Les biocarburants existent depuis les débuts de l’histoire automobile. Les premiers constructeurs de voitures et de moteurs y recourraient en effet déjà. Par exemple, Rudolf Diesel, inventeur du moteur à combustion, utilisait de l’huile d’arachide tandis que la célèbre Ford T roulait à l’éthanol. C’est avec la baisse des prix du pétrole que ces procédés vont peu à peu disparaître… pour mieux revenir au début des années 2000.
Il existe quatre types principaux de biocarburants: les oléagineux regroupent les huiles végétales et animales ainsi que leurs dérivés comme le biodiesel; les biocarburants éthyliques l’éthanol, l’ETBE (Ethyl-tertio-butyl-ether), le méthanol et le butanol ; les biocarburants gazeux l’hydrogène, le biogaz carburant et le gazogène. Enfin, le bois, la paille et le charbon de bois constituent le groupe des biocarburants solides.
Aujourd’hui, ce sont principalement la pollution (les biocarburants auraient un bilan d’émission de CO2 proche de zéro et sont donc très intéressants pour diminuer l’émission de gaz à effet de serre) ainsi que la hausse des prix de l’énergie, due notamment à la diminution des réserves pétrolières, qui justifient l’intérêt pour les biocarburants. Mais ce n’est pas tout. Selon certaines études, la production des matières premières nécessaires pourrait se faire en partie en Europe et donc augmenter le nombre d’emplois, tout en donnant un débouché aux surcapacités de production agricole. Cette solution permettrait également de diminuer la dépendance de l’Europe vis-à-vis des pays de l’OPEP.
La production massive de biocarburants pose cependant des problèmes très sérieux. Les engrais et les pesticides utilisés polluent gravement l’environnement et notamment les réserves en eau. Le possible emploi de plantes OGM pose la question des effets écologiques à terme, qui pourraient être désastreux pour la biodiversité ou la santé humaine. Et puis, surtout, l’espace nécessaire pour cultiver les matières premières destinées à devenir des biocarburants est extrêmement important. Pour produire l’équivalent de notre actuelle consommation d’hydrocarbures sous forme de biocarburants, c’est en effet presque la totalité des terres cultivables du monde qu’il faudrait consacrer à cet usage. Enfin, on peut s’inquiéter du développements dans certains pays de monocultures dédiées à la production de biocarurants, par exemple la canne à sucre dans certaines régions brésiliennes.
Si les biocarburants constituent donc une ressource intéressante, ils ne sont au mieux qu’une petite partie de la solution à nos problèmes énergétiques et écologiques.