Une cité dans la ville

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Les collectifs DiSturb et Cityminde(d) 1 ont lancé en novembre dernier, une réflexion autour du réaménagement de la Cité Administrative. Après une rencontre avec les politiques, le projet désormais intitulé MapRAC organise les 19-20 et 21 mars, un week-end de réflexion ouvert au public. Objectif : « stimuler le débat public et provoquer l’imaginaire autour de l’avenir du site ». Une centaine de personnes ont travaillé au sein d’ateliers thématiques (architecture, histoire, sociologie, mobilité…), leurs réflexions étant ensuite « cartographiées » par un graphiste.

Quelles sont les conclusions du week-end ?

Véronique (Cityminde(d)) : C’était assez impressionnant de voir le nombre de personnes qui bossaient, la stimulation que pouvait produire ce type d’atelier, le fait que le public soit assez varié. Entendons nous, « varié », c’était quand même blanc, urbain, mais varié au niveau des centres d’intérêt.

Vous avez des exemples de propositions ?

Gwen (Nova Cinéma) : En architecture, ils ont fait des hypothèses assez comiques. Ils n’ont pas fait du dessin, mais se sont exprimés en termes d’espace : on pourrait mettre tel centre d’art de New York dedans, autant de terrains de rugby, etc. Il y a aussi eut l’idée, à court terme, de travailler sur les barrières physiques du site qui font que les gens n’y viennent pas, de faire des interventions dans une série de lieux de passages, le métro, le passage 44, faire des brocantes dans les jardins, des compétitions de cerf-volant, occuper les magasins… Le dimanche, c’était plus architectural. T’avais autant des gens comme Inter-Environnement qui vont se battre pour qu’il y ait un max de logement, ou d’autres pour qu’il n’y ait pas de bureau, et puis des architectes qui vont accepter le programme et réfléchir sur la forme.

Que va-t-il se passer dans les mois à venir ?

V : Il va d’abord falloir aboutir dans la publication des cartes.

G : Et cette année, tant qu’il y a encore des fonctionnaires sur le site, activer tout ce qu’on peut : faire des liens avec d’autres associations, leur donner accès au site, commencer une mobilisation. Essayer par exemple de garder l’espace cafétéria ouvert même après janvier. Développer le PLEIN OPEN AIR (festival estival du Nova) sur et autour du site. Et puis, à moyen terme, négocier publiquement le fait qu’on ne peut pas laisser un tel espace vide pendant toutes ces années, obtenir une possibilité de l’occuper. Et le long terme, lui, commencerait en 2010.

V : Quand tous les permis et procédures seront effectifs. Et là, la réflexion partait dans plusieurs sens, parce qu’on dit oui, tout est déjà déterminé, mais on peut peut-être ouvrir le débat justement en lâchant ces contraintes-là. Qu’est-ce qu’on aurait pu faire si elles n’étaient pas là?

Le but du jeu actuellement c’est vraiment de faire un peu un état de la question pour montrer les différents mécanismes qu’il y a autour de cette plaque, et des autres ZIR. Dire: «Voilà comme ils ont procédé là, voilà les propositions qu’on aurait pu faire, voilà les implications que ça a sur cette zone-là». Essayer aussi de dénoncer ce double échange entre soi-disant le politique qui impose à l’immobilier sa vision sur la ville alors que ça se passe dans l’autre sens. Ne fut-ce que dénoncer ça, on n’est pas trop naïf quand au poids qu’on peut avoir sur des négociations comme celles-là.

Outre le week-end, vous avez organisé des visites du site et des rencontres à la cantine.

G : Oui. Les rencontres n’ont plus lieu, mais nous lançons un appel à tous ceux qui auraient envie de faire des choses sur le site en août, en parallèle avec le PLEIN OPEN AIR.

Notes:

  1. DiSturb : collectif d’architectes défendant le patrimoine d’après-guerre. Cityminde(d), groupe de réflexion sur la ville.

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