La page blanche de l’air du temps

• Les travailleurs d’aujourd’hui, des call-center aux asbl en passant par les boîtes de comm’, sont isolés. Aucun repère historique. Syndicats aux abonnés absents. Quels nouveaux réseaux de solidarité à construire ? •

• Les CPAS ploient sous le poids des sanctionnés et des exclus de l’ONEM. Sans compter les accidentés de la classe moyenne qui n’arrivent plus à jongler avec leurs factures, leurs mensualités et leurs cartes de crédit, et qui viennent demander des aides urgentes. •

• Comment, aujourd’hui, pouvoir identifier le lieu et la cible du conflit politique? Comment organiser les luttes face à du mouvant et de l’immatériel, dans un monde globalisé ? •

• ACTIVATION. Pour leur apprendre à se socialiser, à communiquer, à se vendre, on envoie les chômeurs faire des stages de yoga ou de relooking.
ACTIVATION. Un biz? •

• La masse de chômeurs universitaires alimente l’économie du savoir. La culture devient un créneau économique essentiel. Aujourd’hui, l’industrie culturelle dépasse de loin l’industrie automobile, c’est un fait attesté. Quelles règles, quelles pratiques, quels droits pour ces nouveaux travailleurs précaires, un peu chômeurs, un peu bénévoles, un peu sous-statutaires ? •

• La classe moyenne perd son pouvoir d’achat et, dans la foulée, ses repères. La flambée des prix fait les UNE des JT et des quotidiens. En vis-à-vis, Dexia, Fortis et consort utilisent la peur des quidams pour construire leur communication : l’épargne-pension , votre horizon! Et nous, dans tout ça ? •

• Au début des années 90, des collectifs de chômeurs se mobilisaient pour faire respecter leur droit à la vie privée. Aujourd’hui, les mêmes personnes déambulent dans la ville pour recueillir un max de réponses négatives à des demandes d’emploi. Le contrôle est sorti des paniers de linge sale et des draps encore tièdes pour (dés?) ACTIVER le quotidien des demandeurs d’emploi… •

• La transformation radicale du travail comme valeur et comme mode de production affecte tous les champs sociétaux, sans toutefois altérer les discours et les modèles dominants. Le CDI est mort? Vive le CDI! Syndicats et politiques continuent vaille que vaille comme au temps révolu du plein emploi. Et les parents rêvent toujours d’une “bonne place” pour leur progéniture. Schizophrénie? Stratégie? •

• Il y a déjà bientôt 20 ans, le mouvement “no global” réinventait des formes et des contenus pour toute une série de luttes sociales. Quelque chose a vibré alors, de l’ordre d’une osmose entre le politique et le festif. Moins de deux décennies plus tard, le mouvement s’est étiolé. Atomisé dans ses velléités d’affinités et de divergences ? •

• Le secteur associatif n’est pas épargné par les contradictions. Les associations d’éducation permanente, visant à l’émancipation et à la participation citoyennes, doivent naviguer entre RPI, Activa, CDD, défraiements, voire troc, pour rémunérer leurs travailleurs-ses sans grever leur budget. Quelles alternatives ? •

• Le chômeur d’aujourd’hui est un équilibriste. Survie oblige. Un pied sur le fil du travail, un autre sur le fil du chômage. Et la perspective du R.I.S. s’il perd pied… •

• Août 2008. Après les crédits pour les maisons, les bagnoles et les vacances, les banques surfent sur la crise pétrolière et lancent le crédit-mazout. 5 du mois difficiles ? •