Charles : Qu’est-ce qui vous a frappé dernièrement?
Brigitte : J’ai lu dans un journal que les femmes qui n’avaient pas fait d’études ont cinq fois plus de chances d’avoir un enfant mort-né que celles qui ont été scolarisées. Je me demande vraiment quel est le rapport ?
Julia : Moi je pense juste que tu as de mauvaises lectures…
Charles : Maintenant on nous donne des explications scientifiques à tout et n’importe quoi. Par exemple, on nous parle sans arrêt du réchauffement climatique, mais savez-vous que sur cinq milliards de personnes, c’est seulement un milliard qui a contribué à ce réchauffement ?
Hugues : La situation dans laquelle nous sommes pour le moment c’est le résultat du développement industriel. Si vingt pourcent de la population à elle seule a contribué à cette catastrophe, comment va-t-on faire avec les quatre-vingt pourcent restant qui veulent être comme les vingt premiers ?
Aline : Je trouve que malgré ces explications scientifiques, les gens ne sont quand même pas au courant des gros problèmes. Pensez au reportage de Télévesdre où une femme prétend que le trou dans la couche d’ozone est dû aux fusées qui ne passent jamais deux fois par le même trou ! Comment voulez-vous que les gens fassent des efforts pour l’écologie s’ils ne sont pas informés correctement?
Hugues : J’avais réalisé un sondage et deux personnes sur quarante pensent que les fusées provoquent le trou dans la couche d’ozone. Plus sérieusement, les plus grands pollueurs sont les industriels.
Charles : Moi on m’a dit que c’était la vache quand elle pétait !
Aline : Oui, il parait que nos excréments ça pollue énormément…
Charles : C’est pour ça qu’il faut chier bio ! Qui d’un pauvre ou d’un riche pollue le plus selon vous?
Hugues : Moi je dirais un pauvre car si tu veux consommer des produits qui viennent d’une agriculture saine, tu vas payer beaucoup plus cher.
Aline : C’est sûr, l’aménagement écologique d’une maison ça coûte.
Charles : La pollution n’aurait-elle pas un rapport étroit avec le pouvoir d’achat ?
Julia : Non car ne pas polluer c’est surtout un comportement : qu’on soit pauvre ou riche, avoir conscience qu’il ne faut pas jeter ses déchets dans la rue ou sur le bord d’une autoroute, c’est aussi être écologique.
Hugues : La vraie contradiction c’est qu’on accepte sur le marché des produits qui sont faits n’importe comment. Mais on n’a pas le choix car moi, si je veux manger bio, je dois consacrer dix euros de mon budget par jour à la nourriture.
Aline : Faut être riche ou alors vivre en autarcie, en communauté c’est-à-dire un autre système de vie.
Brigitte : Les gens qui n’ont que huit cents euros pour faire vivre leur famille, leur priorité c’est pouvoir manger tous les jours, pas manger bio, c’est logique !
Charles : Moi je me souviens de Xavier Mabille qui disait que l’écologie est une problématique qui dépasse la politique.
Hugues : Et les vélos c’est fabriqué avec quoi ?
Brigitte : Ben…avec du métal…
Hugues : Ha ben oui, donc ça pollue moins mais ça pollue quand même !
Aline : Même nos urines il paraît que ça pollue…
Brigitte : Moi j’aimerais bien être un mec et pouvoir pisser contre un arbre parce que j’en ai marre de payer trente cents à la dame pipi. Pourtant il y a des pays où ça marche de faire pipi en toute gaieté sans payer un balle, en Espagne c’est le cas.
Hugues : Les dames pipi en fait sont indépendantes, elles louent la surface et elles reversent deux tiers de ce qu’elles touchent aux propriétaires.
Josy : C’est un peu comme les prostituées en fait sauf que très peu de dames pipi font ça parce
qu’elles aiment ce métier. Chez les prostituées, il y a des vraies nymphomanes qui aiment le sexe. Aucune petite fille ne chérit le rêve d’être madame pipi.
Julia : Ca m’étonnerait qu’il y ait beaucoup de petites filles qui rêvent d’être prostituées.
Brigitte : J’ai vu un reportage où une prostituée dit qu’elle adore ça. Elle disait que l’avantage c’est qu’elle peut faire ça avec qui elle veut.
Charles : Haaa…les femmes entre elles !
Hugues : Tout le problème de la prostitution ce sont les conditions dans lesquelles elles s’exercent et la grande différence qu’il existe entre celles qui veulent faire ça et celles qui y sont obligées.
Charles : Est-ce qu’il y a des putes bio ? Parce que les préservatifs ça pollue, un peu comme les langes de bébé.
Aline : Faudrait des préservatifs réutilisables que tu laves et puis que tu fais sécher sur un fil à linge. Ou alors un préservatif en peau de banane.
Charles : Supposez qu’on ne connaisse pas le malheur, que ferait-on ?
Brigitte : Si on ne vivait pas de trucs malheureux on ne pourrait pas profiter des événements heureux car on n’aurait pas de point de comparaison.
Charles : Vive les emmerdes alors ! Quelles sont celles que vous préférez ?
Hugues : Celles des autres !
Julia : Je ne suis pas d’accord, quand ma copine m’appelle vingt fois par jour pour me raconter ses malheurs : ses emmerdes deviennent les miennes !
Hugues : Je trouve que crier «Vive les emmerdes» c’est du masochisme.
Brigitte : Si tu n’avais pas d’emmerdes, tu ne pourrais pas avancer dans la vie.
Josy : Il y a des choses qui ne te tuent pas, c’est vrai, mais elles te blessent et donc ne te rendent pas forcément plus forte.
Aline : Moi ce qui m’emmerde c’est la pluie !
Brigitte : S’il y a bien une emmerde, ce sont les mecs.
Josy : Moi j’aime ce genre d’emmerde, le mien je me le garde ! Moi je trouve ça sympa que dans un couple, les tâches soient partagées. Je fais à manger et il fait la vaisselle.
Brigitte : Moi je suis déjà bien contente quand il mange ce que j’ai cuisiné !
Charles : Quelles sont les emmerdes qui vous ont fait changer de comportement ?
Ensemble : Une rupture, un décès…
Hugues : Le trip champi aussi !
Charles : Si je comprends bien, les emmerdes qu’on est en train de subir maintenant serviront à quelque chose ?
Hugues : Je trouve cet argument très catho, c’est le problème de la rose dans la croix. L’argument de Saint-Thomas D’Aquin était que tout ce qui est mal est là pour amener un plus grand bien. C’est une théorie qui a été mise en place pour permettre aux gens d’endurer leur misère.
Brigitte : Moi c’est une constatation personnelle mais bien sûr ça dépend du type d’emmerde. Et puis il faut les relativiser les unes par rapport aux autres.
Julia : Ca veut rien dire ce débat !
Josy : T’as déjà vu une discussion féminine cohérente ?
Aline : J’aimerais bien n’avoir qu’un avantage des hommes : pouvoir faire pipi debout où je veux.
Hugues : Tu peux toujours te faire opérer !
Brigitte : J’ai déjà fait pipi entre deux voiture et je ne savais pas qu’il y avait deux caméras de surveillance…Tout le monde a vu mon cul ! T’imagines si ça atterrit sur You Tube ? Déjà qu’on m’y voit gerber sur un mec…
Julia : Moi j’ai déjà vomi sur un mec, j’ai fait ça très proprement !
Aline : On a juste peur de pisser en public en fait, moi quand je fais ça, il y a toujours un peu de provocation.
Hugues : Est-ce que le fait d’être saoul ne nous donne pas l’autorisation sociale de faire tout ce qu’on ne ferait pas en étant
sobre ?
Brigitte : Bien sûr ! Quand t’étais trop bourrée et que tu as fait un strip-tease intégral tu prends l’excuse que tu ne t’en souviens pas. Le hic c’est quand ça a été filmé et que c’est sur You Tube !
Charles : Brigitte ? Encore une bière ? Préparez la caméra !
Hugues : Vous parlez beaucoup de cul entre filles…
Aline : L’autre jour, on a parlé de sodomie…Vous avez déjà essayé ?
Brigitte : ça dépend dans quel sens du terme.
Hugues : Ben comme Boris Vian : « On n’est pas là pour se faire enculer lalalalala… ».
Josy : Les mecs, eux, parlent plus facilement de cul en général, tandis que les filles en parlent en citant des gens et des choses assez personnelles.
Charles : Pour en revenir à la sodomie…C’est le seul moment où on est dans la merde en fin de compte ?
Julia : Tout ça m’a donné faim…