Dans les rues
10 h 18, un trottoir au centre ville
Une femme de ménage à un passant : « Vous le faites exprès de marcher dans mes eaux ? Vous voyez pas que je travaille, moi ? »
7 h 10, dans la rue
Une femme, devant sa maison : « Et voilà, encore un sac jaune parti ! On ne met rien, là-dedans ! Ils nous ont encore eu avec ces fameux sacs payants. En plus j’ai perdu mon deuxième bon. Et rien à faire, pas de duplicata ou quoi que ce soit, je suis bonne pour repayer mon rouleau ! »
14 h 17, sur un pont
Un homme s’arrête, pose son sac et crie : « Non de Dieu, cette s… n’a plus d’yeux que pour lui ! »
13 h 28, dans un piétonnier
Une femme à son mari « Tu lui donnes toujours raison ! Moi, je lui donnerais une danse ! Il lui faut tout ce qu’elle voit, ta fille ! »
19 h 10, dans la rue
Une vieille dame à une jeune : « C’est facile de laisser chier son chien n’importe où ! C’est de la faute à tous vous autres que ça va si mal ! Pourtant, c’est quand même pas difficile de ramasser une crotte ! »
15 h 00, plein soleil, sur un banc
Une jeune fille à sa copine : « Mon mec, il n’arrête pas de péter ! Il a été opéré des intestins et il boit trop. Des bières spéciales, en plus, ça m’énerve ! On est encaqués tous les deux dans notre petit lit avec ses gaz hyper denses et puants comme ceux d’un chien qui a mangé du Canigou à la levure. J’en peux plus, ou on fait chambre à part ou alors il faut que je dégage en pleine nuit, en pleine puanteur pestilentielle… »
9 h 15, dans la rue
Une femme, devant chez elle, à elle-même : « C’est pas vrai. Mais je suis la seule à faire mon trottoir ! Et je ramasse toutes leurs crasses ! C’est vraiment des dégueulasses ! »
9 h 20, dans la rue
Un homme d’un certain âge, à lui-même : « Mon dieu que c’est dégoûtant ! Tout le monde jette ses crasses n’importe où, y’a des crottes de chien, des morceaux de verre… On se demanderait bien pourquoi les taxes. »
15 h 12, dans un parc
Une jeune femme à son ami : « J’en ai marre de ce pays ! Il fait tout le temps froid. On peut jamais rien faire, rien prévoir… Putain de temps de merde ! »
16 h 45, dans la rue
Un homme à sa voisine : « Je leur ai déjà dit d’aller jouer plus loin ! Je leur ai dit « Si vous me cassez un carreau, vous allez en voir, gamins de merde ! » Mais ils s’en foutent, madame, ils m’insultent, et ils rigolent. Ah, ils sont pas faciles, les jeunes d’aujourd’hui ! »
14 h 23, sur un banc
Un adolescent à son copain : « Mon père, il comprend rien ! Il est toujours en l’an quarante ! Je peux pas le supporter quand il m’dit : « C’est une bonne guerre qu’il vous faudrait, à vous, les jeunes ». Tu parles ! »
Dans les transports en commun
8 h 47, à l’arrêt d’autobus
Un homme, la cinquantaine, imperméable et mallette en skaï : « Todi l’même affair ! Non di d’ju ! Vous avez vu, madame ? Je vous l’avais dit, hein, il est encore en retard. Et on parle de service public ! Ils s’en foutent, hein, des gens comme nous qui doivent gagner leur croûte en allant travailler en bus ! »
Un jeune en survêt’, à son copain : « J’en ai marre, moi, de cette sale pute de prof ! Elle est relou la meuf, j’te dis pas ! Coincée grave, elle est ! Putain, c’qu’elle a déballé, la salope, à mes vieux ! Et Kamel ceci, et Kamel cela, une sale balance, j’te jure ! »
8 h 52, dans l’autobus
Une ado grunge à sa copine : « Tu te rends compte ? Ils me prennent vraiment pour une gamine. Ils savent ce qui est bien pour moi. Tu parles ! De toute façon, je viendrai, cette soirée, ça fait des semaines qu’on l’attend. Ils vont pas tout gâcher comme ça parce qu’ils croient savoir ce qui est bien pour moi ! »
17 h 05, dans le train Bruxelles-Liège
Un fonctionnaire à un autre : « J’ai reçu mes impôts ! Une belle affaire ! Plus tu travailles, ici, plus tu payes pour les autres. Et puis on s’étonne que les chômeurs ne cherchent pas de
travail ! Ils ont raison, hein, tous comptes faits, pourquoi voudrais-tu aller te faire crever pour donner tout ce que tu gagnes à l’État ?
8 h 56, dans l’autobus
Une dame, la soixantaine, tailleur strict, à un jeune assis : « On ne vous a pas appris la politesse ? On se lève, jeune homme ! Allez ! »
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20 h 50, dans le métro
Un jeune homme, vingt-cinq ans : « J’en ai ras-le-bol d’être fauché. En plus maintenant, ils vont essayer de virer tout le monde du chômage ! Ce que j’en ai marre de cette vie de merde ! »
12 h 45, dans le bus
Une jeune fille à un gamin qui lance des pierres sur les gens : « Tu vas bientôt arrêter de faire chier le monde ! ? »
13 h 43, dans le train
Une femme à un gamin : « C’est dégoûtant tes pieds sur la banquette »
Le même gamin à la même femme : « Mes pieds ne sont pas plus dégoûtants que le cul des gens qui s’asseyent ici »
14 h 32, dans le bus
Une vieille dame, à son voisin : « Ma petite fille, elle a fait des études, et rien à faire, pas moyen de trouver du travail. Et pourtant regardez les étrangers, eux, on les aide : on leur donne de l’argent, ils ont des logements sociaux. Essayez un peu, vous, monsieur, vous verrez ce qu’on vous dira ! »
Au boulot
10 h 00, pause-café
Deux employées de bureau, la trentaine : « T’as vu comment elle m’a parlé hier ? Chef ou pas, je te jure qu’elle va changer de ton avec moi ! » Et l’autre : « Oui, sale pétasse ! C’est nous qui faisons tout le boulot pendant qu’elle se pavane en donnant ses ordres, et en prime elle nous traite comme de la merde ! »
9 h 12, dans un bureau
Un employé à ses collègues : « C’est pas vrai, je dois penser à tout, moi ici ! Personne n’a vu tout ce bordel qui traîne sur la table ? A force de tirer sur la corde, elle va finir par casser ! »
10 h 13, réunion dans un Centre culturel
Un employé : « C’est fou, la Communauté française nous accorde le passage à une catégorie supérieure sans nous donner les moyens financiers de remplir les missions inhérentes à ce changement. On se retrouve avec une belle médaille et un chèque de 0 euro 0 cent dans notre poche »
Au bistro
12 h 15, un bar branché
Des amis à une table : « Y’en a marre de ce temps pourri ! » « Ouais, ça devient long ! A force, ça te fiche la déprime un temps pareil ! »
13 h 36, une terrasse
Un couple, la petite trentaine, tendus : « C’est tout le temps la même chose ! Je dis un truc, tu me contredis ! On dirait que c’est un jeu pour toi. » « Mais t’es vraiment parano, ma pauvre Anne ! Si je peux plus dire ce que je pense, maintenant… Chaque fois que t’ouvre la bouche, c’est pour râler. Après tu t’étonnes que je préfère passer du temps avec mes potes ? »
21 h 43, un café bondé
La serveuse : « Oui, oui, j’arrive, madame ! J’ai pas trente-six bras, vous savez ! »
13 h 00, à une terrasse
Un homme, la petite cinquantaine, à son voisin : « Vous avez entendu ? Encore un peu Dutroux s’échappait encore ! Y’a qu’en Belgique, hein, qu’on voit des histoires pareilles, vous ne croyez pas, vous ? Ils ont fait des commissions et tout le bazar, et on ne saura jamais ce qui s’est passé, c’est vraiment honteux, honteux ! »
Son voisin : « Et l’autre, là, vous avez entendu, qui n’a pas payé ses impôts ? Un ministre ! Ce serait un petit comme nous autres, on aurait vite fait de lui faire payer, ses impôts ! Et lui, il est passé au travers plusieurs fois… »
Une dame à la table d’à côté : « C’est normal, hein, les politiques, c’est tous les mêmes. Vous croyez encore à la justice, vous ? Moi pas, savez-vous ! J e ne crois plus en rien. Y’a rien qui va, ici ! »
A la banque
13 h 23, au self-bank
Une grappe de gens font la file face aux distributeurs de billets qui s’éteignent l’un après l’autre
« C’est pas vrai, ça recommence ! Mais c’est tous les jours, maintenant ! » « Dites, madame, j’étais avant vous, chacun son tour n’est-ce pas ! » « C’est quand même terrible, y’en a toujours pour essayer
de passer avant les autres ! » « Voilà qu’il s’éteint, maintenant, sale bête ! »
14 h 12, à la banque
Un homme, la quarantaine : « Vous n’allez pas me dire que je n’ai que ça comme intérêts ? C’est bien la peine d’ouvrir un compte-épargne ! »
Dans les magasins
18 h 27, dans un supermarché
Une femme à son mari : « T’as vu le prix des légumes ? Ils sont devenus sots ! Comment veux-tu manger quelque chose de convenable ? »
17 h 32, dans une galerie commerciale
Un enfant à sa mère : « T’avais promis de me l’acheter ! T’es méchante ! La mère de Kévin, elle, elle a dit oui. »
11 h 17, dans une boucherie
Des dames entre elles. La quarantaine : « Tiens c’est bizarre, tu n’as pas remarqué, il n’y a plus de moineaux, enfin presque plus ! Avant il y en avait plein, tu les entendais chanter, enfin piaffer. Maintenant plus rien, c’est fini. Ils quittent les villes, il y a de moins en moins de jardins, trop de pollution… Même les rouge-gorge, je ne les vois plus Des pigeons, ça, par contre, il y en a toujours ! Beurk ! ça me dégoûte les pigeons, ils font des crottes partout. Mon dieu ce que c’est sale ! »
19 h 08, dans un grand magasin
Un homme dans la file, à la caisse : « Elle a pas inventé la poudre, celle-là ! Elle croit qu’on a que ça à faire… C’est pas possible, hein, ça ! »
18 h 32, dans un rayon de supermarché
Une dame, à sa fille : « Evidemment ! Ils l’annoncent en promotion, et quand t’arrives, y’a plus rien dans le rayon ! C’est toujours la même chose ! »
19 h 15, dans la file d’un supermarché
Un jeune homme : « C’est vraiment absurde ! Quand ils ouvrent une nouvelle caisse, c’est toujours les derniers de la file qui se retrouvent premiers… »
14 h 28, dans un magasin de vêtements
Une vendeuse à une autre : « J’en peux plus ! Je suis sur les genoux. Tu te rends compte qu’il faut bosser six heures d’affilée pour avoir une pause de 10 minutes ? C’est comme à l’usine, ici ! »
20 h 15, dans une galerie commerçante
Un père à son fils : « T’es qu’un pourri ! Moi j’ai bossé toute ma vie pour que vous manquiez de rien, et regarde le résultat ! Même pas trois jours t’as su garder ce travail ! Je vous comprends pas, moi, les jeunes, non, rien à faire. »
15 h 15, devant une librairie
Un homme, la cinquantaine : « Fous-moi le camp, sale macaque ! Retourne dans ton pays ! Je suis Belge, moi, et fier de l’être ! Fous le camp ! »