Urgences médicales et douleur du portefeuille

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Depuis juillet 2007, une nouvelle loi instaurée par le Ministre des Affaires sociales et de la Santé, Rudy Demotte, est en application dans les hôpitaux belges. Selon cette récente réglementation, le forfait d’une consultation aux urgences s’élève désormais à 18 € contre 9 € auparavant. Mais, à présent, le forfait n’est plus réclamé au patient si celui-ci est passé au préalable par un médecin généraliste, s’il a été amené par une ambulance, ou encore s’il est hospitalisé ensuite pendant plus de 24 heures. Cette nouvelle loi vise à inciter les gens à consulter d’abord un généraliste avant de se rendre à l’hôpital le plus proche. Cette revalorisation du rôle du généraliste devrait surtout permettre d’éviter au maximum les appels injustifiés aux médecins des urgences, et donc à désengorger les services : « La mauvaise humeur bien connue dans les services des urgences est due au fait que trop de gens viennent pour n’importe quoi. Cela entraîne une mauvaise utilisation des ressources », commente Karim Ibourki, porte-parole de Rudy Demotte. Petit bémol : même dans les cas où la venue aux urgences est justifiée – une jambe cassée, par exemple –, le forfait de 18 € reste d’application. Mais, selon Karim Ibourki,, la modification de loi demeure un bénéfice pour le portefeuille du citoyen : « Dans 70 à 80 % des cas, cette loi équivaut à une diminution des prix. Les bras cassés ne sont pas majoritaires… »
En pratique, il est difficile d’évaluer le coût du recours aux urgences, parce qu’il évolue en fonction de nombreux facteurs, dont l’établissement lui-même. Tout d’abord, il faut savoir que le forfait de 18 € couvre sur ce qu’on appelle la « prestation intellectuelle ». En d’autres termes, il s’agit des honoraires du médecin qui assure la consultation. À cela s’ajoutent ensuite le prix des différents actes techniques susceptibles d’être exécutés : une radiographie, un scanner, la pose d’un plâtre, etc. En outre, le prix des chambres varie énormément selon qu’il s’agit d’une chambre commune, double ou individuelle. Du coup, même si les mutuelles prennent en charge une partie de ses frais, les tarifs peuvent s’avérer corsés. Les trajets en ambulance sont également très onéreux. Par contre, les interventions du SMUR (Service Mobile d’Urgence et de Réanimation, transportant une équipe médicale et le matériel qui va avec) demeurent quant à elles gratuites du fait que les hôpitaux bénéficient déjà d’un financement spécifique pour cette fonction.
L’addition d’une petite visite aux urgences peut se révéler particulièrement salée pour les heureux parents de nourrissons. D’abord parce qu’ils ont tendance à s’alarmer à la moindre toux. Du coup, direction l’hôpital sans visite préalable à un généraliste et bonjour les 18 € non remboursables ! Ensuite, parce que les problèmes de santé des bébés sont a priori difficilement diagnosticables, les pleurs continus pouvant aussi bien être synonymes de poussée dentaire que d’infection urinaire ou, à l’extrême, de méningite. Pour poser un diagnostic digne de confiance, une batterie de tests doit donc nécessairement être effectuée. À cela s’ajoute éventuellement une petite chambre à l’hôpital, et la facture s’alourdit rapidement pour le client, euh, patient.

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