L’horloge affiche sept heures trente dans la voiture de François qui vient tout juste de démarrer direction Charleroi. Quelques minutes auparavant il est allé chercher Laurent, qu’il surnomme son « co-pilote », au point de rendez-vous habituel. Aujourd’hui, c’est au tour de François de conduire et après l’échange de quelques banalités, Laurent en profite pour dormir une petite heure de plus. « On prend notre voiture chacun notre tour ce qui nous permet de récupérer une heure de sommeil un jour sur deux » explique François. Le système est très simple pour ces deux anciens condisciples, ils conduisent un jour sur deux leur propre voiture et ça leur permet, entre autres, de diminuer de moitié le coût des trajets.
Les avantages du co-voiturage sont nombreux, hormis la réduction des dépenses en carburant, l’arrangement de François et Laurent leur offre aussi la possibilité de diminuer le coût de l’entretien de leurs véhicules, « en faisant les trajets seuls, la dépense par mois peut atteindre deux cents euros sans compter le prix élevé des entretiens qui surviennent plus régulièrement du fait que la voiture soit quotidiennement sollicitée ». Partager la voiture aurait aussi des effets bénéfiques sur le moral des navetteurs, « avoir de la compagnie fait passer le trajet plus vite, c’est agréable de discuter en rentrant du travail, on décompresse et on rentre plus détendu à la maison ».
Jérémie, Nicolas et Guillaume font aussi du co-voiturage mais pas vraiment dans les règles de l’art. Dans ce petit groupe, seul Jérémie possède une voiture, il conduit donc tous les jours et emmène ses deux passagers sur leur lieu de travail. Les avantages sont moindres pour cet ingénieur, « à part une légère diminution des coûts, je ne retire pas vraiment d’avantages de ce système. On partage le carburant à trois et parfois quelques p.v » dit-il amusé.
On pourrait croire que le co-voiturage ne comporte que des atouts mais il faut pourtant pouvoir combiner avec les horaires des uns et même les goûts musicaux des autres. S’adapter aux horaires de ses « co-voyageurs » serait l’aspect le plus contraignant, « même si on reste relativement flexibles, je me vois mal imposer à Laurent de rentrer deux heures plus tard car j’ai plus de boulot alors que lui a probablement fini sa journée ». Du côté de Jérémie, c’est parfois une trop longue attente aux points de rendez-vous qui parait lourde à supporter, « mais c’est sympa de faire les trajets à trois, c’est même souvent la fête car on se connaît tous les trois depuis un bon moment. Les goûts musicaux de chacun ont bien sûr de l’importance mais priorité au pilote non ? ».
17h45, c’est la fin d’une longue journée de travail pour Laurent et François en route pour Liège. Dans la voiture, l’ambiance est détendue, ça discute prochaines sorties, anecdotes amusantes et parfois Laurent, fatigué, pique un peu du nez. « Un jour, je déménagerai probablement plus près de mon lieu de travail et je reconsidérerai l’utilité du co-voiturage. Pour l’instant, cela me convient parfaitement ». Pour François et les autres, le covoiturage est donc la solution idéale pour rendre les trajets moins chers et surtout moins monotones.