Cela fait maintenant plusieurs décennies que le renard est observé en Forêt de Soignes [1]. Ces dernières années, on a pu le voir progresser vers l’intérieur de la ville. Il devient plus familier, pénètre en ville depuis la forêt par les talus de chemin de fer et les grands parcs boisés qui bordent le sud et l’est de la capitale, parfois même en journée, bien qu’il préfère la quiétude de la nuit. L’offre alimentaire de la Région bruxelloise est particulièrement attractive pour ces omnivores, qui profitent des déchets alimentaires des citadins. Le renard ne constitue pas un danger pour les chats et chiens devant lesquels il bat presque toujours en retraite. Il ne représente pas non plus un risque pour la santé humaine, la rage ayant été totalement éradiquée en Belgique depuis bien longtemps.
Les populations vulpines de Bruxelles ont toutefois un prédateur parti-culièrement féroce : le mandataire MR (brontosaurus liberalis), qui régulièrement se font l’écho des doléances de riches riverains de la Forêt de Soignes dont les poubelles éventrées ont dû subir l’ultime outrage des renards – encore qu’en ce domaine, les responsabilités sont sans doute partagées avec les chiens, les chats, les corneilles et les étudiants alcoolisés (studentus ethilis). Certains renards n’hésitent pas à violer les sacro-saintes propriétés privées de contribuables en y faisant intrusion en pleine journée par la porte de leur véranda Willems laissée entr’ouverte. Il n’en faut pas plus pour réclamer des dérogations à la loi de 1991 qui interdit toute chasse sur le territoire de la Région. Ce dossier brûlant a fait l’objet d’une interpellation des plus grotesques de la part du député régional Draps l’été dernier au Parlement bruxellois [2].
D’ici à ce que les libéraux réussissent à réintroduire ce prédateur dont on croyait être débarrassé pour de bon sur le territoire bruxellois : le chasseur, offrez-vous une nettement plus pacifique chasse photographique. Et si vous n’êtes pas suffisamment patient pour traquer Maître Goupil au sortir de son terrier, reportez-vous à l’ouvrage de photographies, publié à compte d’auteur, «La nature insolite en ville» [3], bucolique invite à la flânerie et à la découverte du potentiel vert de notre ville.