…. se faire avoir
Nous avons peur. Peur des arnaques à la vente (voyage, assurances, net, etc.). Peur des arnaques amoureuses. Le monde serait-il réellement rempli de plus de dangers actuellement ? Certains hommes sont d’éternels séducteurs qui déclarent leur flamme puis qui s’enfuient aussitôt, mais sont-ils plus effrayés aujourd’hui par les amours impossibles ?
Peur de l’arnaque commerciale ou peur de se faire avoir dans une relation sociale, lorsque la peur est sans fondement, elle entraîne l’anxiété ou même l’angoisse qui induisent un stress négatif. Un homme qui craint de s’engager est le partenaire idéal de la femme qui aime aveuglément. Chacun souffre, à sa façon. Pourquoi a-t-on peur d’aimer ? Peut-on guérir de cette peur ?
La peur qui empêche d’aimer
Dans l’ouvrage intitulé « Ces hommes qui ont peur d’aimer », Steven Carter et Julia Sokol démontrent comment certains hommes développent une peur panique de s’engager dans une relation. Ils peuvent courtiser des femmes avec assiduité mais une fois que celles-ci tombent sous leur charme, ils prennent la fuite. Ou ils témoignent de l’intérêt aux femmes engagées dans une autre relation, mais lorsqu’elles cèdent, ils ne restent pas. Ce sont des hommes qui ont peur de se faire avoir dans une relation.
L’engagement peut induire une angoisse claustrophobe chez l’homme qui a peur d’aimer. Dès que la relation risque de devenir durable, il se sent piégé, il met dès lors tout en oeuvre pour s’échapper. Il disparaît. Il devient violent ou tente de vous faire endosser la rupture. Ses changements de comportements brutaux sont incompréhensibles et destructeurs. S’il fuit c’est tout simplement qu’il a peur d’aimer.
La relation avec un phobique de l’engagement se déroule généralement en quatre phases. Cour assidue, vous tombez sous le charme. La conquête réalisée, sa phobie apparaît. Vous êtes désarmée. Sa phobie consume vos amours. Enfin, La disparition. Vous souffrez le martyr.
La peur de l’arnaque
Les émissions télévisées et les organismes spécialisés nous présentent régulièrement les témoignages des victimes de fraudes, d’escroqueries, d’arnaques de toutes sortes. Ils nous aident à nous prémunir contre ces dangers en nous informant de leur existence et même parfois en empêchant la multiplication d’expériences traumatisantes. Mieux informés, nous pouvons agir non pas de façon naïve, mais en prenant toutes les précautions nécessaires.
Certaines personnes hésitent même à faire des achats de peur de se faire avoir. Les soldes, les promotions, les bonnes affaires, elles n’y croient pas. Internet n’est pas considéré comme un progrès technologique, il est regardé seulement comme un outil de toutes les dérives. On se méfie de tout et de tout le monde. Il faudrait presque la police et les agents de contrôle partout. Malgré leur présence, nous ne sommes pas rassurés parce que cette fois-ci nous risquons de nous faire prendre.
Internet offre pourtant aujourd’hui des possibilités insoupçonnées d’échanges et d’informations à travers le monde qui devient de plus en plus globalisé. Grâce aux nouvelles technologies de l’information, un médecin peut intervenir à l’autre bout du monde. Plutôt que de se fermer au progrès, il vaut mieux le comprendre pour l’utiliser à bon escient.
Qui n’a pas regretté d’avoir laisser passer une occasion en or car il n’a pas pris la bonne décision à force d’hésiter ? Chacun peut espérer le bonheur ou une belle opportunité tout simplement. Les pensées et les prédispositions positives entraînent généralement une vie épanouie. Il vaut mieux vivre avec des remords plutôt qu’avec des regrets.
Comment s’en sortir ?
La peur inhibe toute créativité et empêche de s’ouvrir aux autres et aux différentes opportunités, donc elle empêche d’évoluer. Nous avons peut-être été abusés en amour ou dans une autre relation sociale ou nous connaissons des personnes de notre entourage qui ont été abusées. Ces
expériences, loin de nous empêcher de nous ouvrir, devraient nous permettre de nous préserver des dangers éventuels tout en nous laissant vivre pleinement. Lorsque l’on se sent piégé, enfermé dans une situation sans issue, la psychothérapie s’avère utile.
Pour vivre, évoluer, se développer, il n’est pas possible d’y parvenir dans l’anxiété. Il faut absolument se faire aider d’un psychothérapeute. Lorsque l’on est prisonnier de la peur et de l’angoisse dans lesquelles on s’enlise, il faut envisager le problème sous des angles nouveaux pour se créer des nouvelles opportunités.
Plutôt que de se laisser paralyser par la peur de se faire avoir dans toute relation, il est plus utile de s’ouvrir en étant conscient que les dangers existent mais il faut oser donner sa confiance, son amitié, son amour pour espérer en recevoir en retour. C’est lorsque nous faisons confiance à une personne dans une relation que nous lui permettons de s’ouvrir et de nous faire confiance à son tour. Vivre c’est oser prendre des risques, oser s’ouvrir aux autres pour découvrir leur richesse et s’enrichir mutuellement de nos différences.
.. se faire prendre
De plus en plus de dispositifs de contrôle sont mis en place pour activer — traduction : sanctionner, exclure — les allocataires sociaux. Ceux-ci vivent désormais avec une épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête, craignant sans cesse le fauxpas qui les fera plonger dans la machine à broyer les précaires. Récit.
Je quitte le théâtre vers 13h50. Je sais que j’aurais dû partir plus tôt, mais nous avions un filage à terminer en vue de la première à présenter ce soir. En me rendant d’un pas rapide vers le CPAS, je me concentre pour changer de peau, passant péniblement de jeune auteur dont on présente la pièce ce soir, au jeune assisté social de longue durée à qui on rêve de faire la peau.
J’arrive en sueur avec cinq minutes de retard, mais qu’importe : il y a une file d’attente juste pour passer au secrétariat signaler sa présence. Alors qu’il y a à peine quelques minutes, jouer l’assisté social me paraissait déplacé par rapport à ce que je vivais au théâtre, il suffit de s’imprégner de la détresse et de la culpabilité qui suinte des murs de la salle d’attente pour subitement se sentir crevard, moins que rien, profiteur.
Arrivé dans le secrétariat, je vois des regards narquois s’échanger entre plusieurs assistantes sociales que je connais toutes. Elles aussi me connaissent très bien, ça fait presque cinq ans que je suis inscrit ici. Autant dire qu’elles m’ont vu grandir. « Alors comment ça va aujourd’hui? Pas trop dur la vie ? Ah ! Moi aussi j’aurais bien besoin de vacances ! » Je me contente d’un sourire figé et un peu benêt. Dans tous les cas, vaut mieux faire le benêt dans un bureau du CPAS. S’ils perçoivent ne fut-ce qu’une lueur d’intelligence dans votre regard, certains seront persuadés que vous vous voulez les manipuler, d’autres que vous travaillez en noir, et dans tous les cas, que vous n’avez rien à faire ici.
De retour dans la salle d’attente, et voyant le nombre de personnes poireautant, je sais que je vais en avoir pour une heure minimum. Je m’assieds, prends le premier Ciné-revue et commence à le feuilleter. Je voudrais lire des articles “people” pour m’enlever les boules que j’ai dans la gorge mais je n’arrive pas à me concentrer sur plus de deux lignes avec ce discours préfabriqué qui tourne en boucle dans ma tête. « Je ne trouve pas de travail, j’achète le Vlan toutes les semaines, cette fois-ci ça y est, je vais faire une formation … »
Lorsque, du haut de mes 18 ans, j’ai annoncé ma profession de « poète », mon calvaire schizophrénique a commencé. Ce mot, « poète », m’a valu un an de procès contre eux pour faire valoir mes droits. A l’époque, au Droit de la jeunesse, on m’avait conseillé de laisser tomber la vie de « poète » et de remplir le rôle que l’on attendait de moi au CPAS. La juriste m’avait également prévenu que les personnes traînant un CPAS devant les
tribunaux avaient la vie dure, une fois acceptées, et que je n’avais pas intérêt à m’attarder trop longtemps dans les parages.Pourtant, j’ai tenu plusieurs années, même si je sens que maintenant, ils font ouvertement du mobbing pour me faire lâcher prise. Bien sûr que je travaille en noir, j’ai la première de mon spectacle ce soir, mais ça me coûte plus d’argent que ça n’en rapporte. Comment leur expliquer cela? A chaque fois qu’une porte s’ouvre, je retiens mon souffle dans l’attente d’entendre mon nom. Mais plus le temps passe, plus ma peur augmente. Je remarque que des personnes arrivées après moi sont reçues. J’ai des sueurs froides. Je me demande d’ailleurs comment j’ai pu tenir 5 ans. Un an, c’est quatre contrôles. Ça fait donc la 20ème fois que je viens justifier mon maigre chèque. Une de trop, parce qu‘aujourd’hui, ils ne me recevront pas.
Alors qu’il ne reste plus que 3 personnes dans la salle d’attente, je prends le peu de courage qu’il me reste pour retourner au secrétariat voir ce qu’il en est. En voyant ma tête, une assistance s’esclaffe : « Oh! on vous avait oublié, vous, qu’est-ce que vous voulez encore ? » J’ai dû bafouiller quelque chose et suis retourner travailler au théâtre…
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témoignage anonyme d’un jeune auteur