Les Ateliers des Franchimontois

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Il y a six ans, à la fin de leurs études, trois jeunes diplômés en photo et en peinture de Saint Luc cherchent un espace pour s’installer à Liège. « On a trouvé les Ateliers de la rue des Franchimontois par hasard, sur annonce », explique Julien, musicien et photographe et co-organisateur des soirées aux Ateliers. « Au départ, on n’avait pas du tout prévu ce qui allait se passer. Puis comme on avait énormément d’espace, en en a profité pour faire des expos et après des concerts ».

Les festivals punks organisés au début de l’aventure n’étant que moyennement appréciés par le voisinage, l’équipe s’est tournée vers la programmation de concerts de jazz. Les jams sessions les plus endiablées de Liège et qui font le succès des Ateliers aujourd’hui, étaient nées. Le principe des jams est simple : des musiciens professionnels jouent non-stop et se relayent toute la soirée. L’occasion, tous les premiers et troisièmes jeudis du mois dès 21h, d’entendre de belles performances musicales dans une atmosphère (très) conviviale et sans prétention. « Quand on a commencé les jams, il n’y avait personne, cela s’est fait petit à petit », raconte Julien. « On n’a pas cherché à avoir autant de succès. Je crois que ce qui rassemble les gens, c’est justement ce côté naturel de notre démarche. Il n’y a pas de scène aux Ateliers, les musiciens sont au même niveau que les gens. Et pendant la semaine, en dehors des jams, il s’y passe beaucoup de choses: des gens y vivent et y travaillent, cela se ressent aussi ».

En six ans, la bande de potes qui vous accueille trois ou quatre fois par mois s’est agrandie et l’éclectisme de leurs goûts musicaux se reflète dans la programmation. En plus des jams de jazz deux fois par mois, toujours accompagnées d’un groupe en première partie, les Ateliers proposent une à deux soirées animées par un groupe ou un collectif que les organisateurs veulent faire découvrir.

Cerise sur le gâteau, les tarifs démocratiques du lieu : « On essaie de faire le moins cher possible », lance l’organisateur. C’est plutôt réussi : 3 euros l’entrée aux jams et les boissons à 1,5 euros… Les prix des autres soirées sont fixés par les collectifs invités mais restent toujours abordables.

A Liège, il existe d’autres lieux culturels actifs nés d’initiatives personnelles. Ils fonctionnent de manière autonome et informelle, sans aucune aide des pouvoirs publics et doivent leur succès et leur survie à la qualité de leurs activités, à un bouche à oreille très efficace mais aussi au sens de leur démarche : sortir l’art de ses circuits commerciaux pour le mettre à portée de tous. Pour préserver leur autonomie et éviter de rencarder les pompiers ou autres joyeux sbires, ils préfèrent ne pas s’exprimer… On les comprend !

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