de personnes font du bon travail dans des rapports super démocratiques incluant de la recherche sans pour autant faire partie d’un collectif ».
Les difficultés rencontrées…
L’intérêt du domaine collectif se présente souvent une fois que l’on arrive dans le concret, dans la «matière». Autrement dit, dans le travail du quotidien. « Si on en venait à se contenter, comme cela se produit parfois, de paroles et d’absence d’actes, on pourrait très rapidement s’y ennuyer! » commente Rahim. « Il est évident qu’il y a plus de difficultés pour un collectif que pour une compagnie dirigée par un metteur en scène ou un artiste. Par contre, en ce qui concerne les difficultés financières, culturelles, structurelles ou encore, d’organisation, elles restent les mêmes pour tout le monde »…
Projets subventionnés ?
Les projets de « Fragments » fonctionnent grâce à des subventions dites ponctuelles. Pour « Tripo 08 », les subsides sont venus de la délégation de la Communauté européenne de Beyrouth ainsi que de la Communauté française de Belgique, et enfin de quelques privés tels que « La Bellone »,… Cela fonctionne donc toujours de la même façon, selon les projets. C’est une liberté supplémentaire étant donné qu’ils ne sont pas attachés à un cahier de charges. Rahim précise : « Lorsque notre intérêt est porté sur un projet, celui-ci est introduit jusqu’à réception d’une réponse qui peut parfois prendre jusqu’à six mois, certes, mais le collectif conserve sa liberté de fonctionnement. »
De « Tripo 08 » à « Bruxelles 09 »…
La rencontre avec le public reste capitale pour les membres de « Fragments ». Trois semaines de terrain à Tripoli complétées par deux semaines de mise en forme à Bruxelles, ce qui s’avère assez bref pour un projet d’une telle envergure, font que les membres du collectif n’ont pas tous pu achever leur oeuvre… Citons pour exemple Barrack Rima, dont le film n’en est qu’à sa première étape et qui espère trouver en la rencontre du public des éléments pour la suite de son travail de création… Enfin, l’atelier photos / écriture dirigé par Deborah Kempczynski laissera lui aussi sa «trace » grâce à un livre qui sortira au cours de cette année 2009 et dont les photos seront exposées lors des Nuits du paradoxe…
Kramick
« Kramick » est un collectif artistique qui existe depuis 2005. Créateurs d’objets, dessinateurs, graphistes, illustrateurs actifs dans le milieu de la jeune création liégeoise, ils se consacrent essentiellement au domaine de l’illustration. Le collectif a été créé par deux jeunes diplômées qui voulaient donner des pistes de réflexion aux artistes pour faciliter leur l’entrée dans le monde professionnel. « Il n’y a pas du tout d’encadrement quand on sort de l’école. C’est sûrement à cause de cela que beaucoup de personnes se découragent » explique Anne-Sophie Bomal. Leur solution : “Kramick”, un collectif pluridisciplinaire. Au départ, ils sont une petite vingtaine. En 2005, ils présentent « Artistes et après…?», leur première exposition, associée à des rencontres avec des professionnels. « Concrètement, on voulait créer un événement multidisciplinaire plus qu’une exposition », explique Julie Gélon.
Et aujourd’hui ?
« Kramick », aujourd’hui, c’
est une dizaine de jeunes artistes motivés qui se consacrent essentiellement à la pratique du dessin et de la peinture, laissant de côté les rencontres avec les artistes et le relais avec le milieu associatif pour se concentrer sur la création. Le groupe s’est recentré sur les personnes qui avaient envie de créer, d’échanger et de confronter leurs idées. « Kramick » applique l’illustration aux volumes, à la couture, aux installations et aux objets dérivés… Bref, « Kramick » touche à tout ! Sans jamais oublier le coté narratif dans leurs créations. « Résumer Kramick ? On ne se prend pas forcément la tête, on sait ce qu’on veut, et on a vraiment envie de s’amuser. On s’amuse de manière sérieuse » explique Julie.
Pourquoi travailler en collectif ?
« Ce n’est pas forcément nécessaire pour développer une activité artistique car il y a des artistes qui y arrivent seuls. Mais être en collectif, c’est bon pour le moral ! C’est plus drôle ! Préférer travailler en collectif, c’est un choix que nous avons fait, chacun de manière individuelle » explique Julie. Le collectif leur apporte de la motivation grâce à un soutien mutuel et leur permet de se surpasser, ce qui contribue énormément à leur travail personnel. « Le travail d’illustrateur est un travail solitaire, mais s’il est fait vraiment seul, sans avoir un soutien de l’entourage, c’est très difficile » poursuit Alexandre Hubert. « Un des avantages du collectif, c’est de se serrer les coudes. On peut rire entre nous des grosses difficultés » ajoute Anne-Sophie. En plus d’être un collectif artistique, «Kramick » est avant tout un groupe d’amis et, à côté, chacun développe des projets individuellement: « Personne n’a signé un contrat d’exclusivité à «Kramick » affirment-ils.
Des objectifs ?
« Kramick » a toujours voulu rester indépendant et ne pas se rattacher à un pôle culturel politisé. Leurs revendications ? Faire de l’illustration, déclarer leur travail et pouvoir vivre de leur art tout en ayant en échange ce qu’ils méritent. « Parfois ce n’est pas le cas, notre art n’est pas toujours bien considéré » regrette Alexandre. « C’est un équilibre difficile à atteindre, rendre notre art accessible et pouvoir en vivre » ajoute Julie. Leur recette : une ambiance conviviale, un travail éclectique, ciblant tous les publics. « Quand tu cibles trop ton travail, tu risques de t’adresser juste à un certain type de personnes. Lors de nos expos, ce qui marche bien, c’est que tout le monde s’y sent bien » explique Alexandre. En ce moment, «Kramick » a des projets à la pelle ! Un atelier de dessins sur objets, une exposition au Manège, une au Belvédère de Namur… À plus long terme, un site Internet et l’exportation du collectif à l’étranger . De plus, « Kramick » commence à avoir des contrats ! « Kramick répond à certaines demandes, mais nous avons aussi tous des initiatives, des projets en tête » explique Anne-Sophie.
Des obstacles ?
Comme pour beaucoup de jeunes artistes, les difficultés économiques sont importantes. Et s’ils travaillent pour des associations, pour le plaisir ou pour renflouer les caisses du collectif, c’est souvent sur base de petits budgets. Ajoutées à cela les difficultés par rapport à l’ONEM : « Tu es pourchassé alors que tu te bats pour ton art » commence Julie. « Ce n’est pas comme si on se tournait les pouces, mais notre activité n’est pas encore reconnue en tant que travail » poursuit Alexandre. Autre obstacle, l’absence d’atelier! D’ailleurs, le collectif est à la recherche d’un atelier dans le centre de Liège. « C’est assez compliqué, il s’agit de se payer un deuxième loyer. Nous aimerions avoir une adresse propre, un lieu assez vaste où l’on puisse travailler et réaliser nos envies » dit Julie. « Cela permet d’être plus productif d’avoir un endroit dédié à notre travail, et pas le bureau dans l’appart » ajoute Alexandre.
[Collectif pluridisciplinaire cherche atelier pour une dizaine de personnes, isolé, lumineux avec point d’
eau et commodités dans Liège centre-quartier nord-outremeuse. Prendre contact sur kramick at gmail . com]