Rituels

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• La mariée franchit le seuil de la maison dans les bras de son chéri. C’est devenu un geste romantique mais au départ le peuple romain voulait éviter que la mariée trébuche, car ça portait malheur.

• L’alliance est portée à l’annulaire gauche (droit en Allemagne, en Espagne et dans certaines religions) car au 17ème siècle, le prêtre arrivait au 4ème doigt après avoir touché les trois premiers en récitant « …au nom du père, du fils et du Saint-Esprit ». Pour les Egyptiens, le doigt de l’alliance suit la vena amoris, la veine de l’amour qui conduit directement au cœur.

• La mariée se tient toujours à gauche de son époux car à l’époque ou le marié capturait la femme de son choix en lui passant un drap sur la tête, s’il devait se battre avec d’éventuels prétendants, il tenait sa conquête dans sa main gauche afin de laisser la droite libre d’utiliser son épée.

• Le lancer de riz précède la naissance du Christ puisque ce sont les païens qui jetaient des graines sur le couple pour leur souhaiter une union « fructueuse ».

• Les dragées aux amandes, cadeau souvenir pour les invités, sont un symbole d’amour nous venant d’une légende grecque. Démophon, jeune homme très amoureux, demande la belle princesse Phyllis en mariage. Juste avant la cérémonie, il apprend le décès de son père et doit se rendre d’urgence à Athènes pour les funérailles. Il promet à sa belle de revenir avant une certaine date mais son voyage prend plus de temps que prévu. Phyllis, désespérée de ne pas revoir son amant, se suicide. Les Dieux, touchés par cet amour éternel décident de la réincarner en amandier afin qu’elle soit pour toujours près de Démophon. Celui-ci jura un amour éternel à l’arbre et en réponse, l’amandier fleurit. L’amour fut ainsi symbolisé par l’amande.
• La mariée, le jour de ses noces, doit porter 4 éléments (vêtement, bijou, etc.) aux caractéristiques précises. Un élément ancien (il caractérise le lien familial de la mariée et sa vie jusqu’au mariage), un neuf (symbole de la réussite et du succès pour la vie à venir), un emprunté (chance et le bonheur pour le couple) et un bleu (fidélité et pureté). Cette pratique nous vient de l’Angleterre du 19ème siècle (Something old, something new, something borrowed, something blue).

• Le rituel de la jarretière est une astuce (bien avant l’apparition des listes de mariage) pour que les invités (surtout les hôtes masculins…) participent financièrement au départ du couple dans la vie. Le « commissaire priseur » anime la vente aux enchères et la mariée offre sa jarretière au plus offrant. L’heureux gagnant a le droit de récupérer son lot avec les dents…

• Le port du voile viendrait de l’époque des mariages arrangés. La promise le portait devant le visage afin que le physique n’entre pas en ligne de compte dans ce « négoce »… De nos jours, la mariée découpe souvent son voile et en offre des morceaux aux femmes célibataires, promesses d’un mariage prochain.

• Le pot de chambre, tombé en désuétude, est une tradition française née dans l’Aveyron avec le jeu de la course aux mariés : on divisait les jeunes invités en deux groupes : l’un pour faciliter la fuite du couple, le second pour les chercher. Quand les mariés étaient rattrapés, ils devaient boire le pot de chambre (pour leur redonner vigueur après leur nuit de noce). La recette se compose de banane, chocolat, alcool, épices et pain. Il arrive qu’on y ajoute du papier toilette afin de ne pas oublier son usage initial…

• Au Moyen-âge, on déposait les cadeaux au préalable chez les parents des mariés et le jour des noces, ils étaient tous exposés. Certaines familles riches publiaient dans le journal le nom des donateurs et les sommes correspondantes. Chez nous, ce n’est que depuis les années 50 que les listes de mariage ont fait leur apparition et ça commence même à être dépassé puisque de plus en plus de couples préfèrent les « enveloppes ».

• La robe blanche est omniprésente. Pourtant, ce n’est qu’après la 2ème guerre mondiale que cette couleur s’est imposée.
Auparavant, les mariées portaient des robes aux tons très vifs (qu’elles ne devaient pas avoir cousues elles-mêmes, car ça portait malheur). Maintenant, on dit que c’est néfaste pour le couple que l’homme voie la robe avant le mariage.

• La mariée lance son bouquet en arrière, dos à ses amies encore célibataires. Celle qui le rattrape se mariera dans l’année…

• Le globe de mariée a été couramment pratiqué en France entre 1850 et 1914. Le bouquet de la mariée était déposé sur un coussinet de velours et protégé sous un globe de verre. Il trouvait ensuite sa place dans la maison et y restait durant toute la vie du couple.

Même si ces rituels, accessoires et coutumes sont encore largement présents, les mœurs évoluent. La créativité est de mise, comme l’attestent ces idées originales : échanger ses alliances à 4000 mètres d’altitude, se dire « oui » en sautant à l’élastique, se marier sur le thème médiéval etc. Sans parler des mariages (et divorces) express à Las Vegas. Il vous suffit de vous procurer une licence de mariage qui s’obtient auprès du tribunal du comté (coût : 35 dollars) et de vous rendre au bureau des mariages où l’on vous remettra un certificat de attestant de sa légalité. Vite fait bien fait, vous voilà unis pour la vie en moins de 2 heures !
Dans d’autres cultures, nos façons de faire sont totalement inconnues. En Inde, on donne un bain rituel à la mariée et on lui offre des anneaux d’orteil. En Albanie, la belle-mère dépose du sucre sur la langue de sa bru afin d’en faire une « épouse sucrée » (plus aucune parole désagréable ne devra franchir ses lèvres). En Chine, on consulte les astres pour savoir si le mariage sera prometteur. Au Japon, le rituel sansankudo (la voie du trois-trois-neuf fois) est très important : les époux boivent 3 gorgées de saké dans 3 tasses en laque (3 et 9 sont des nombres fétiches). A Tahiti, les femmes sont massées à l’huile de monoï et les hommes tatoués et habillés en « grands chefs ». Chez les Iroquois, on ne consomme pas le mariage durant la première année ! En Laponie, le futur marié doit convaincre son beau-père en lui apportant une grande quantité d’eau-de-vie. Chez les Bemba de Zambie, la fille est « payée » en bétail et le partage du bœuf sacrifié fait office de contrat. Au Tibet, quand une jeune fille est disponible pour le mariage, elle porte un tablier coloré. A Hawaï, la mariée plie 1001 origamis avant ses noces et apporte ainsi la preuve de sa patience et de sa détermination.
Les religions ont aussi une grande influence sur la vision et le déroulement du mariage: le marié orthodoxe porte un anneau d’or et sa moitié un anneau d’argent, et chacun tient un cierge allumé, les deux étant reliés par un ruban. Pour les protestants, c’est l’acte civil le plus important et les alliances ne sont pas bénies. Les époux juifs doivent jeûner pour expier leurs péchés et le marié doit casser un verre avec le pied en souvenir de la destruction du temple de Jérusalem. Une personne juive ne peut épouser que quelqu’un de la même religion (sans exception) et la femme ne peut pas demander le divorce. Les époux de religion islamique (au Maghreb) partagent un verre de miel. Pour les témoins de Jéhovah, le mariage n’est pas considéré comme un sacrement et chez les Mormons, il est éternel, il dure même après la mort.

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