En Belgique, une loi(1) interdit toute activité commerciale au sein des écoles. S’y fiant, on pourrait penser que la question de la publicité dans les écoles est réglée d’avance, c’est la tolérance zéro. Pourtant, dans la pratique, on constate que de très nombreux établissements détiennent des distributeurs de boissons Coca-cola, Lipton et consorts. L’interdiction n’est donc pas respectée. Parallèlement, la distance séparant les robinets des éviers rend très peu pratique le remplissage d’une bouteille. Ne s’agit-il pas là d’une manœuvre visant à inciter les jeunes à acheter des canettes aux couleurs des distributeurs et ce malgré la loi?
D’un autre côté, les publicitaires ont trouvé une autre manière de s’introduire dans les écoles. Il s’agit de mettre au point un matériel pédagogique, proposé généralement gratuitement, dans lequel le logo de la marque tient une place plus qu’importante. Et vas-y que je te fourre de la pub plein les yeux. Marie Arena, Ministre-Présidente de l’Enseignement en Communauté Française de Belgique réagit, caressant les commerciaux dans le sens du poil, bien que cela résonne surtout comme un aveu concernant l’insuffisance du financement de l’enseignement.
Elle déclare : «(…) l’article 41 de la loi du 29 mai 1959 (…)établit que toute activité commerciale est interdite dans les établissements (…) Cependant, cette disposition ne règle pas tout, car il n’est pas aisé de déterminer ce qui constitue une activité commerciale (…) c’est moins clair lorsqu’il s’agit d’ouvrages ou de matériel didactiques financés ou diffusés par des firmes commerciales. Faut-il refuser toute initiative d’origine commerciale même lorsqu’elle peut apporter un petit plus aux écoles ? » (2) Le problème est là : la publicité à l’école est nuisible car il est difficile, voire impossible de prétendre développer l’esprit critique et l’autonomie de pensée de nos futurs adultes tout en finançant cet acte pédagogique au moyen de fonds provenant de campagnes dont le but est expressément la manipulation idéologique des masses.