« Politiquement Correctes » ?
Les religions le sont-elles ?
C’était le thème du débat organisé par l’ASBL D’une certaine gaieté et animé par Robert Neys, le 29 janvier, au Jardin du Paradoxe. Il n’y manquait personne : Alphonse Borras, Vicaire général de l’Evêché de Liège, Vincent Dubois, Directeur du Service Protestant d’éducation permanente, le rabbin Joshua Nejman, le père Fontaine, archiprêtre de l’Eglise orthodoxe, Ahmed Hany Mahfoud, professeur de religion islamique, Frans Goetghebeur, président de l’Union boudhique belge, et Hervé Persin, Président du CAL de la province de Liège… bref, autant de courants de pensée, religieux ou laïque, que beaucoup de choses séparent, sans doute, mais qui, pour le coup, étaient prêts à dialoguer. Mais à propos de quoi, au fond ? On s’est vite mis d’accord sur un point : le « politiquement correct » (PC), né aux Etats-Unis d’une volonté de protéger les minorités, qu’elles soient religieuses, ethniques, ou sexuelles, obscurcit le débat plus qu’il ne l’éclaire. D’abord parce qu’il a lui-même engendré un conformisme de la pensée et du langage assez enquiquinant, et ensuite parce que ceux qui s’en sont pris à lui ne l’ont pas fait non plus pour les raisons les plus transparentes, en ramenant, contre le relativisme culturel du « PC», les vieilles lunes des valeurs universelles, intangibles et immuables. Ces bonnes vieilles valeurs qui, dans un monde en mal de repères, seraient le « prêt à penser » qui peut s’imposer à tous. Mais, justement, à ce sujet, qu’avaient à nous dire ceux qui pensent, à travers leur foi, être détenteurs d’une Vérité, du genre à ne pouvoir s’écrire qu’avec une majuscule ? Les réponses furent, sommes toutes, plutôt rassurantes. La liberté de pensée, l’autonomie du sujet n’ont pas d’avantage été remises en cause que la théorie de la gravitation ou celle de l’évolution. On peut tenir cela pour un acquis. Reste, au-delà, une question centrale : la société dans laquelle on s’efforce de cohabiter doit-elle être structurée à priori par des valeurs à vocation universelles, ou est-elle, plutôt, un processus d’auto construction permanent dans lequel il n’y a pas de majorité et de minorité ? Bon : dit comme cela, ça paraît un peu abstrait, mais la question de la cohabitation dans la différence semble bien passer par là…Et, si vous voulez en savoir plus, l’ensemble du débat fera bientôt l’objet d’une publication, aux éditions “d’une certaine gaieté”. De quoi préparer la session de rattrapage..
«Terrorisme et Militantisme»:
Le jardin du Paradoxe accueillait ce 18 février Marc Gobelet (Président FGTB Liège-Huy-Waremme), Marc Monaco (activiste antimondialiste), Jean-Claude Paye (sociologue), et Dan Van Raemdonck (vice-Président de la Fédération Internationale de la Ligue des Droits de l’Homme).
Outre la très peu évaluable frontière entre des actes (de militance ? de terrorisme ? de résistance ? cela dépend des points de vue…), c’est avant tout la frontière linguistique qui s’est invitée à nos tables liégeoises, faisant de la définition du terrorisme notre Bruxelles-Halle-Vilvorde d’un soir. La question, pour épineuse qu’elle soit, mérite d’être posée : comment parler de frontières entre deux concepts lorsque l’existence-même du premier est contestée, voire niée ? Cependant, le mot existe bel et bien, a une représentation concrète dans la plupart des esprits, et fait l’objet d’utilisations non moins concrètes dans les actes législatifs, permettant des dérives dont les linguistes les plus stratosphériques ne pourraient nier l’effectivité. Le flou de la définition du terme « terrorisme » aboutit ainsi à des interprétations juridiques tout aussi floues, autorisant le déni des bases du droit telles la présomption d’innocence, la nécessité de preuves objectives et vérifiables, l’utilisation de la détention préventive en tout dernier recours. Le terrorisme, selon les textes de loi qui le condamnent, peut n’être
qu’une éventuelle intention… Prudence, donc : si vous avez le malheur d’avoir un blouson de cuir, de vous trouver près d’une gare française où un catenaire a été arraché intentionnellement, que se trouve dans votre poche un horaire sncf, et qu’en plus vous avez sur votre table de chevet (laquelle sera susceptible d’être méticuleusement fouillée lors de l’intrusion d’une bande de flics armés jusqu’aux dents à 4h du matin) un recueil de Mahmoud Darwich, l’intention que vous aviez de commettre un acte terroriste ne fera plus aucun doute et vous irez sans doute quelques mois en prison
Enregistrement par 48FM sur http://www.fgtb-liege.be
La Saint Valentin…
Les origines de la Saint Valentin
Saint Valentin est le patron des amoureux. La plus fréquente des versions concernant sa vie est la suivante : Saint Valentin est un prêtre qui fût emprisonné et décapité un 14 février. L’histoire raconte que les enfants l’aimaient beaucoup. Pour le réconforter, ils lui passaient des messages d’amour à travers les barreaux de sa cellule.
Le jour de la Saint-Valentin est ainsi considéré dans de nombreux pays comme la fête des amoureux et de l’amitié. À l’origine fête de l’Église catholique, le jour de la Saint-Valentin n’aurait pas été associé avec l’amour romantique mais avec l’amour physique. La fête est maintenant associée plus étroitement à l’échange mutuel de « billets doux » ou de valentins illustrés de symboles tels qu’un cœur ou un Cupidon ailé.
“La journée mondiale de l’Onanisme” & Liège sa Capitale
Le 14 février dernier, c’est d’une manière originale que le public du Manège a fêté la Saint Valentin. En effet, d’une Certaine Gaieté avait choisi cette date pour promulguer Liège “Capitale mondiale de l’Onanisme” (200 sympathisants ont signé cette déclaration!). Ce soir là, la masturbation était donc à l’honneur : sur scène Maureen Dubus, sexy sexologue de l’asbl Sid’Action apportait un point de vue scientifique à la chose, tandis que la non moins charmante Estelle du Love Shop “Delicatescence” louait les avantages de la masturbation en faisant découvrir au public les derniers sex toys à la mode.
Détour historique
Onan est un personnage biblique. Second fils de Juda, frère de Er, il doit, selon les coutumes du lévirat (que Juda est donc le premier personnage biblique à appliquer) prendre pour épouse Tamar, la femme d’Er, à la mort de celui-ci, Er n’ayant pas fait d’enfant. Onan refuse, préférant «laisser sa semence se perdre dans la terre» (le récit issu de la Genèse — Vayeshev, ne dit pas comment) et est frappé de mort par YAWE.
Le terme onanisme ne fut rattaché à la masturbation qu’en 1712 par le chirurgien anglais John Martin. En français, il est utilisé pour la première fois en 1758, dans un ouvrage de Samuel-Auguste Tissot (1728-1797): L’onanisme , essai sur les maladies produites par la masturbation.
Interprétationn juive : Selon les Sages d’Israël, il ne s’agit pas de la masturbation ni du coïtus interruptus : contrairement à celui-ci, il n’y a pas rétention de la matière séminale mais dispersion à l’extérieur (adapté de Rachi sur Genèse 38:9).
Les Sages d’Israël condamnent vigoureusement l’onanisme, passible de la peine de mort et outrage au Créateur (traité Nidda 13b, où l’épisode d’Onan est cité afin de proscrire aussi bien la masturbation que le coït interrompu). Rachi déduit du récit qu’Er se livrait probablement aux mêmes pratiques qu’Onan, afin de ne pas flétrir la beauté de sa femme par la grossesse, ce qui contribue à accréditer la thèse. Néanmoins, Samuel Eidels, le Maharsha, fait remarquer que la peine de mort, appliquée par le tribunal divin et non humain, n’aurait pu s’appliquer à Onan, ni à son frère, dont les Sages calculent qu’ils étaient assez jeunes (Seder Olam, II) si leur père, Juda, n’avait pas été coupable de son côté d’avoir pris la décision de vendre Joseph, causant l’affliction et la discorde au sein de la maison de Jacob. Cette mort ne serait donc pas la rétribution d’un péché sexuel mais la malédiction qui atteint le
coupable jusqu’à la quatrième génération.
Interprétation chrétienne : Les commentateurs catholiques médiévaux interprétèrent également l’intervention divine comme une condamnation de la masturbation et/ou de la contraception, et toutes leurs interprétations s’attachèrent à condamner encore plus ce dernier point.
La plupart des exégètes modernes pensent que la faute d’Onan fut surtout d’enfreindre les règles du lévirat et estiment que le passage ne fait pas référence à la masturbation mais au coïtus interruptus, tous deux aboutissant tout de même à empêcher la conception. Or, la conception étant le début de la vie, Onan empêchait ainsi la vie.
Néanmoins, la charge principale reste la violation des lois du lévirat, qui est une loi divine, alors que ni la masturbation ni le coïtus interruptus ne sont expressément condamnés par les Ecritures