Musiques

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A l’heure de l’été, la musique envahit les villes et les campagnes. Une belle occasion de faire un dossier « musiques ».
D’abord, un peu d’histoire… Du premier 33 tours au synthé, du phonographe au MP3, la technique, en multipliant les façons de produire et d’utiliser des sons, a révolutionné la façon de créer, d’acquérir et de consommer la musique. Ainsi, la vague électro a par exemple généré de nouvelles configurations sonores, où les bruits des villes côtoient le mélodique.
La technologie autorise l’expérimental dans ses formes les plus extrêmes. Par exemple les expériences de DJP, un musicien de la récup’ qui transforme les machines en entités autonomes capables de restituer les « accidents sonores du quotidien ». Fin 19ème, début 20ème, déjà, Joseph Pujol, dit le Pétomane, utilisait avec brio son sphincter comme instrument de musique sur les planches des théâtres parisiens. Vous avez dit expérimental ?

Au-delà de considérations artistico-conceptuelles, la musique est une véritable industrie. Où l’on peut voir des banques, sponsor attitrés de festivals «alternatifs », fidéliser un public jeune en mettant à leur disposition un stand avec des chargeurs et des prises pour recharger leur GSM… Tentaculaire, un réseau comme Clearchannel impose son hégémonie sur tous les domaines corollaires à la musique en tant que telle, partout dans le monde, de la gestion de tournées aux chaînes de radio et de télé en passant par l’affichage.
Pendant ce temps, en Europe, on nous envie l’un des fleurons de notre institution culturelle : la Médiathèque. Laquelle se trouve en difficulté financière…

La musique, un business ? Certains tentent malgré tout de naviguer à vue, dans la marge, et d’être musiciens d’abord par plaisir. Après, il faut bien vivre, certes, mais pas nécessairement besoin pour ça de signer chez Virgin. Autoproduction ou musique libre (sans copyright), les résistances s’organisent…

Un peu de sociologie. Saviez-vous que les « marketers », qui concoctent les programmes musicaux des galeries marchandes ou des magasins branchés, sont en fait des experts en sciences humaines qui font de la socio/psycho/anthropologie appliquée ? Musique lente pour faire traîner, donc consommer, les clients des supermarchés. Musique rythmée pour accélérer le mouvement des clients des fast-food.
Les organisateurs de festivals, eux aussi, piochent dans les sciences humaines pour donner à leur événement un style, un label, un concept. Commerciaux, alternatifs ou engagés, les festivals se multiplient et avec eux les publics. Pourtant, depuis le 19ème siècle, les mêmes attentes semblent habiter ceux-ci : entre sentiment d’appartenance et quête identitaire…

Et pour finir… Parce que la musique est aussi une forme de communication et de discours, elle est, par essence, idéologique. Des « chansons de croisade » du Moyen-Age aux « protest songs » du 20ème siècle en passant par les œuvres de Wagner récupérées par le nazisme, les idéologies traversent les genres musicaux.

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