Vincent Robeyns est un activiste de la cause pour la réouverture de l’enquête sur le 11 septembre. « Toute personne qui remet en question la version officielle du 11/9 est très souvent considérée comme démoniaque et est directement taxée d’antisémite, de négationniste, de révisionniste, et toute la panoplie habituelle dans ce domaine » , explique-t-il, désabusé. Thierry Bazzato, lui, est le gérant de l’asbl Liberthèque, au pied de la Passerelle à Liège, côté Outre-Meuse. « J’appartiens à ce qu’on appelle les libres penseurs ; dans toute communauté ou groupe, on « fabrique » du politiquement correct, parce que l’idéologie en place déteint sur les personnalités, les opinions, nivelant ainsi l’individu dans sa façon de penser. Pour moi, la façon la plus « efficace» de penser, c’est la liberté ». Vous ne trouverez pas vraiment de livres politiques dans son échoppe, mais de la spiritualité, de la médecine alternative, de l’astrologie…
Robeyns et Bazzato pourraient être décrits l’un comme un militant de la vérité, et l’autre, un apôtre de la liberté, ainsi que le reflètent leurs réponses respectives à la question : « Que diriez-vous à quelqu’un que vous voudriez convaincre que vous êtes politiquement correct au sens positif du terme ? » « Je dirais que je prône le respect de l’autre, son intégrité et sa liberté en tant que personne, que je refuse de manipuler, influencer, corrompre ou soudoyer », dit Bazzato. « Je dirais que dans tout discours qui concerne la vie publique et la société, le politiquement correct, c’est le parler vrai. Dire la vérité, c’est un grand mot, car nul ne la détient vraiment, mais il faut avoir la volonté de le faire et être sincère dans cette volonté », répond Robeyns.
Les deux hommes ont au moins un point commun, celui de se charger d’un idéal absolu qu’ils veulent défendre avec leurs moyens. Mais si Robeyns est optimiste et convaincu de la capacité des gens à comprendre son message, Bazzato est lui très sceptique quant à l’utilité d’exprimer ses vues publiquement, et applique là aussi le principe de non-intervention sur le libre arbitre de l’autre.
« Je crois aux gens », insiste Robeyns. « Si on parle vrai et s’ils ont envie d’écouter, le message passe. On peut aussi être pris à son propre jeu et devoir revenir sur ce qu’on tenait pour vrai, mais ça fait partie de l’exercice du sens critique. Hélas, je constate régulièrement qu’on ne demande plus aux gens de réfléchir, mais d’agir et de se conformer aux procédures. C’est la grande mode « iso », les certifications d’entreprise… Toute action menée au sein de l’entreprise, qu’elle soit de production ou médiatique, doit suivre une procédure rigoureuse, où la réflexion, l’improvisation et le sens critique n’ont pas leur place.. Big Brother… Je me sens capable de proposer à n’importe qui de l’aider, en quelques heures, à exercer son sens critique en surfant sur internet. Ce ne serait vraiment pas compliqué pour le pouvoir en place de donner aux gens les outils nécessaires par l’éducation ».
Bazzato a une autre vision de la possibilité d’évolution de la société. « Paradoxalement, je n’ai pas envie que la société s’améliore. J’ai l’impression qu’on doit passer par une période de chaos… C’est un peu comme avec un malade, dont le corps exprime un message urgent de prise de conscience. Le remède peut empêcher cette prise de conscience et/ou la différer. Autant que la maladie émerge et manifeste clairement son message, que le corps de la société puisse identifier le problème et se guérir. On doit passer par une période de déstructuration économique et politique, d’anarchie, au cours de laquelle chacun doit se prendre en charge.» « Le politiquement correct », poursuit-il, « a récupéré le caractère « utopique » des hommes pour leur faire miroiter des rêves, des croyances qui les maintiennent dans un état de quiétude endormie. Quelque part, on a tous une utopie…Comme dit Rimbaud: « La vie n’est pas de ce monde ». Il y a une
utopie qui va au-delà des contingences matérielles – les quelles ne sont qu’une utopie mercantile -, une utopie selon laquelle la vie ne s’arrête pas au « trou » et est beaucoup plus belle que ce qu’on connaît actuellement. Les plaisirs qu’on goûte ici-bas sont sans doute réels, mais ne sont que l’ombre de ce qu’on peut goûter dans d’autres dimensions… »
Pour Robeyns, c’est aussi ce besoin de certitudes qui justifie qu’on continue de mentir ou de croire au mensonge du 11 septembre. « Il y a la peur de découvrir des choses déplaisantes sur le pouvoir, il y a aussi une pression médiatique permanente qui fait que se poser ce genre de question n’est pas confortable, parce qu’on ébranle une conviction profonde qui est que nos gouvernements sont bons, tandis que les mauvais sont désignés par ce qu’on nomme « l’axe du mal».
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Une page de publicité
Un flacon de parfum nommé Anarchiste, des symboles anarchistes sur des oripeaux hors de prix, des drapeaux noirs brandis à la moindre occasion grégaire de rebellitude, l’auteur de « Révolution conservatrice américaine » prônant un « conservatisme libertaire »,… les exemples montrant la plus grande confusion à l’égard de la pensée/action dite anarchiste et la facilité avec lequel la Marchandise-reine use et abuse de ce vocable ne manquent pas.
D’aberrations en aberrations, l’anarchie faite Marque, marchande ou pas – en contradiction avec l’étymologie : an-arkhè/sans fondement – est devenue tendance, cool, rebelle… le comble du conformisme du Mutin de Panurge.
Cela dit, malgré toutes les réserves que l’on peut émettre à l’égard du terrible appauvrissement de la Chose, la corrélation ne s’est peut-être pas établie par hasard.
Lien étroit que l’invective « libéral-libertaire » (dont un certain Cohn-Bendit serait le prototype) a tenté de mettre en exergue. Etiquette affreusement mutilante, mais…
Mais quoi, précisément ?
Elle aurait au moins la vertu de souligner le rapport occulté entre plusieurs manières de Marquer, de figer le spectre en deçà d’une tradition riche et hétérogène. Elle présente l’avantage de poser le problème d’un certain anti-autoritarisme et anti-étatisme kapitaliste (laisser-faire, laisser-passer…) qui aurait rejoint la critique anarchiste (et le thème sirupeux de la récupération n’y changera rien). N’y a-t-il pas un certain an-archisme du Kapitalisme ? Ne faudrait-il pas une certaine Autorité pour s’y opposer ? Les slogans et l’iconographie nanarchistes ne participeraient-ils pas à ce qu’ils dénoncent par ailleurs? Des questions qui n’ôtent rien à la puissance du mouvement dans toute sa diversité et de son importance bien réelle dans les luttes…
(N.Z.)