Objectif police !
« C’est un peu le parcours du combattant. Pour accéder à la formation au terme de laquelle on peut officiellement être habilité à travailler au sein de la Police, il faut tout d’abord, étape par étape, réussir les 4 tests d’entrée.
Le premier consiste en un examen cognitif où le candidat est amené à répondre à des questions de logique, de connaissances générales, d’orthographe. Si la première étape est réussie, on peut alors passer à la seconde, c’est-à-dire un test de personnalité où l’on doit répondre à des questions d’ordre plus personnel et passer un entretien avec un psychologue. On accède alors au test sportif et médical. Le seuil minimum requis pour le réussir n’est pas très élevé, à condition de s’être entraîné. Pour le reste, on teste l’ouïe, la vue, la résistance cardiaque… Les urines sont bien évidemment contrôlées et personne ne passe à côté de la prise de sang.
Enfin, l’ultime test, celui de la Commission de sélection où le candidat passe un entretien devant un jury avec, notamment, des mises en situation.
Si, et seulement si, les 4 tests sont jugés satisfaisants, on peut commencer la formation dont la durée dépend du poste choisi. Je commencerai dès ce mois de juillet 2008 . Comme mon souhait est de devenir inspecteur, ma formation durera 1 an. Au terme du premier semestre où je serai encadrée par des formateurs divers, je passerai un dernier examen qui me permettra de poursuivre mon écolage et de devenir inspecteur.
POLICE, kesako ?
Dans la police, on s’investit dans le bon fonctionnement du pays. Et on a beaucoup de contacts avec la population. Ce qui m’intéresse surtout dans ce métier, c’est d’être sur le terrain, dans l’intervention et le contact avec les gens. C’est un métier diversifié, on rencontre des situations qui sont différentes chaque jour et c’est ce que je recherchais vraiment, car la monotonie, c’est pas pour moi!
La Police est un grand organisme qui permet que tout se passe bien dans le pays. Que les gens ne commettent pas d’infractions qui pourraient influer sur la vie des autres : en volant, le voleur n’est pas seul concerné, la personne qui est victime du délit l’est tout autant… Ou encore en pratiquant des excès de vitesse, on ne met pas seulement en danger sa propre vie, mais aussi celle des autres…
Depuis la réforme de 2001, les choses se sont améliorées dans la Police, je pense. Les contacts avec les autres secteurs sont meilleurs, il y a moins de conflits d’intérêt car les compétences de chacun sont bien définies. Mais pour le moment, je ne suis pas encore dedans, je ne peux donc pas vraiment savoir.
Fuck the police !
Souvent, la fonction de policier est mal perçue, car les gens ne prennent en compte que la dimension répressive de notre métier.
On n’est pas là que pour engueuler les gens ou leur filer des P.V., mais aussi pour défendre et aider les victimes, les écouter… pour résoudre des problème familiaux, défendre la société.
Il faut faire son métier convenablement. C’est la base. Il est difficile d’améliorer les relations entre les jeunes et les policiers, car les jeunes se braquent souvent sur le côté répressif, sans tenir compte de la dimension préventive. Le plus important reste le dialogue. L’image qu’ils en ont changera peut-être avec le temps…
Pervenche ou bleuette ?
L’uniforme, ça ne me déplaît pas, ça montre aux gens le métier que l’on fait, ça leur permet de nous voir de loin. Ça peut en rassurer certains, et en décourager d’autres de commettre des délits. L’arme peut toujours servir dans des situations d’extrême urgence mais elle est avant tout dissuasive. Ça ne me dérange pas de la porter, mais je sais que je ne l’utiliserai qu’en cas de force majeure, si ma vie est menacée.
Je sais qu’il y a beaucoup de gens qui n’apprécient pas la police, mais ça ne me fait pas peur.
nJ’ai d’ailleurs déjà pu le remarquer : quand certaines personnes ont appris que je souhaitais passer ou que j’avais passé les tests d’entrée, elles avaient tendance à froncer les sourcils ou à faire un pas en arrière. Les gens ne nous apprécient pas toujours, pourtant je suis une personne comme les autres, et mon métier n’influence pas ma personnalité. Mes parents et mes amis l’ont bien compris, et ils me soutiennent dans mon choix. C’est ma vie et j’en fais ce que je veux, je choisis le métier qui me correspond le mieux. En ce qui concerne mes amis, je réagirai avec eux, comme avec tout le monde, je ne ferai pas de différence. Ils n’auront pas droit à des traitements de faveur. Si tous les policiers commençaient à favoriser leurs connaissances, on ne s’en sortirait plus! Tout le monde serait jugé différemment par rapport à une même faute, ce qui n’est pas normal.
Les hommes savent pourquoi…
J’ai toujours été attirée par des métiers “d’hommes”. Ce n’est pas parce que je suis une femme que je suis moins capable qu’eux. J’exercerai ma fonction du mieux que je peux pour prouver à ceux qui pensent que je ne suis pas faite pour ça qu’ils ont tort. Je suis convaincue que les femmes ont leur place dans ce métier.
D’ailleurs, j’ai eu l’occasion de rencontrer beaucoup de personnes lors de mes examens d’entrée. On rencontre toutes sortes de gens. Il n’y a pas vraiment de profil-type. La Police, par contre, a des critères de sélection assez précis : les personnes doivent avoir telle ou telle qualité, telle ou telle caractéristique. Il faut savoir être intègre. Etre capable de faire preuve d’écoute vis-à-vis des autres, résister au stress, etc.
Modus vivendi
Je suis plutôt quelqu’un de calme. Il m’arrive de sortir de temps en temps mais jamais dans l’excès. Dans le code de déontologie, par exemple, on ne peut pas aller au casino pour ne pas développer une dépendance. Car, oui, les Policiers sont censés montrer l’exemple. On peut boire de l’alcool, mais sans exagération, on ne peut pas être “bourrés” tout le temps. En ce qui concerne la consommation de drogue, c’est totalement interdit. Je sais donc qu’en rentrant dans la Police, il faut respecter certaines règles de conduite, même en tant que civil. Mais ça ne va pas changer mon mode de vie. En ce qui concerne mon look, je devrai juste enlever les piercings que je porte avant de commencer ma formation.
Pour les vêtements, la question ne se pose pas vraiment puisque, en fonction, l’uniforme est de rigueur. Les cheveux doivent être attachés.
Et demain ?
Si j’avais raté les tests, je les aurais recommencés.
Je me vois toujours dans la Police dans 10 ans. Ça, c’est certain. Je voudrais monter dans les échelons. Presque tous les 6 ans, on peut passer des tests pour monter en grade et je compte bien le faire. Rendez-vous dans 6 ans ? »