Voici un petit tour d’horizon de ce dont un enfant et ses parents peuvent avoir besoin dans la première année. Les coûts sont très variables. La marge indique donc les prix des plus bas aux plus élevés. Voir ce qui est proposé, voire conseillé, établir son budget, peut amener à réfléchir à propos de la nécessité réelle d’un certain matériel… A vous de voir.
Alice a 35 ans. Elle a des jumeaux de 21 mois. Elle travaille à temps plein comme coordinatrice dans une association culturelle. Son compagnon travaille lui aussi à temps plein.
« En fait, ça va vite, moi je me souviens que lorsque la prime de naissance est arrivée, j’avais déjà dépensé une fois et demi au moins son montant. Et j’étais encore loin d’avoir couvert toutes les dépenses. Pourtant, on m’a beaucoup prêté, beaucoup offert aussi. Mais il faut dire que les jeunes parents, et surtout les mamans, se laissent facilement piéger par la multitude d’objets inutiles qu’on vous présente comme nécessaires. Un thermomètre de bain, quand votre coude fait fort bien l’affaire, ou un matelas flottant, sur lequel votre enfant ira à peine deux ou trois mois.
En plus, quand le bébé est là, on se rend compte qu’il y a des choses autrement essentielles, je pense notamment à des séances d’osthéopathie, une alimentation de qualité, ou des activités épanouissantes comme les bébés nageurs. Il y a aussi les charges qui augmentent: après la première année, j’ai repayé environ 1000 euros pour le chauffage et l’électricité. Alors on regrette un peu d’avoir dépensé son argent dans des achats futiles.
Mais il y a aussi des choses que je voudrais dénoncer. Par exemple, le prix du lait maternisé, en particulier les laits spéciaux sans lactose, qui coûtent 15 euros pour 400 grammes. Avec les jumeaux, il me faut 3 à 4 boîtes par semaine, ça veut dire 45 à 60 euros par semaine, soit environ 250 euros par mois. Moi j’arrive à les sortir parce que je travaille, mais des parents chômeurs, ils font comment? Ce lobby des grands groupes est vraiment révoltant. Et c’est pareil pour l’alimentation biologique, ou les beaux jeux en bois sans colorant nocif etc : les prix sont prohibitifs, et y’a que les gosses de nantis qui peuvent à la fois bien manger, bien jouer, et être bien soignés. Moi, je dois faire des choix. Et certains n’ont même pas de choix du tout! »
Pauline, 32 ans, a une petite fille de 6 mois. Elle est au chômage et son compagnon aussi.
« J’ai tendance à éviter de tomber dans les pièges de la consommation. Je trouve qu’on essaye de nous vendre tout un tas de trucs inutiles. On n’a pas beaucoup de sous, mais on essaye de se débrouiller. Il y a les magasins d’occasion, les bourses, les brocantes. Et puis on m’a offert et donné des tas de choses que j’ai pas dû acheter. Je n’ai pas le sentiment que ma petite manque de quoi que ce soit. Et je préfère investir dans les choses importantes. Par exemple, j’achète des produits bio, que ce soit les fruits et les légumes ou le lait. Et aussi pour tout ce qui est produits de soins, j’achète plutôt des crèmes et des lotions à base de plantes. Tout ça coûte plus cher, mais c’est aussi un investissement. C’est comme l’osthéopathie et l’homéopathie. J’estime que c’est donner des chances supplémentaires à son bébé de ne pas tomber malade, parce qu’on respecte au maximum son immunité. Mais c’est désolant de constater que l’état n’aide en rien à favoriser ces pratiques. Les remboursements, quand ils existent, sont ridicules, du genre 60 euros par an. Pourtant, au total, ça coûterait moins à la sécurité sociale… C’est comme les systèmes de garde. On n’encourage pas les parents à garder leurs enfants. Les allocations qu’on reçoit pendant un congé parental sont nettement insuf-fisantes. Du coup, beaucoup de parents n’ont pas vraiment le choix, ils doivent travailler… »
Catherine a 29 ans, sa petite fille Lou-Léa en a 3. Elle travaille à mi-temps.
« Ce qui coûte le plus cher, c’est la crèche. C’était vraiment beaucoup par
rapport au salaire que je gagnais. Tu dois rendre à la crèche les revenus des deux parents, et après, ça va de 1 à 20 euros la journée. Au niveau des aides de l’état, ce qui est insuffisant, c’est l’indemnité qu’on reçoit pendant le congé maternité. Moi j’étais au chômage avant d’accoucher, et donc pendant le congé de maternité j’étais payée par la Mutuelle mais c’était un pourcent-age du montant de mes allocations de chômage. Or, déjà le chômage, c’est pas super confortable, alors après, quand t’as plus qu’un pourcentage… A ce moment-là, mes parents me versaient des sous pour équilibrer. Mais ceux qui n’ont pas de famille pour compenser, ça doit être vraiment dur. Pareil pour les allocations familiales. C’est vraiment très peu par rapport à ce que coûte un enfant. Rien que les langes, sur un mois, c’est plus que les allocs… Quant à la prime de naissance… 1000 euros, c’est pas mal, mais par rapport à tout le matériel qu’on vous conseille d’acheter, c’est pas grand chose non plus.
Les publicitaires et les firmes savent très bien ce qu’il faut dire aux parents pour qu’ils finissent par acheter des trucs : ils misent toujours sur la santé, la sécurité, l’éveil du bébé… et on craque. »
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les mutuelles
Les mutualités prévoient toutes une prime de naissance et d’autres cadeaux. Mais le montant et l’accès à cette prime varient aussi de l’une à l’autre.
Les mutualités Libre, Chrétienne, Libre et Professionnelle et Neutre réservent cette prime uniquement aux personnes qui ont souscrit une assurance complémentaire.
Euromut prévoit une prime de naissance de 125 € pour tous ses affiliés.
La Fmss offre une prime de naissance de 300 € à ses affiliés et rembourse 100% des consultations de spécialistes pour les enfants jusque 3 ans.
les soins
Table à langer : 45 à 150 € | Baignoire : 20 à 140 € avec support | Cale-bébé : 10 à 25 € | Matelas à langer : 10 à 40 € | Housse de matelas : 7 à 30 € | Thermomètre de bain : 4 à 20 € | Thermomètre médical : 7 à 90 € | Set | ongles : 3 à 20 € | Sortie de bain : 20 à 35 € | Peigne – brosse : 7 à 10 € | Produits : 120 à 350 €, savon, lait, pommade, huile, sérum physiologique, coton, lingette, … | Couches : 600 à 1100 €, 6 couches par jour, de 0,25 à 0,5 € la couche. Total : 853 à 1515 €
la santé
Dans ce secteur, la fourchette de prix peut varier peut être encore plus. Certains bébés sont dès le départ plus suivis que d’autres, ont besoin de traitements spécifiques… Nous pouvons aussi distinguer le coût des produits et celui des visites de spécialistes.
Les produits
Sérum physiologique, sirop, suppositoires, gel pour la poussée des dents, gouttes contre les coliques, …sont les achats de base pour un enfant en bonne santé. Coût : 100 à 200 €/an
L’homéopathie est encouragée par certaines mutuelles : les bébés présentent un terrain biologique encore « neutre » et propice aux principes de l’homéopathie. Les traitements peuvent s’avérer un peu plus chers, mais leurs effets, bien qu’apparaissant progressivement, semblent très efficaces, radicaux et ce, sans montrer d’effets secondaires.
Le vaccin obligatoire contre la polio est gratuit, et sera fourni par la personne qui vaccinera l’enfant.
Le vaccin contre la méningite à pneumocoque, vivement conseillé par différents professionnels de la petite enfance, s’élève à 68€ l’unité, sans aucun remboursement prévu et il vous en faudra 3.
Coût : 204€
Les consultations
Il est « conseillé » dans les premiers mois de consulter régulièrement : courbe de croissance, informations, vaccins, suivi… Pédiatre, ostéopathe, médecin traitant, homéopathe, …
Une consultation chez un spécialiste conventionné : 29,25€. Remboursement de la mutuelle : 17,55€. Vous déboursez donc 11,70 €.
A raison de 7 séances par an : 83,70 €
Si le médecin n’est pas conventionné, la marge peut être beaucoup plus élevée.
L’ostéopathie est aujourd’hui de plus en plus fréquentée par les jeunes parents et leur bébé. Cette discipline remet en place, décoince, rétablit ce
qui aurait bougé lors du passage à la naissance, par exemple. Elle trouve la source et agit sur la cause du mal. Choisir l’ostéopathie s’avère être une démarche préventive.
Mais une séance chez l’ostéopathe coûte souvent entre 30 et 50 €. Et les mutuelles interviennent jusqu’à 5 séances par an et pour un remboursement maximum de 65 € en moyenne par année.
Enfin, rappelons que les consultations de l’One sont gratuites : soins de base, courbe de croissance, informations et visite chez un pédiatre.
On l’a compris, le coût de la santé d’un enfant est très variable. On peut cependant considérer un minimum de 300 € pour la première année pour un enfant en bonne santé…
Total : de 300 € à …
Dodo, la chambre
Berceau : jusqu’à 250 € | Lit : 60 à 450 € | Armoire : 150 à 600 € | Matelas : 15 à 130 € | Couette : 10 à 80 € | Oreiller : 12 à 30 € | Sac : 16 à 90 € | Textiles lit : 70 à 150 €, draps, couvertures, housse et taie Garnitures lit : 80 à 200 €, tour de lit, ciel | Babyphone : 30 à 175 € | Total : 443 à 2155 €
L’éveil, les jouets
Parc : 60 à 200 €, loin d’être obligatoire | Relax : 25 à 75 € | Jouets : … 150 à 300 €, et peut-être bien plus si vous le voulez | Total : 235 à 575 €
Les déplacements
Poussette : 75 à 800 €, comprend du simple buggy au kit complet « poussette-couffin-cosi » Maxi-cosi : 40 à 130 € | Kangourou : 30 à 80 € | Siège auto : 130 à 330 € | Total : 275 à 1440 €
Couches lavables ou couches jetables?
Couches lavables
Le coût moyen d’une couche lavable et de son insert est de 20 à 26 €.
Pour une utilisation moyenne de 6,5 couches par jour, l’investissement en couches et matériel lavables ajouté au prix de l’eau, de l’électricité, des produits de lessive…
Total pour la période de 0 à 2,5 ans: 850 €.
Couches jetables
L’utilisation de 6 couches par jour jusqu’à 1 an et 5 couches de 1 à 2,5 ans (= 4927,5 couches) à 0,25 € la couche comme prix moyen, en comptant les sacs poubelle…
Total : 1300 €
Les 1 300 € sont dépensés progressivement sur la période de change, alors que pour les couches lavables, il faut débourser une grande partie de la somme en une fois pour se fournir le matériel qui sera par la suite amorti.
Le mode de garde
Milieu d’accueil conventionné :
Les crèches essentiellement. Le calcul du coût de la garde se fait en fonction de la situation et des revenus des parents.
Intervention des parents : de 2€/j pour des revenus équivalents à 766€/mois
à 28 €/j pour des salaires valant environ 5000€/mois.
Coût : de 480 à 6720 € par an
Milieu non conventionné :
Les gardien(ne)s (accueillant à la maison), les halte-garderies… qui pratiquent des tarifs libres. Les tarifs varient beaucoup : l’espace du lieu, le jardin, le matériel prévu pour les enfants, les repas interviennent.
Ce sont des forfaits mensuels ou journaliers. C’est du cas par cas… En interrogeant quelques gardiennes à domicile, la marge de prix qui représente ce mode de garde varie de 260 à 390 € par mois.
Coût : 3120 à 4680 €. Total : de 2500 à 4000 € par an pour des salaires moyens.
L’alimentation
Chaise haute : 30 à 140 € | Biberons : 20 à 45 €, le set | Stérilisateur : 0 à 60 €, on peut toujours stériliser à l’eau bouillante dans une casserole
Sous-total : 50 à 250 € | Lait maternisé 1er âge : 65 à 100 €/mois, 13 à 20 € la boîte de 900g | Lait maternisé 2ème âge : 50 à 75 €/mois, 10 à 15 € la boîte de 900g | Petits pots : 75 à 130 €/mois, 0,61 à 1,60, 4 pots par jour
Petits gâteaux… : 15 à 30 €/mois | Sous-total : 100 à 240 €/mois = 1200 à 2800 €/an
Mais ceci ne représente qu’un cas de figure parmi bien d’autres : beaucoup de femmes allaitent leur enfant complètement pendant plusieurs mois, des bébés sont nourris avec des laits spéciaux, anti-allergènes, lait de soja ou d’amande, des purées de légumes ou fruits frais, biologiques ou non, … Ce qui proposerait une gamme de prix encore différente. Pour
exemple :
Allaitement jusqu’à 4 mois : 0€ | Fruits et légumes pour panade : 22 à 65 €/mois, 500g de purée par jour en moyenne | Lait enrichi en calcium : 80 €/mois, 30 € la boîte de 800g | Petits biscuits… : 15 à 30 €/mois | Sous-total : 936 à 1400 €/an | Total : 986 à 3050 €/an
L’addition
Un enfant coûterait donc dans sa première année une somme située dans une marge de 6342 à 14535€. L’allocation de naissance s’élève quant à elle à 1043,93 € pour un premier enfant, 785,43 € pour un second et 1043,93 € par enfant pour les naissances multiples…
Au-delà de cet âge, tout allant en augmentant, la taille de l’enfant, les portions de panade, … Ainsi donc iront les prix … Mais ce tour d’horizon est quelque peu« gonflé ». Il n’aurait pas grand intérêt sans une dernière réflexion qui suit, sans doute plus proche de la réalité de beaucoup de parents : le système D.
d comme debrouille
Evidemment, on ne dépense jamais tout ce qui vient d’être décrit.
Cette liste des besoins est faite en partant de la première hypothèse que l’on doit tout acheter. Or, dans la grande majeure partie des cas, ce serait sans compter les nombreux cadeaux qui se font autour de la naissance d’un enfant.
Ensuite, un second principe aurait voulu que l’on soit les premiers à devenir parents dans notre univers familial et amical. Mais le plus souvent, il y a dans l’entourage amis, cousins, sœurs, voisins, … dont on hérite d’une foule de choses, stérilisateurs, bodys, relax…
Enfin, tour d’horizon basé sur un troisième principe qui stipule que l’on achète tout neuf…
Alors qu’il existe de nombreuses solutions pour trouver du matériel de seconde main, en bon état, et à des prix qui défient toute concurrence.
D’ailleurs, le matériel seconde main reste très intéressant pour le portefeuille d’une part, mais également d’un point de vue plus écologique. Une large partie de l’équipement de bébé doit être fréquemment changé et n’a pas le temps de s’user… Il est donc bon « contre la surconsommation » d’être plusieurs à utiliser et user une même petite salopette…
De nombreuses brocantes sont organisées pendant la période estivale. On y trouve un vaste choix de vêtements, mobilier, textiles et jouets…
Il y a aussi les bourses aux vêtements et aux jouets organisées dans toute la Belgique par la Ligue des Familles.
Infos : [www.liguedesfamilles.be->www.liguedesfamilles.be]
& 02/507 72 11
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Pour ceux qui ont un accès facile, Internet permet d’accéder à de nombreux sites d’échange d’informations, de conseils, de matériel, …
Et s’ils sont plusieurs ?
Il existe des associations de parents de multiples, où on s’écgange conseils et matériel de puériculture, et où on peut faire des commandes groupées de lait en poudre…