De la culture du paradoxe : CHUUUUUT…

La morale de la Fontaine coulait de source quand elle débouchait sur  » La raison du plus fort est toujours la meilleure ». C’était l’époque où l’on disait à coups de machette et autres artilleries « c’est moi qui ai raison ». Il n’y avait personne pour dire le contraire. Le discours n’a pas changé, sinon on ne se reconnaîtrait plus. Il a fallu combien de millénaires pour notre évolution. Et encore, l’Homo sapiens est-il devenu l’Homo sapience, comme il le rêvait ? Ouvrez bien les oreilles ; qui dans le paysage du dire ne dit pas toujours et encore : « c’est moi qui ai raison » ? Même celui qui doute ; il y a toujours un fond de croyance dans le doute.
Le Sport, une idée sublimée de l’être humain, ce qui en fait un paradoxe ; une idée de l’Homme au dessus de l’Homme. «Je dois faire, pour atteindre l’état idéal, avec ce que j’ai ». C’est la question fondamentale, la définition de ce « j’ai ». Quelles définitions ? Quelles sont ses limites ? Pourtant je suis fait de chair, donc de muscles. Ils me permettent de me mouvoir dans un mileu sociétal, mon milieu naturel. Comment faire sans, et ce, sans cette vision de moi par rapport au monde. « C’est moi qui est raison » cela veut dire que tu ne peux être que si tu es comme moi. “Toi le pauvre, le miséreux” … “tu veux manger, ok no problemo, tu dois dabord respecter les droits de l’homme et surtout pas de détournement d’argent, ce qu’on appelle chez toi la corruption. Surtout ne me dis pas que c’est normal le bakchich parce que l’Etat ne paie pas bien”.
Notre intelligence nous permet de mettre un cadre moral. Lisons ce que Le Monde nous raconte et que l’on ne nous dise pas que la charge des CRS dans les banlieues françaises c’est la même chose que la charge des militaires chinois au Tibet. Le malaise des Tibétains est plus juste que celui de nos ptits beurs. Non ?
Et puis le Sport ; Coubertin en disait : “l’important c’est de participer”. On pourrait croire qu’il laissait la liberté à chacun de savoir pourquoi, il ne mettait pas de condition.
Si c’est un des miens qui gagne, ma joie éclatera spontanément. Elle me donnera du courage, raffermira mon identité. C’est Standard comme attitude et normal que cela provoque des jalousies. Mais de là à mettre en doute un comportement politiquement incorrect ou bassement opportuniste, c’est me dire « c’est moi qui ai raison ». Mais la raison du plus tort est toujours la meilleure !